« Le monde des associations est frappé par une crise de ses modes d’organistions, de ses grandes structures d’organisation nées après-guerre. La forme fédérative est en train de disparaître progessivement, avec ses valeurs, ses ressorts. Chacun sait que, depuis une vingtaine d’années, le grand fantasme collectif de l’organisation sociale, c’est le réseau ».
Lors de l’Université d’automne de l’association Fonda, les ateliers étaient organisés autour des thèmes des questions essentielles, et avaient pour objectifs de cerner pour chaque thème les menaces et les opportunités que présentent l’avenir, ce que collectivement on souhaite obtenir ou défendre, et les actions pour y parvenir. Voici les éléments essentiels retenus sur l’organisation en réseau. Par Yannick Blanc, secrétaire général de la Fonda.
« Ce que nous avons entendu lors de notre université d’automne, basée sur le retour de 1500 questionnaires et le travail de plus de 50 groupes, sorte de capteurs du monde associatif, la recomposition de l’organisation collective des associations est imaginable, persceptible par les acteurs associatifs à l’échelle de ce qu’ils appellent un territoire.
Ce qu’on entend comme « leur » territoire, c’est un certain périmètre préhensible pour l’action, pour la constitution d’un réseau de partenaires. C’est la construction de plateformes de mise en commun de moyens, mais aussi de projets, à l’échelle d’un territoire, d’un bassin de vie. Je crois que dans la logique de la recomposition territoriale, sont à l’oeuvre deux tendances contradictoires : la tendance illustrée par le scénario dont on vient de parler qui est la tendance à la mise en concurrence généralisée du territoire et, lorsqu’on discute ici , en ile de France de l’organisation territoriale à venir, du rôle de la métropole, de l’articulation entre les différentes collectivités, cette notion de concurrence territoriale est profondément à l’oeuvre, dans l’idée que nous avons un bien commun qui est l’attractivité internationale de l’iIe de France et elle est à l’oeuvre dans la concurrence qui existe entre les teriritoires de l’ile de france, et notamment quand est posée la question de la concentration des ressources des territoires et évidemment de leurs ressources fiscales.
Il y a une tendance émergente très forte d’aspiration de faire du territoire un lieu de coopération et d’invention de structures coopératives, car le terrritoire permet d’imaginer dans des formes institutionnelles adaptées à la rentabilité d’aujourd’hui des structures coopératives qui ne soient pas verticales, pas hiérarchiques, pas discriminantes, mais qui soient des territoires préhensibles, et peut-être l’échelle optimale de structures indusives. En tout cas, c’est l’inspiration portée par le monde associatif.
Je vous rappelle que la santé publique est LE domaine de politique publique qui a été bouleversé de fond en comble, depuis 25 ans, par l’action associative : notamment à propos de l’épidémie de sida, c’est l’action des associations, c’est la mobilisation des malades, la capacité des malades à se faire reconnaître comme acteurs à part enitère de la politique de santé publique qui a créé toutes les stratégies, toutes les structures et tous les principes, notamment éthiques, sur lesquels s’est fondée la politique publique de lutte contre le sida et cette influence, cette force de l’action associative, on la retrouve dans tous les grands dossiers de santé publique de ces dernières années.
Comme dans des dossiers qui ont permis la mobilisation pour lutter contre des maladies, améliorer la recherche ou que se soit dans les grands scandales sanitaires… L’émergence de la personne, de l’individu autonome comme acteur de la politique de santé est un phénomène fondamental, pas seulement pour les questions de santé publique, mais parcequ’il révèle du changement, du rapport de l’individu aux institutions dans notre société.
L’interface entre ce qu’il y a de plus intime, de plus fondamental dans notre rapport à nous même et à les institutions de politique publique s’est joué dans le domaine de la santé. La santé était, par excellence, le domaine où le rapport entre la puissance de l’institution et l’individu se jouait sur un mode tutélaire. Ces 20 dernières années ont vu ce rapport disparaître au proft d’un rapport, d’une vraie confrontation de pouvoirs entre le pouvoir cognitif et le pouvoir prescriptif de l’institution et la revendication de la prise du pouvoir par le malade. Ce scénario est une traduction de l’évolution et annonce une tendance lourde des transformations produites dans notre société. »
« Croiser les regards, dégager des lignes de force ou de fracture fécondes sont autant d’enjeux pour dégager des réponses adaptées aux défis de notre temps »… Pierre Vanlerenberghe, Président de La Fonda.
Pour lire toute l’étude de la Fonda : http://www.fonda.asso.fr/Synthese-des-ateliers-de-l.html
A propos de la FONDA :
La Fonda est un laboratoire d’idées créé en 1981, dans le prolongement de l’association pour le développement des associations de progrès (les origines) . Son projet est d’analyser les mutations de notre société contemporaine, affectant et déterminant les initiatives citoyennes sous forme associative, mais aussi de proposer une meilleure prise en compte de cette plus value sociale.
Composée de personnes physiques intéressées par ces questions, elle conduit son action en croisant les expertises dans le cadre d’un programme de travail défini par l’assemblée générale.
Elle lance ou participe aussi à des travaux de recherche dont la spécificité est d’être de nature partenariale qui lie les ressources de la recherche universitaire aux pratiques des acteurs associatifs. C’est notamment dans ce cadre qu’elle peut accompagner des associations, des réseaux associatifs, des collectivités territoriales ou des entreprises pour étudier un sujet selon une méthodologie co-construite. » (Source : La Fonda)
Faire ensemble 2020 :
Faire ensemble 2020 est une démarche prospective, animée par la Fonda et soutenue par de nombreux réseaux associatifs et partenaires de l’économie sociale et solidaire, dont l’objectif est d’anticiper les changements à venir et élaborer des stratégies de développement à moyen et long termes. Ouverte à tous, elle croise les analyses de spécialistes et chercheurs, de militants, usagers ou observateurs de la vie associative.
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