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banque de demain

Prendre en otages… des fauteuils !

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Jeudi 12 février 2015 les militants de Bizi !, l’association altermondialiste basque, ont saisi fauteuils et chaises dans l’agence HSBC de Bayonne. Alors que Txetx Etcheverry, co-fondateur de Bizi !, était convoqué pour « vol en réunion » au commissariat de Bayonne hier mardi 17 février,  Attac France avoue détenir une partie du butin… et adresse un communiqué explicite sur ce nouveau scandale bancaire.

L’action de Bizi ! allant prendre des chaises et des fauteuils au siège de la banque Hsbc de Bayonne et refusant de les rendre tant que cette banque ne rembourse pas les 2,5 milliards dont elle a permis le détournement en favorisant l’évasion fiscale, fait florès ! Plusieurs mouvements dont Attac – mais c’est aussi le cas de plusieurs organisations qui luttent contre les paradis fiscaux pour manifester leur solidarité – ont accepté de prendre un ou plusieurs de ces fauteuils. Le mouvement Sol ( monnaie solidaire) en prend un lui aussi car il s’estime « être bien au cœur de la réappropriation citoyenne de la monnaie ». 

Rappel des faits

Jeudi 12 février à 14H30, 17 militants du groupe altermondialiste basque Bizi ! se sont emparés de sièges de l’agence bancaire HSBC située rue Thiers à Bayonne et les ont installés au local de leur mouvement. Avant de quitter la banque avec le mobilier saisi, sous les applaudissements des passants et des ouvriers d’un chantier voisin, les militants ont remis au responsable de la banque un exemplaire du « Livre noir des banques » (Editions les Liens qui, libèrent) que viennent de publier ATTAC et Bastamag.

Ils entendaient dénoncer ainsi le rôle joué par la banque HSBC dans l’organisation de l’évasion fiscale en France, après les révélations du quotidien Le Monde du mardi 10 févrierqui révèle qu’ils « sont plus de 100.000 – vedettes du showbiz, capitaines d’industrie, chefs d’Etat, trafiquants en tout genre – à avoir bénéficié du système d’évasion fiscale de la banque HSBC. » ou encore « comment plus de 180 milliards d’euros ont transité par Genève via la filiale suisse de la banque britannique entre 2006 et 2007. » A l’origine de ce scandale, une clé USB remise au journal par une personne dont Le Monde tient à préserver l’anonymat. Sur cette clé, plus de 100.000 comptes bancaires. Pour dépouiller cette masse d’information considérable, le quotidien français a fait appel au Consortium international de journalistes d’investigation. C’est ainsi que 154 journalistes, travaillant pour des médias prestigieux, se sont mis au travail, à partir de septembre dernier, dans le plus grand secret, pour cette opération baptisée Swissleaks…

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L’action d’Attac

« Nous avons demandé à Bizi ! de mettre à notre disposition trois des fauteuils d’HSBC afin de bénéficier d’une meilleure assise dans notre lutte contre l’évasion fiscale et le pouvoir des banques. Nous demandons à être également entendus par la police pour recel de vol en réunion.

Entre novembre 2006 et mars 2007, 5,7 milliards d’euros provenant de contribuables français ont transité via HSBC vers des paradis fiscaux. S’agissant évidemment de personnes fortunées, soumises en principe au taux marginal d’imposition sur le revenu de 45%, ce sont donc au moins 2,5 milliards d’euros, hors pénalités, que HSBC a fait perdre au budget de la France sur cette seule période. Attac se joint à Bizi ! pour exiger le remboursement de cette somme au fisc français.
Tant que HSBC n’aura pas remboursé, nous utiliserons ces fauteuils pour mieux travailler à dénoncer les banques qui, comme HSBC mais aussi BNP Paribas avec ses filiales aux îles Caïmans, dépouillent l’État français et imposent les politiques d’austérité aux populations. »

« L’évasion fiscale en France coûte chaque année de 60 à 80 milliards d’euros à l’Etat » 

C’est ce qu’a affirmé Jon Palais, porte-parole de Bizi ! : « Le financement d’une loi de transition énergétique qui aurait un minimum d’ambition nécessiterait 30 à 40 milliards d’euros. C’est dire l’importance de ces chiffres et les conséquences catastrophiques de ce phénomène criminel, qui assèche les finances publiques. HSBC permet aux plus riches de voler la collectivité au détriment des crèches, des logements, de l’école, de la santé ou des transports publics. Bref, c’est Robin des Bois à l’envers, qui vole aux pauvres pour que les riches aient encore plus. »
« Nous appelons la population à agir pour exiger l’arrêt immédiat de ce pillage des finances publiques. » a déclaré pour sa part Sabrina Ravetta, autre représentante des activistes de Bizi ! « A nos yeux, le patrimoine et les biens d’HSBC qui organise sciemment ce hold-up à grande échelle doivent être immédiatement saisis et mis à la disposition de la puissance publique et de la population. Nous donnons aujourd’hui l’exemple : les fauteuils récupérés vont être installés au siège de notre association et contribueront ainsi à notre action publique au service de la transition énergétique et de la lutte contre le changement climatique. »

Voici une action non violente pour une demande très claire… Dernière nouvelle : Txetx Etcheverry est ressorti libre du commissariat de Bayonne mardi pour l’instant sans inculpation. Bizi ! s’est engagé à remettre les cinq chaises manquantes à la banque HSBC dès que celle-ci aura rendu à l’Etat les 2,5 milliards d’euros qu’elle lui a dérobé (dans les 5 mois concernés par les faits révélés par le journal Le Monde).  En attendant, les fauteuils seront mis à la disposition d’associations et d’ONG luttant contre l’évasion fiscale. « La balle est désormais dans le camp de la banque » a conclu le militant altermondialiste basque.
(Source : Article « Action HSBC : 5 chaises courent toujours » Bizi ! 18 février 2015) 

Même si 31 000 demandes de régularisation fiscale ont été enregistrées à ce jour par le service de traitement des déclarations rectificatives (STDR) depuis sa création en juin 2013 ; même si en 2013, la lutte contre la fraude et l’évasion fiscales a permis de recouvrer plus de 10 milliards d’euros, soit 1 milliard d’euros de plus qu’en 2012 et même si 8 milliards d’euros de recettes issues de cette lutte sont prévues pour l’État en 2014, l’affaire est loin d’être terminée… 

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