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Une bombe atomique pour rendre Mars habitable

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La folie des humais n’a décidément pas de limite. Après avoir bien pollué notre bonne vieille Terre au point d’y compromettre les perspectives de survie de l’humanité, voilà que nous cherchons à conquérir d’autres planètes pour les rendre habitables. Et si elles ne le sont pas, il suffit de forcer un peu la nature.
C’est ce rêve fou que vient de révéler Elon Musk en affirmant sans rire que si l’on bombardait les pôles de Mars avec quelques bombes nucléaires, les glaces polaires fondraient en dégageant suffisamment de chaleur pour recréer une atmosphère vivable.
 
Elon Musk n’est pas un fantaisiste. C’est un entrepreneur quadragénaire mais néanmoins multimilliardaire, qui possède déjà plusieurs hauts faits d’armes : il a créé Paypal, une révolution dans le domaine des paiements, utilisé aujourd’hui par plusieurs centaines de millions de personnes dans le monde ; il a fondé Tesla Motors qui est l’une des alternatives les plus sérieuses actuellement pour la création de nouvelles générations d’automobiles. Il a fondé Space X dont l’objectif est de créer des lanceurs à bas coût pour conquérir l’espace. Il est enfin le promoteur d’un des projets de transports les plus révolutionnaires : l’hyperloop. Bref un homme d’idées novatrices, qui sait parfaitement  les mettre en pratique.
 
Elon Musk
 
Cela fait longtemps qu’Elon Musk forge, avec d’autres visionnaires, l’idée d’aller sur Mars. Il affirme même être en mesure d’y envoyer un vol habité dans une petite poignée d’années. Mais Mars ne possède pas d’atmosphère suffisante et n’est donc pas vivable. Elle le fut jadis, et son histoire est exemplaire pour imaginer ce qu’il peut advenir de la Terre dans un futur plus ou moins proche.
Plusieurs scientifiques forment donc le projet de la « terraformer » c’est-à-dire d’intervenir sur Mars afin de la rendre compatible avec les standards de vie des êtres humains. Parmi ces idées, Elon Musk en a lancé une mercredi dernier sur CBS  qui, c’est le cas de le dire, a fait l’effet d’une explosion. Il suffit selon lui de bombarder les pôles glacés de Mars à l’aide de quelques charges nucléaires pour les faire fondre et créer suffisamment de chaleur pour générer progressivement, par effet de serre, une atmosphère sur la planète rouge. C’est selon lui, « la méthode la plus rapide pour rendre Mars habitable ».
Sur le papier, l’idée pourrait fonctionner. En effet, en produisant par des explosions nucléaires une énorme vague de chaleur, les glaces polaires pourraient fondre, et feraient apparaître l’eau nécessaire à la vie. Les scientifiques ont immédiatement fait valoir les risques de cette idée. En effet, l’explosion de bombes atomiques sur le sol martien engendrerait inévitablement un hiver nucléaire, qui empêcherait toute forme de vie de fleurir sur Mars.
Elon Musk en est conscient et propose donc un plan B, plus lent à mettre en œuvre. Il consiste à dégager suffisamment de gaz à effet de serre sur Mars pour recréer une atmosphère vivable. Cette solution est dans les cartons de plusieurs équipes scientifiques qui y travaillent sérieusement.
 
Le projet de terraformation de Mars
 
Injecter du gaz à effet de serre sur la planète rouge est une solution qui semble en théorie faisable. La réussite de ce qui peut paraître comme une folie tient en réalité à l’histoire de Mars. Le passé de cette planète laisse en effet penser qu’elle peut un jour devenir habitable pour les humains, qu’on peut la « terraformer ».
 
