L’entreprise britannique BAE Systems, spécialisée dans la défense et l’aéronautique, travaille sur un concept de « peau intelligente » à destination des avions.
Le concept de « peau intelligente » que développe BAE Systems est pensé comme un réseau de nanocapteurs qui recouvrent la surface d’un appareil. Chaque capteur dispose de son alimentation et de son système de communication sans fil. Le système pourrait mesurer le débit d’air, la température, l’accélération, calculer la position, le champ magnétique ou certaines contraintes physiques, de manière bien plus précise que ne le permettent les systèmes actuels. L’ensemble des données est ensuite envoyé à un système central pour analyse avec un affichage en temps réel dans le cockpit.
Cela prendrait la forme d’une peinture composée de nanocapteurs sur toute la surface de l’appareil. Dotés de leur propre alimentation et système de communication, ces capteurs formeraient un réseau capable de transmettre des informations à l’image de ce que fait la peau humaine avec le cerveau.
Cette technologie permettra à un aéronef de surveiller l’apparition de problèmes potentiels en permanence et de les détecter avant qu’ils ne posent de danger. Son implémentation réduirait le nombre de vérifications au sol nécessaires à la sécurité des vols et optimiserait la maintenance des appareils en permettant d’anticiper les besoins en pièces de remplacement.
Les microcapteurs au cœur de cette innovation sont si petits qu’ils peuvent faire moins d’un millimètre carré. Les équipes de BAE Systems étudient d’ailleurs la possibilité d’en équiper des avions déjà existants. Le système dans son ensemble serait équipé de sa propre source d’énergie, et communiquerait ses données (analysées puis affichées sous une forme compréhensible) en temps réel à un opérateur via une connexion sans fil.
Cette peinture intelligente pourrait être prête d’ici une quinzaine d’années estime Lydia Hyde, la directrice de recherche qui pilote ce projet. Chercheuse au centre de recherche et développement de BAE Systems à Great Baddow (Essex), Lydia Hyde a développé l’idée, après avoir observé que son séchoir évitait la surchauffe grâce à un capteur. Elle déclare : « Nous montrons actuellement comment des capteurs chers et volumineux peuvent être remplacés par des capteurs bon marché, miniatures, multi-fonctionnels, appelés les petites taches qui sont aussi petites qu’un grain de riz. Ma recherche démontre que chaque avion, vaisseau maritime ou véhicule de terrain pourraient être couverts par des milliers de petites taches créant « une peau intelligente » qui peut sentir le monde autour et contrôler aussi sa condition en détectant la pression, la chaleur, ou des dégâts éventuels. L’idée est de faire des plates-formes « sensibles » utilisant une peau de capteurs de la même façon que la perception animale. »
(Source et Photo ©BAE Systems)