Displair est un écran de 30 pouces, imaginé en 2010 par un étudiant russe, Maxime Kamanine, qui présente la particularité de projeter des images à partir d’air et de particules d’eau. Il comprend aussi un dispositif « multi-touch », qui permet à son utilisateur de contrôler à plusieurs l’image avec des gestes simples : manipuler à l’envie les images, et les déplacer dans les airs, grâce à un système de capteurs.
Mais surtout, il est possible de sentir les objets projetés grâce à la présence de capsules qui diffusent l’odeur dans l’air.
Selon le magazine Nouvelles technologies.com, cette capacité aurait déjà séduit L’Oréal qui pourrait l’utiliser pour la promotion d’un de ses prochains parfums. On imagine en effet très bien l’exploitation de cette technologie dans le marketing sensitif qui commence à se développer.
Comment ça marche ?
L’écran est de 60 x 45cm (diagonale de 30 pouces), disposant d’un temps de réponse inférieur à 0,2 secondes et un flux d’air de 4 millimètres d’épaisseur. L’appareil consomme un litre d’eau par heure (mais avec une autonomie de 8 heures), ce qu’il faudra tenter de régler, dans une société toujours plus portée sur l’écologie.
Plus en détails, la base de l’image est un flux d’air stable, froid et mince avec de minuscules particules d’eau protégées du vent, produites par cavitation. Les particules de vapeur sont si fines qu’à cause de leur taille et la forte tension de surface, elles restent stables même au contact avec les objets physiques, elles ne laissent pas de traces d’humidité, ne gèlent pas jusqu’à -50°C et peuvent résister à +50°C. Les caractéristiques des particules d’eau et les fonctions aérodynamiques de ce dispositif contribuent à l’intégrité et à la stabilité de l’image par la pénétration des objets extérieurs (ce qui permet cette interaction si particulière). C’est une caméra infrarouge qui permet de capter les gestes de l’utilisateur et de les retranscrire sous forme d’action au PC ou smartphone connecté. Seul bémol, pas de soleil dans l’environnement du produit, l’écran fonctionnant par rétro-projection.
Dans la lignée des écrans transparents de « Minority Report », cet écran n’est pas une innovation isolée : cinq jeunes chercheurs japonais ont déjà mis au point une création de ce type baptisée AquaTop, qui permet d’utiliser la surface de l’eau en la transformant en écran tactile. Cette nouvelle technologie a le mérite de renouveler l’écran tactile, qui fait désormais partie de la vie quotidienne.
« Il existe déjà d’autres systèmes de projection utilisant comme écran un flux d’air avec des particules d’eau mais aucun ne propose à ses utilisateurs une telle interactivité » affirme Karina Lawrence, directrice générale d’InspiRational, qui distribue déjà le produit aux Etats-Unis et espère autour de 3000 ventes d’ici la fin de l’année 2013.
Displair a donc été développé par une petite entreprise russe du même nom qui a installé son siège à San Francisco et doit s’implanter en France avant la fin de cette année. Le fondateur et inventeur a pris une longueur d’avance sur ses concurrents avec trois différences fondamentales : son appareil ne pèse tout d’abord « qu’une dizaine » de kilos contre 80 à 200 kilos pour ses concurrents. Il est le seul à faire du multi touch, les autres ne pouvant utiliser que du single touch. Et enfin, Displair s’adresse à un marché de masse, contrairement aux autres sociétés qui s’adressent dans un premier temps au BtoB.
On peut imaginer des milliers d’applications pour ce système. Quelques-unes sont expliquées sur le site de Displair, comme par exemple, dans le cas d’opération médicale sans prendre le risque de contaminer quelque chose.
De nombreuses améliorations sont en cours mais sa commercialisation en version améliorée en France est donc prévue pour la fin de l’année pour la modique somme de 30 000 euros environ !