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E-santé : quels services intéressent les citoyens ?

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À l’heure où la e-santé se développe à vitesse grand V, les patients souffrant de maladies chroniques sont les premiers concernés et touchés par ce changement. Une large enquête vient d’être réalisée auprès des principaux intéressés : quels services, outils, applications e-santé, … plébiscitent-ils ? Sont-ils enclins à cette nouvelle façon de prendre en charge leur santé ? Quelles pathologies sont les plus concernées ?
 
La désertification médicale s’étend, l’assurance maladie continue de creuser son déficit, l’hôpital ne parvient plus à assumer normalement ses missions et les médicaments innovants atteignent des prix astronomiques. Notre système de santé est au bord de la rupture et son avenir est au cœur des préoccupations des Français. Le numérique est un élément de réponse clé, puisqu’il est un vecteur unique d’amélioration de l’offre de soins et de la qualité de vie des citoyens, d’optimisation de la couverture territoriale, de renforcement de la coordination entre les acteurs et d’économies budgétaires. L’Institut de sondage B3TS, à travers sa plateforme Chronic Panel, a réalisé une étude sur les attentes des patients (1).
 

Téléconsultation : 1 malade chronique sur 2 songe à y faire appel

 
Lorsque l’on parle d’e-santé, on pense d’abord à la téléconsultation, nouvelle pratique reconnue aujourd’hui par le système de soins, et très récemment en expérimentation pour améliorer les parcours de santé par l’Assurance Maladie. Alors que 2018 semble donner un nouvel élan à la télémédecine, seuls 9 % des répondants à l’enquête Chronic Panel de B3TSI ont déjà consulté un médecin à distance, et seul 1 % des répondants la pratique fréquemment.
Parmi les malades chroniques ayant déjà consulté à distance, 63 % l’ont fait par e-mail et 54 % par téléphone, afin d’obtenir une prescription / un conseil sans ordonnance dans 78 % des cas, et une prescription / un conseil avec ordonnance dans 37 % des cas.
 
Pour quelles raisons ont-ils fait appel à la téléconsultation ? Dans 37 % des cas pour essayer, et dans 35 % des cas car c’est plus facile et sans perte de temps. Ainsi, parmi les personnes ayant déjà expérimenté cette pratique, 87 % sont prêts à la réitérer.
 
Du côté de ceux qui n’ont en revanche jamais eu recours à la téléconsultation, 54 % pensent y faire appel à l’avenir. Et lorsqu’on leur demande pour quelles raisons ils consulteront leur médecin à distance, 57 % pensent également que cela est plus facile et sans perte de temps, 50 % pensent que ce sera à la demande du médecin… restent 46 % de curieux qui souhaitent essayer cette pratique pour son aspect novateur.
Il semble donc que, malgré un faible usage actuel de la téléconsultation par les malades chroniques, les patients soient plutôt favorables à une pratique plus courante de celle-ci dans le futur.
 

Prise de rendez-vous sur Internet, une pratique courante des malades chroniques

 
Comment parler de e-santé, sans aborder la prise de rendez-vous sur internet, véritable porte d’entrée dans la e-santé ?
Démocratisée entre autres par la startup Doctolib, la prise de rendez-vous sur le web est de plus en plus pratiquée. 58 % des malades chroniques ont déjà pris rendez-vous par internet (dont 66 % qui ont eu recours à Doctolib), mais seulement 14 % reconnaissent une pratique fréquente. Ce sont les patients migraineux qui prennent le plus rendez-vous par Internet, peut-être en raison de la soudaineté des crises de migraine.
Sans surprise, 96 % des malades chroniques ayant déjà pris rendez-vous en ligne, souhaitent renouveler cette pratique.
 
Du côté des personnes qui n’ont jamais utilisé une plateforme de prise de rendez-vous sur internet, 69% pensent le faire à l’avenir, dont 80 % pour prendre rendez-vous avec un médecin généraliste et 55 % avec un médecin spécialiste (80 % dans le cas des personnes atteintes d’un cancer). Et les raisons sont toujours les mêmes : dans 65 % des cas parce que c’est plus facile et rapide, et dans 42 % des cas pour essayer.

