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Cancer cell

Un gène modifié par CRISPR introduit pour la première fois chez l’humain

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Ce 28 octobre sera une date marquée d’une pierre blanche ou d’une pierre noire ; l’avenir nous le dira. En effet, pour la première fois, des scientifiques chinois ont injecté chez un humain adulte des cellules génétiquement modifiées par la fameuse technique CRISPR-Cas9.
 
Une équipe de scientifiques de l’Université du Sichuan à Chengdu en Chine ont injecté à un patient malade d’une forme agressive de cancer du poumon, des cellules modifiées par la technique CRISPR. Cette dernière, dont nous relatons les progressions régulièrement dans nos colonnes, consiste à utiliser des ciseaux moléculaires pour découper certains gènes et les remplacer par d’autres. Une sorte de copier-coller génétique. Une méthode qui fait beaucoup parler d’elle car offre aux scientifiques des moyens rapides et bon marché pour effectuer des modifications génétiques ultra-précises. Découvert en 2012, le CRISPR a jusqu’à présent, essentiellement été utilisé sur des animaux ou des végétaux. Des essais avaient été menés sur des embryons humains non viables, provoquant des interrogations éthiques dans le monde entier. Jamais des cellules modifiées par cet outil n’avaient été introduites chez un humain.

LIRE DANS UP : CRISPR : Révolution dans l’histoire humaine ou méga bombe à retardement ?

Les chercheurs chinois se sont concentrés sur un gène qui possède la caractéristique d’éteindre le code pour la protéine PD-1 qui, généralement, ralentit la réponse immunitaire d’une cellule. Le cancer peut ainsi se développer hors contrôle. Il « suffit » donc de repérer le gène fautif et de le supprimer avec les « ciseaux » CRISPR, comme on le fait pour une coquille dans un traitement de texte. Les cellules immunitaires du patient, une fois débarrassées de ce gène, ont été cultivées en laboratoire puis réinjectées dans l’organisme du patient. Ces cellules « corrigées » ont pour mission de proliférer dans le corps et de remplir leur fonction immunitaire : détruire les cellules cancéreuses.
 
Il est encore trop tôt pour dire si cette expérimentation est un succès mais un des responsables de cette opération, le chercheur Lu You a déclaré dans la revue Nature que le traitement initial s’est bien passé et que le patient est maintenant prêt pour une seconde injection.
 
Cette intervention se situe dans le cadre d’un essai clinique qui a reçu une approbation éthique en juillet dernier. L’expérience vise à traiter dix personnes en leur administrant entre deux et quatre injections de cellules immunitaires génétiquement modifiées.
 
Les Chinois ne sont pas les seuls à envisager d’utiliser CRISPR sur des humains. Les américains s’apprêtent à mener début 2017 une expérimentation du même type sur une dizaine de cancers est prévue ; elle est financée par le milliardaire du web, fondateur de Napster, Sean Parker.
Du côté chinois, trois essais cliniques sont prévus pour mars 2017. S’ils reçoivent leur financement et l’approbation éthique, les scientifiques utiliseront CRISPR pour des cancers de la vessie, de la prostate et du rein.
 
On observe ainsi une course poursuite biomédicale entre les américains et les chinois. L’enjeu est la maîtrise de l’édition génétique sur les humains. Nous n’en sommes encore qu’au début mais les événements s’accélèrent et les annonces se multiplient. Les chercheurs sont en pleine effervescence devant cette technologie révolutionnaire qui leur ouvre des portes vers la guérison de nombreuses maladies. On ne sait pas encore si les résultats valent le risque éthique de modification génétique des humains. On ne sait pas encore mesurer les conséquences d’une multiplication de ces interventions sur la nature humaine elle-même. En effet un organisme génétiquement modifié est potentiellement en mesure de modifier toute sa descendance. Sommes-nous en train d’assister à une transformation en temps réel de notre processus évolutionnel ? Sommes-nous à l’aube d’une nouvelle génération d’hommes modifiés ? Ce qui est certain c’est que nous approchons de la solution de maladies ravageuses, mais à quel prix ?
 
 

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