Le Commissariat général à la stratégie et à la prospective (CGSP) a engagé une réflexion sur l’internet des objets et souhaite faire des propositions d’action à l’adresse de la puissance publique, afin de l’aider à répondre aux défis futurs d’internet.
L’arrivée de l’internet des objets présage d’une véritable révolution dans nos vies. Alors que 9 milliards d’objets et de capteurs seraient déjà reliés aujourd’hui à internet, ce nombre devrait être multiplié par cinq d’ici à 2020. Dans ce contexte, le CGSP a organisé le 7 avril, avec le support du think tank Objets Connectés et Intelligents France, un forum consacré à l’internet des objets réunissant une trentaine d’acteurs fortement engagés dans ce que sera l’internet de demain.
Tous ont confirmé l’importance future de l’internet des objets dans le quotidien des individus, ainsi que pour la compétitivité des entreprises. En témoigne la forte mobilisation outre atlantique autour de cette thématique. Pour autant, alors qu’un rapport récent du CGSP « La dynamique d’internet, prospective 2030 » soulignait la capacité d’une réindustrialisation de l’Europe dans le numérique partant de ses atouts dans les objets communicants, les infrastructures spécifiques de dialogues, la mesure, la robotique, ce premier forum à plus mis en évidence le caractère encore émergent du domaine même s’il existe dans certains secteurs des niches dans lesquelles les entreprises françaises et européennes peuvent devenir leaders, comme celui des services de télécommunications bas débit, adaptés aux objets échangeant de faibles quantités de données mais pour lesquels des exigences de sécurité et de fiabilité s’imposent ou celui du marché du « bien vivre ».
Le secteur n’est aujourd’hui représenté en France et en Europe que par des startups et de petites et moyennes entreprises très peu présentes dans les processus d’élaboration des normes et standards internationaux. Il convient d’encourager l’innovation, c’est le cas de la BPI, notamment autour d’applications et de plateformes de services, pour favoriser l’émergence d’entreprises européennes de l’internet des objets à dimension internationale. Les grands groupes industriels devraient d’ailleurs jouer un rôle moteur dans cette émergence lorsqu’ils commenceront à intégrer les objets connectés par l’internet dans leur modèle de développement.
Paradoxalement, l’Europe qui a construit un corpus réglementaire exigeant quant au contrôle des données personnelles, à la neutralité de l’internet, à la mise en œuvre de dispositif de surveillance,…pourrait s’appuyer sur ces critères pour se différencier et développer un internet des objets qui lui soit plus adapté.
Ce travail d’analyse, mené par le CGSP, ne fait que commencer, il devrait aboutir dans quelques mois à la formulation de recommandations à destination des pouvoirs publics afin de répondre aux défis futurs d’internet.