La Banque européenne d’investissement a décidé d’allouer 23 millions d’EUR (15 milliards de FCFA) pour soutenir des investissements dans l’une des plus grandes centrales solaires d’Afrique subsaharienne, celle de Zagtouli, à une dizaine de kilomètres de la capitale. Cet appui, sous forme de prêt, est la contribution de la BEI au financement de la construction et de l’exploitation d’une des plus grandes centrales solaires photovoltaïques d’Afrique subsaharienne.
En Afrique, 57 % de la population n’ont toujours pas accès à l’électricité, ce qui entrave considérablement le développement économique. Sur tout le continent, l’énergie n’est pas utilisée rationnellement, tandis que les tarifs pratiqués ne couvrent pas les coûts d’exploitation, ce qui limite souvent les investissements. Dans de nombreux pays d’Afrique subsaharienne, le réseau électrique national n’atteint pas un degré minimum d’efficacité de la production, entraînant des coûts élevés.
Mais la région possède d’immenses ressources en énergies renouvelables non exploitées.
Les priorités de la BEI en matière d’énergie
La production d’électricité doit être accrue dans des proportions importantes pour satisfaire durablement les besoins et la demande croissante sur le continent.
Ainsi, la construction d’un complexe photovoltaique, d’un coût global de 70,5 millions d’EUR (46 milliards de FCFA), sera construit à Zagtouli, dans la périphérie d’Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, et sera exploité par la SONABEL, la compagnie nationale d’électricité. Il devrait servir de référence pour les futurs investissements dans l’énergie solaire sur l’ensemble du continent africain.
Une fois opérationnelle, la nouvelle centrale solaire contribuera à accroître sensiblement la production d’électricité au Burkina Faso, à réduire la dépendance du pays à l’égard des importations d’énergie de la Côte-d’Ivoire et du Ghana et à prévenir les coupures d’électricité. On estime que moins d’un quart de la population burkinabè a accès à l’électricité. Depuis quelques années, la demande d’électricité au niveau national augmente de dix pour cent par an. Toutefois, les coupures de courant et l’accès limité à l’électricité ralentissent fortement la croissance économique.
D’une durée de vingt ans, l’accord de prêt, relatif à la centrale de 33 MWc qui sera construite près de la capitale, Ouagadougou, a été signé au siège de la Banque européenne d’investissement par M. Lucien Bembamba, ministre de l’Economie et des Finances du Burkina Faso et M. Pim van Ballekom, vice-président de la BEI, responsable des opérations de prêt dans les pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP), en présence de M. Jean-Christophe Ilboudo, directeur général de la SONABEL, et S.E.M. Frédéric Korsaga, ambassadeur du Burkina Faso au Luxembourg.
« La Banque européenne d’investissement est un partenaire de longue date pour le Burkina Faso et cette étroite collaboration depuis plusieurs années a permis d’importants investissements dans les secteurs de l’eau et de l’énergie qui ont contribué à l’amélioration des conditions de vie de la population et a accompagné le développement économique du pays, notamment à travers la création d’emplois. La signature intervenue aujourd’hui pour un investissement de la Sonabel dans les énergies renouvelables marque une nouvelle étape importante dans la coopération entre le Burkina Faso et l’Europe. », a déclaré M. Lucien Bembamba, le Ministre de l’économie et des finances du Burkina Faso.
« L’électricité est essentielle à l’activité économique et la Banque européenne d’investissement est déterminée à soutenir les investissements dans le secteur de l’énergie, qui contribuent à améliorer les conditions de vie dans toute l’Afrique. Cette contribution notable au financement de cette nouvelle centrale solaire repose sur le partenariat solide que la Banque entretient avec SONABEL depuis de nombreuses années. Le Burkina Faso peut être fier d’accueillir ces nouvelles installations, qui serviront de référence en matière d’énergies renouvelables en Afrique de l’Ouest » a déclaré M. Pim van Ballekom, vice-président de la Banque européenne d’investissement.
« L’Union européenne félicite les autorités burkinabè et la SONABEL pour ce projet d’investissement majeur dans les nouvelles énergies au Burkina Faso. La Délégation de l’Union européenne au Burkina Faso se réjouit particulièrement de cet accord de financement, après avoir contribué à la préparation du projet pendant de nombreuses années. Vient s’y ajouter l’aide non remboursable de 16 milliards de FCFA, 25 millions d’EUR, que l’Union européenne a accordée pour ce projet essentiel, sous forme de don. En contribuant à l’amélioration de l’approvisionnement en électricité au Burkina Faso, Le projet montre aux autres pays d’Afrique qu’ils ont la possibilité de bénéficier des énergies renouvelables » a déclaré l’ambassadeur Alain Holleville, chef de la délégation de l’Union européenne au Burkina Faso.
L’accord de financement relatif à ce projet de centrale solaire fait suite à des études de faisabilité approfondies portant sur les besoins locaux en énergie et visant à renforcer la réalisation du projet, soutenue par l’Union européenne. La Délégation de l’Union européenne au Burkina Faso soutient le projet depuis le début et collabore étroitement avec la SONABEL, le promoteur. Outre la BEI, l’Agence Française de Développement et l’Union européenne (don de 16 milliards de FCFA) apportent également leur concours au financement de l’opération et plus d’une centaine d’emplois seront créés pendant la construction de la centrale solaire.
La Banque européenne d’investissement est l’un des premiers bailleurs de fonds au monde dans le secteur des énergies renouvelables et des infrastructures énergétiques. Ces dernières années, la BEI a appuyé la remise à neuf de centrales électriques au Liberia, ainsi que le financement d’interconnexions électriques dans toute l’Afrique de l’Ouest, d’une centrale solaire à concentration en Afrique du Sud et du plus grand parc éolien d’Afrique subsaharienne près du lac Turkana au Kenya.
Depuis la première opération réalisée au Burkina Faso en 1970, la BEI a prêté près de 131 milliards de FCFA (200 millions d’EUR) à l’appui d’investissements réalisés dans ce pays dans les secteurs de l’énergie, des transports et de l’eau, ainsi que dans les entreprises locales.
La Banque européenne d’investissement (BEI), dont les actionnaires sont les États membres de l’Union européenne (UE), est l’institution de financement à long terme de l’UE. Elle met à disposition des financements à long terme destinés à appuyer des investissements de qualité afin de contribuer à la réalisation des grands objectifs de l’UE. (Source : BEI)