À l’occasion de son 25e anniversaire, la Maison de la culture du Japon à Paris présente jusqu’au 21 janvier 2023, une exposition centrée sur les liens des citadins japonais à l’époque Edo avec l’animal et la nature, sous l’intitulé Un bestiaire japonais. Vivre avec les animaux à Edo-Tokyo (XVIIIe-XIXe siècle). Estampes, documents historiques, ustensiles quotidiens, éléments d’ornement et jouets… plus de 100 œuvres retracent les relations des habitants de la capitale japonaise avec les animaux, entre mythes et croyances, affection et fascination.
Co-organisée avec le Edo-Tokyo Museum, l’exposition réunit plus d’une centaine d’œuvres variées, pour certaines remarquables, évoquant l’histoire des relations des habitants de la ville d’Edo – qui deviendra Tokyo en 1868 – avec les animaux et témoignant de la culture à laquelle cette coexistence a donné naissance. Au fil du parcours, au travers d’estampes ukiyo-e, de documents historiques et de peintures dépeignant des personnes en compagnie de bêtes, ainsi que d’objets du quotidien ornés de motifs animaliers, le public peut ainsi appréhender cette symbiose entre l’homme et l’animal, de même que l’attention portée à l’environnement naturel qui régnaient à cette époque dans la ville d’Edo.
« Cette exposition présente des documents qui racontent la vie des hommes en lien avec les bêtes. Des animaux très variés sont présentés à travers un large éventail de matériaux : estampes ukiyo-e, documents historiques, ustensiles quotidiens, éléments d’ornement et jouets. Le visiteur ne sera pas seulement attentif aux représentations d’animaux dits « mignons » (kawaii), mais aussi aux sentiments ambivalents et non unilatéraux, qu’éprouvaient les habitants d’Edo envers les animaux, considérés comme des « êtres vivants » au même titre qu’eux-mêmes.(…)
Inconsciemment, il reste des traces de ce passé dans les rapports de nos contemporains avec les animaux. Par exemple, donner un nom à un phoque égaré dans la rivière Tama et inviter les gens à venir le voir en foule, ou encore nommer un vulgaire chat de gouttière chef de gare sur une ligne de chemin de fer nationale, comme cela a pu arriver au Japon. Y a-t-il un autre pays au monde où l’on voit les habitants entretenir une telle proximité avec les animaux ? À mon sens, il s’agit là d’un reliquat de cette affinité entre « êtres vivants » que nous avons héritée des « organismes » du passé.
L’objectif est d’évoquer ce lien oublié entre les hommes et les animaux, et d’en garder la trace, comme une mémoire de la ville. En présentant ces documents d’archive dans une capitale étrangère comme Paris et en les explorant ensemble, il faut espérer développer une nouvelle prise de conscience. »
Shûko Koyama, commissaire et conservatrice au Edo-Tokyo Museum
Commissariat : Shuko Koyama, Tomoko Kawaguchi et Naoko Nishimura, conservatrices au Edo-Tokyo Museum
Un catalogue accompagne l’exposition. Coédition Éditions Gourcuff Gradenigo–MCJP. Avec les textes de Shûko Koyama, Tomoko Kawaguchi, Edo-TokyoMuseum, et de François Lachaud, Directeur d’études à l’École française d’Extrême-Orient.
Exposition jusqu’au 21 janvier 2023 à la Maison de la culture du Japon, 101 Quai Branly – 75015 – Paris