 
 
L’histoire de Mars se décompose en trois âges distincts : le Noachien, l’Hespérien et l’Amazonien.
Le Noachien s’est déroulé d’environ 4.1 à environ 3.7 milliards d’années ;  cette époque se caractérise par un bombardement d’astéroïdes lourds  et par la formation d’abondantes surfaces d’eau sur la planète. Cette période est l’âge « chaud et humide » de Mars. Il y avait sans doute à cette époque une atmosphère épaisse, dont la pression et l’effet de serre ont certainement permis l’existence de grandes quantités d’eau liquide. La fin de cet âge aurait été marquée par le début d’une intense activité volcanique.
L’Hespérien se situe dans une période allant de 3.7 milliards d’années à entre 1.7 et 3 milliards d’années selon les échelles de temps retenues par les scientifiques.  Cette période est marquée par une activité volcanique intense. Le champ magnétique global aurait disparu, permettant au vent solaire d’éroder l’atmosphère, dont la température et la pression au sol auraient commencé à baisser significativement, de sorte que l’eau liquide aurait cessé d’exister de façon permanente à la surface de Mars.
L’Amazonien remonte à une période de 3.1 à 1.8 milliards d’années selon les échelles. Cette période est assez pauvre en activité géologique et se caractérise par une extrême aridité et sécheresse ; c’est la configuration que l’on connaît aujourd’hui sur Mars. Pendant cette période, l’activité volcanique de Mars s’est considérablement affaiblie. Or, comme sur la Terre, ce sont les volcans qui ont joué un rôle majeur dans la constitution de l’atmosphère et son recyclage. Sans activité volcanique, le recyclage atmosphérique s’est arrêté et Mars a absorbé son atmosphère comme une éponge. Le noyau de la planète s’étant lui aussi refroidi, elle a perdu une grande partie de son champ magnétique rendant la haute atmosphère très vulnérable aux vents solaires chargés électriquement. En perdant l’essentiel de son atmosphère, la planète s’est refroidie et son eau liquide est devenue de la glace.
 
La terraformation de Mars
 
Selon certains scientifiques, il resterait encore une atmosphère épaisse et chaude sous la surface de Mars. On pourrait donc imaginer de « réveiller » cette atmosphère en générant des gaz à effets de serre en quantité suffisante. Ce qui plaide en faveur de cette théorie, ce sont les caractéristiques de l’atmosphère martienne actuelle : la pression atmosphérique y est actuellement  entre 6 et 7 millibars à basse altitude. Cela représente moins de 1% de la pression de la Terre au niveau de la mer. L’inventaire de dioxyde de carbone gelé restant sur ​​la surface martienne est estimé à environ cent mille millibars, avec une bonne partie de l’existant sur ​​la surface gelée aux pôles et le reste sous terre dans le pergélisol.
 
L’augmentation de la pression atmosphérique et de la température de la planète sont liées au réchauffement de ses pôles. De là l’idée de création d’un effet de serre d’emballement pour libérer les réserves de Mars en dioxyde de carbone gelé.
 
Le problème est donc bien de dégeler les pôles. Comment s’y prendre ? La méthode radicale d’Elon Musk est pour le moins violente. Il en existe d’autres : dans leur article publié dans le revue de la British Interplanetary Society,  « Exigences technologiques des terraformation de Mars », Chris McKay et Robert Zubrin suggèrent la mise en œuvre de miroirs orbitaux. Construit en haute orbite au-dessus de Mars, les miroirs reflètent la lumière du soleil sur la surface martienne afin de la réchauffer.
 
Une autre clé pour stabiliser l’atmosphère de Mars réside dans l’activation de son hydrosphère. L’eau fournit non seulement un élément vital pour la vie, mais elle a aussi pour faculté la stabilisation du climat. L’eau retient la chaleur et réduit les fluctuations drastiques de température au cours du cycle diurne et la vapeur d’eau est un gaz à effet de serre puissant qui aidera à maintenir l’énergie thermique dans l’atmosphère. Les modèles actuels suggèrent qu’il existe de grandes quantités d’eau stockées dans le pergélisol martien. La libération de cette eau demandera une énorme quantité d’énergie. Certains pensent que pour libérer de l’eau martienne on pourrait tenter de contrôler l’impact d’un astéroïde en simulant le bombardement de l’hydrosphère qui avait eu lieu à l’époque Noachienne.  Une idée encore plus folle que celle d’Elon Musk qui, du coup, par comparaison, paraît presque la plus sensée.
 
 
 
 

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