Le web pour s’informer en santé. Le mobile reste à développer

 
Aujourd’hui considéré comme un média à part entière, internet est une source d’informations importante en matière de santé : dans le cadre de leur pathologie, 90 % des personnes atteintes de spondylarthrite ankylosante consultent internet, 76 % en cas de cancer, 75 % pour le diabète, 68 % en cas de migraine. En revanche, 47% des personnes touchées par l’hypertension n’ont jamais recours au web.
Qui dit e-santé, dit aussi smartphones, applications et objets connectés. 86 % des répondants possèdent un smartphone, mais ils sont très peu à utiliser des applications de santé : 18 % des insuffisants cardiaques, 11 % des patients souffrant de spondylarthrite ankylosante et aucun patient BPCO ou souffrant de polyarthrite rhumatoïde.
Du côté des objets connectés, le constat est similaire : seulement 12 % des diabétiques en utilisent, 5% des hypertendus et des migraineux, 2% des patients atteints d’un cancer, 0% des BPCO.
 

Et le dossier médical partagé (DMP) dans tout cela ?

 
Le DMP est un serpent de mer lancé en 2004, relancé par la loi santé de 2016 en version modernisée, qui devrait donc, après bien des tergiversations et euros dépensés, toucher tous les Français qui ont une carte Vitale. Selon les textes, ce carnet de santé numérique permettra de « favoriser la prévention, la coordination, la qualité et la continuité des soins ». Des informations qui deviendront accessibles en quelques clics par les multiples professionnels de santé qui nous suivent et éviter ainsi doublons et actes inutiles, facilitant le suivi médical.
On y trouvera sept grands dossiers regroupant nos allergies, antécédents, groupe sanguin, pathologies et traitements en cours. On pourra aussi y stocker toutes les radios, résultats d’analyses biologiques, comptes rendus d’opération… Mais aussi nos souhaits en termes de don d’organe.
 
En termes de données de santé, seuls 8 % du panel possèdent (ou savent qu’ils ont) un dossier pharmaceutique et 12 % un dossier médical partagé (DMP) (25 % dans le cas des patients souffrant de spondylarthrite ankylosante). En revanche, les malades chroniques ne sont pas du tout réfractaires au DMP, puisque 88 % y sont favorables. Lorsqu’on leur demande s’ils sont confiants vis-à-vis de la sécurité de leurs données, ils ne sont pourtant que 63 %, les moins confiants étant les patients souffrant de polyarthrite rhumatoïde (23 %).
 
Il semble que les malades chroniques n’en soient qu’au début de cette nouvelle pratique de la e-santé, mais qu’ils voient en elle un potentiel et qu’ils soient favorables à son développement et à sa pratique dans leur parcours de soins à l’avenir. Une bonne nouvelle pour ce marché qui tend de plus en plus à se développer et pour le DMP dont la généralisation est attendue pour le mois d’octobre.
Restent les médecins qui, selon une étude publiée ce jeudi 6 septembre par la société de conseil KPMG et la Fédération des médecins suisses (FMH), se montrent généralement positifs sur la question, mais n’exploitent pas les possibilités offertes et ce, malgré un fort potentiel d’économies : près de six médecins sur dix (58%) se disent positifs ou très positifs à l’égard des services de santé numériques tels que les rendez-vous en ligne, les conseils pour la condition physique ou les nouvelles options d’information pour les patients. 38% sont sceptiques ou très sceptiques (Source : la liberte.ch).
 
Le public et les personnels médicaux vivront donc la transformation numérique en fonction des bénéfices offerts par les services utiles et ergonomiques déployés. Pour que les patients, les accompagnants et le personnel hospitalier s’approprient les nouveaux usages, il faut avant tout démontrer les effets positifs de la transformation numérique au quotidien et valoriser les services auprès des usagers qui sont au cœur du système, et doivent donc garder la maîtrise de leurs choix et options, tout en étant accompagnés.
 
(1) Enquête réalisée du 3 au 12 Juillet 2018 à l’aide d’un échantillon national représentatif de 501 répondants issus du Chronic Panel
 
 

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