Il nous arrive très souvent de manquer de batterie dans nos dispositifs mobiles et notamment sur nos smartphones qui sont très critiqués sur leur autonomie. Avec leurs multiples fonctionnalités, l’énergie est très sollicitée et beaucoup d’entre nous recherchent donc des procédés pour économiser le moindre pour cent. Aujourd’hui c’est fait grâce à la mémoire spintronique.
Réduire la luminosité, désactiver la géolocalisation, les synchronisations automatiques et faire attention au multitâche pour économiser un peu de batterie, ces précautions seront bientôt derrière nous. La société Nec Corporation et l’Université de Tohoku viennent de découvrir un nouveau type de mémoire capable de multiplier de 5 à 10 fois l’ autonomie de nos smartphones.
NEC et l’Université du Tohoku ont annoncé avoir développé la première mémoire adressable par contenu (CAM) ne nécessitant pas d’électricité pour enregistrer des données, ce qui ouvre une porte importante vers la suppression totale du gaspillage d’électricité de nombreux appareils.
De nombreux appareils actuels reçoivent, en étant simplement branchés au circuit électrique, un flux constant d’électricité pour conserver des données ou des paramétrages. L’électricité utilisée par cette activité est estimée à environ 6% de l’électricité totale consommée dans les foyers. La mémoire développée par le professeur Ohno de l‘Université de Tohoku et NEC est une mémoire adressable par contenu c’est-à-dire que, contrairement aux mémoires de types RAM, son contenu n’est pas accessible par une adresse. C’est une mémoire extrêmement rapide.
La non-volatilité (la capacité à ne pas perdre d’information sans apport d’électricité) est directement due au système physique d’enregistrement des informations. En effet, la mémoire utilise ce qu’on appelle la spintronique : les spins des électrons sont capables de se comporter comme des petits aimants et, selon leur orientation. Ce type de mémoire pourrait être utilisé dans de nombreux appareils électroniques, notamment pour développer des appareils démarrant instantanément et ne consommant aucune eléctricité en veille.
L’électronique moléculaire et l’électronique de spin sont deux domaines majeurs de la nanoscience moderne. Le premier domaine a utilisé depuis plusieurs années des molécules afin de réaliser des dispositifs à molécule unique pour des applications potentielles en électronique. Le deuxième a été à l’origine d’une révolution en électronique où il était possible de manipuler le transport du spin électronique aboutissant à des effets géants de magnéto-résistance.
Découverte en 1988, la spintronique, ou spin des électrons, permet aux disques durs des ordinateurs de stocker plus d’informations tout en démultipliant leur rapidité de lecture. Cette technologie a permis la mise sur le marché des ordinateurs portables, des clés mp3 et des téléphones mobiles dernier cri. Cette découverte pourrait bien révolutionner le monde de l’électronique et surtout des technologies mobiles : smartphones, tablettes, etc.
Pour plus d’informations techniques : http://www.tohoku.ac.jp/english/newimg/pressimg/tohokuuniv-press20120611_01_04e.pdf
De nombreux travaux sont réalisés à l’IRAMIS dans le domaine de la spintronique, spécialité récemment mise à l’honneur avec le Prix Nobel décerné en 2007 à Albert Fert (Dir. scientifique de l’UMR CNRS/Thales – Université Paris-Sud 11) et Peter Grünberg (Centre de recherches de Jülich, Allemagne). Depuis plus de quinze ans, des collaborations croisées entre les chercheurs de l’IRAMIS (CEA), de l’Institut d’Electronique Fondamentale (CNRS), du Laboratoire de Physique des Solides (CNRS) et de l’unité mixte CNRS-Thales ont tissé de nombreux liens.
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