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ETI françaises et digital : où en sommes-nous ? Trois questions à Gilles Babinet

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Accélérons la transformation digitale des PME de croissance et des ETI ! Ce n’est pas la taille qui compte … Entre les grandes et les petites entreprises, il existe tout un tissu économique : les Entreprises de Taille Intermédiaire (ETI) et les Petites et Moyennes Entreprises (PME) de croissance. Ces organisations créent des emplois, génèrent de la richesse, innovent, sont ancrées dans les territoires, ouvrent des filiales à l’étranger… mais subissent rapidement les blocages et rigidités administratives, réglementaires et fiscales de l’écosystème entrepreneurial français. Et c’est parce qu’elles portent en elles les ressources vitales pour notre économie que l’Institut Montaigne a choisi d’y consacrer un rapport. C’est aussi parce que ces entreprises sont le baromètre des difficultés de l’économie française.
Dans ce rapport « ETI : taille intermédiaire, gros potentiel », l’Institut Montaigne, en partenariat avec le METI, fait du numérique l’un des cinq champs prioritaires d’action pour développer notre tissu entrepreneurial. Mais où en est-on aujourd’hui ?
 
Eléments de réponses apportés par EY et Apax Partners, qui ont rendu public en février 2018 leur deuxième “Baromètre de la maturité digitale des ETI”., basé sur un sondage réalisé auprès de 151 ETI françaises par l’institut CSA en octobre 2017, ce baromètre dresse un état des lieux de la maturité digitale des ETI en France. Gilles Babinet, contributeur de l’Institut Montaigne sur les questions numériques, a accepté d’en décrypter les principaux résultats.
 
« En 2017, la prise de conscience est réelle et la moitié des chefs d’entreprise ont décidé de prendre en direct le projet de transformation digitale de leur entreprise. Le paysage des ETI françaises que dessine cette étude frappe surtout par son hétérogénéité. Le peloton de tête est majoritairement composé d’ETI de plus grande taille et celles du secteur de la grande distribution. Tous secteurs confondus cependant, 94% des chefs d’entreprise interrogés considèrent le digital comme un puissant levier de création de valeur. » commente Eddie Misrahi, président d’Apax Partners.
 
Pour Pierre Jouanne, Associé EY, « Les résultats de cette seconde édition du baromètre nous rendent optimistes quant à la capacité des ETI françaises à tirer profit du digital. Les dirigeants ont pris conscience que la transformation digitale est un projet d’entreprise global qui dépasse le cadre de la direction informatique. Ce changement d’état d’esprit devrait ouvrir de nouveaux horizons aux ETI françaises, avec un impact positif sur l’ensemble du tissu économique. »
 
Quels sont les enseignements clés de ce baromètre, et quelle évolution peut-on identifier par rapport à l’an passé ?
 
Gilles Babinet : Le principal enseignement, c’est la prise de conscience. Tout semble démontrer que les entreprises comprennent désormais que le digital n’est pas une « fonction » que l’on ajoute aux expertises de l’entreprise, mais bien un facteur de transformation profonde. Seules 6 % des entreprises n’accordent que peu ou pas d’importance à la transformation digitale. En soit, c’est un fait suffisamment important pour être souligné. Ceci étant, ce qui frappe également, c’est l’hétérogénéité des réponses. Les situations sont extrêmement variées et cela n’est que faiblement dépendant de la taille des entreprises. Des constats ensuite importants apparaissent. Ainsi, l’expérience utilisateur ainsi que la cybersécurité sont des préoccupations pour la majorité des entreprises (respectivement 56 % et 55 % des dirigeants d’ETI ont augmenté leurs investissements dans ces domaines, selon le baromètre). C’est rassurant dans la mesure où, pour l’expérience utilisateur, c’était une notion tout simplement inconnue de la plupart des entreprises il y a quelques années. Par ailleurs, la cybersécurité n’était qu’un facteur de préoccupation secondaire il y a seulement un an. Si la prise de conscience est bien là, il reste beaucoup de chemin de la coupe aux lèvres : les investissements humains et financier à faire sont importants et sont déterminants pour retrouver de la compétitivité.
 
Comment expliquer le « retard digital » de certaines ETI françaises par rapport à d’autres, et le retard global des ETI par rapport aux grands groupes ?
 
GB : Il faut être conscient que la France est partie tard dans cette bataille de la transformation digitale. Jusqu’il y a peu, les gouvernements successifs n’accordaient qu’une attention secondaire à ces notions. Or, lorsque 57 % du PIB est le fait de la dépense publique, on peut concevoir l’immense effet d’entraînement que les pouvoirs publics pourraient susciter en s’y intéressant de plus près.
Jusqu’ici, et du fait de cette absence d’intérêt des pouvoirs publics pour ces enjeux, les entreprises ne se sont que faiblement transformées. On pourrait rajouter à cela que la pression fiscale qui pèse sur les ETI, plus taxées que les grands groupes et moins à même de disposer de capacité d’investissement, n’a rien arrangé. Enfin, un facteur incident est la faible maîtrise de l’anglais par les collaborateurs de ces entreprises.
 
Quelles seraient les solutions pour combler ce retard et permettre aux ETI d’accélérer leur transformation digitale ?
 
GB : Quelques mesures essentielles semblent à envisager, comme disséminer les bonnes pratiques à travers la commande publique : ainsi, en passant à la facture électronique, l’administration pousse à la modernisation des services financiers des ETI si celles-ci veulent obtenir des marchés publics. Mais, avant tout, il faut faire un effort conséquent en matière de capital humain : notre système éducatif est insuffisamment tourné vers le digital et en conséquence, les compétences de bases au sein des entreprises sont, selon le DESI, moins bien maîtrisées en France qu’ailleurs. Dans ce cadre, la réforme de la formation professionnelle est évidemment un impératif.
 
Propos recueillis par l’Institut Montaigne
 
La France se classe 16e selon l’indice DESI 2017. Elle obtient de bons résultats en matière de compétences numériques (9e place) et d’administration en ligne (9e place).
En revanche, elle est en dessous de la moyenne de l’UE pour l’intégration des technologies numériques par les entreprises, la connectivité et l’utilisation d’Internet par les particuliers. Voir résultats étude Digital Economy and Society Index 2017 – France
 
 
 

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