Au cours de ces trente dernières années, la stratégie du gouvernement chinois est passée de « Made in China » à « Thought & Created in China ». Cette évolution a été possible grâce à la réorganisation et à la restructuration du système chinois de recherche des sciences et des technologies. Chacun des acteurs prenant part à la recherche ou à son financement s’est vu attribuer de nouvelles activités dans un périmètre bien défini.
Ces dernières années, l’Académie des Sciences de Chine a métamorphosé son organisation et ses installations afin de faire émerger une dizaine d’instituts à rayonnement international. La Chine est un pays structuré où le modèle de développement des sciences et des technologies est imbriqué dans une stratégie plus globale qui vise à faire de la Chine un leader économique, politique, technologique…
Une Chine innovante guidée par des plans quinquennaux stratégiques
Sur le plan technologique, la Chine a mis en place de nombreux plans nationaux pour soutenir et orienter son développement. Cette orientation s’exprime dans le cadre des programmes spécifiques qui sont portés et accompagnés par les plans quinquennaux définissant des objectifs chiffrés pour ces cinq années.
À partir de 1983, la Chine met en place un premier plan pour dynamiser sa R&D et en 1986 elle priorise sept thématiques considérées comme cruciales pour son développement à long terme. Afin de faciliter l’intégration des technologies de pointe dans ses procédés industriels de fabrication, la Chine a créé des zones de développement industriel des hautes technologies dès 1988. Pour compléter son dispositif de recherche, la Chine mise depuis 1997 sur la recherche fondamentale. Le dernier plan en date a débuté en 2005 et doit prendre fin en 2020 et vise à faire de la Chine un haut lieu de l’innovation.
Montée en puissance dans les sciences du vivant
En ce qui concerne les sciences du vivant, le gouvernement est en grande partie le maître d’oeuvre de la croissance des marchés. L’objectif du XI plan quinquennal visait à assurer la sécurité sociale de sa population et a permis de couvrir 90% de celle‐ci.
Cette couverture a dopé la consommation de médicament jusqu’à en faire le troisième marché pharmaceutique mondial derrière les États‐Unis et le Japon. De plus, pour attirer toujours plus d’entreprises étrangères, la Chine a mis en place des réglementations avantageuses pour la pratique de la R&D et des essais cliniques. Cependant, les dernières études estiment qu’il y a seulement une centaine d’entreprises pharmaceutiques chinoises (soit 5%) actives dans la R&D. Mais ces réglementations, de fait incitatrices à la délocalisation des essais cliniques et à l’attraction des centres de R&D d’entreprises étrangères, permettront aux entreprises chinoises de monter en puissance.
©Mathieu DUBLOC – LaBiotech déc 2013
Mathieu Dubloc, recherche actuellement une opportunité professionnelle en tant que veilleur et analyste en intelligence économique dans le secteur des biotechnologies.
Avec nos remerciements au magazine LaBiotech pour cette aimable collaboration.