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Quête de sens au travail : s’engager, un atout pour attirer et fidéliser ses collaborateurs

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La valeur travail serait devenue secondaire, passée derrière le sens qu’accordent les salariés à leur occupation professionnelle. Ces dernières années, la crise du Covid-19 a ravivé cette quête de sens professionnel. À tel point qu’aujourd’hui, selon une enquête publiée en mars 2022 par Audencia et jobs_ that_makesense, plateforme d’offres d’emploi à impact, c’est une vraie préoccupation pour 92% des actifs. Approfondissant cette notion de recherche du sens de leur activité, le second volet de l’enquête révèle des témoignages marquants de salariés et entrepreneurs.

Le sens au travail : un cheminement personnel pour atteindre un alignement professionnel

Depuis trois ans, le monde du travail est chamboulé et la quête de sens des actifs s’en retrouve amplifiée. Selon le récent sondage OpinionWay pour l’Anact, 4 actifs sur 10 envisagent de quitter leur emploi actuel au cours des deux prochaines années pour un emploi qui aurait plus de sens. Les jeunes, les femmes et les managers sont les plus enclins à envisager de démissionner pour répondre à cette quête de sens (1).

Dans l’enquête Audencia et jobs_that_makesense, 81% des répondants citaient « le besoin de cohérence avec leurs valeurs et convictions personnelles » comme le principal élément déclencheur de leur quête de sens.

Le sens au travail fait écho à la finalité de l’activité professionnelle, à sa raison d’être, à la valeur que chaque personne lui attribue. C’est un cheminement qui est principalement subjectif et en lien avec ses aspirations personnelles, professionnelles et sociales. Il renvoie donc simultanément à l’impact de son activité sur la société et à ses capacités de développement individuelles (transformation de soi) (2).

Spontanément, à l’évocation de la quête de sens, les sondés ont cité :

  • Un sentiment d’utilité (53% des répondants),
  • La nécessité d’avoir de l’impact (42% des répondants),
  • La nécessité d’éprouver un épanouissement personnel (37%),
  • Un alignement avec leurs valeurs (32% des répondants).

Une réappropriation de la réussite professionnelle

L’ensemble des sondés s’accordent à dire que la réussite professionnelle n’est pas la même d’une personne à une autre. Pour autant, tous sont passés par une phase de remise en question. Souvent, cette représentation de la réussite était transmise par la famille, son entourage professionnel ou son groupe de pairs. Enrichie par leurs expériences professionnelles, qu’elles soient positives ou négatives. 

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La prise de conscience de l’urgence écologique ou sociétale est un curseur important pour les personnes interrogées. En effet, pour 57% des répondants lors du premier volet de l’enquête, ce qui est déterminant dans la quête de sens c’est la volonté de « contribuer aux enjeux de la transition écologique et/ou sociale ».

Beaucoup remettent aussi en question le prisme du salaire comme symbole de réussite professionnelle amenant à détenir un capital économique important. Cela renvoie à un germe de changement allant vers plus de sobriété dans la consommation en réduisant son impact écologique et pour plus de justice sociale.

Enfin, pouvoir concilier vie professionnelle – vie personnelle (37% des réponses) et partager les mêmes valeurs que son organisation (32%) sont également générateurs de sens dans la sphère professionnelle.

Ces deux éléments sont d’ailleurs plus importants que le niveau de rémunération : seul 1 répondant sur 10 déclare que mieux gagner sa vie donnerait du sens à son travail.

Ce besoin de cohérence et la prise de conscience de l’urgence écologique et sociale sont parfois amplifiés par des événements de la vie. Plusieurs personnes interrogées se posaient déjà des questions, mais devenir parent a été un déclic et un accélérateur de leur quête de sens.

L’enquête quantitative démontrait toutefois que 97% des répondants étaient satisfaits de leur transition professionnelle, même si pour 58% d’entre eux, cette satisfaction allait de pair avec une remise en question qui persiste, probablement parce que la notion de sens au travail est primordiale pour eux et guide davantage leurs choix tout au long de leur carrière.

Le cap de la transition professionnelle freinée par des contraintes économiques

Lorsque l’on s’interroge sur le sens au travail, un certain nombre de freins persistent pour sauter véritablement le pas vers une transition professionnelle. Ces freins sont avant tout liés à des contraintes économiques :

  • la perte de revenu potentiel (pour 52% des répondants),
  • mais aussi le coût lié à la transition professionnelle (inactivité, financement de la formation) (pour 39% des répondants),
  • 29% estiment manquer de compétences ou d’expérience professionnelle,
  • 27% sont freinés par la peur du changement,
  • Enfin, 3 répondants sur 10 estiment aussi avoir un besoin d’accompagnement dans la démarche (où chercher, démarches nécessaires, réseau…) pour réussir à identifier et construire un projet et s’orienter vers une transition professionnelle.

Entreprises, quel rôle à jouer pour retenir les talents ?

L’intérêt pour la mission (cité à 71%) et l’impact positif sur la société / planète (54%) priment sur la situation géographique (33%) et le niveau de rémunération (23%), deux critères importants mais secondaires. Même pour les plus jeunes générations.

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Le choix de l’emploi actuel dépend plus du sens du métier que de l’organisation. 62% des répondants à l’enquête jugent qu’il n’est pas nécessaire de changer de structure pour trouver du sens. En effet, ils sont aussi 58% à considérer que le sens dépend plutôt du métier exercé. Pour autant, 45% des répondants pensent que le sens au travail ne peut se trouver que dans des organisations engagées (impact positif / RSE, ESS, association).

Pour fidéliser leurs collaborateurs et attirer de nouveaux candidats, les entreprises et organisations ont tout intérêt à s’engager dans une démarche RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises). En effet, 58% des répondants pensent que les entreprises/organisations ayant un impact positif sur la société et/ou la planète sont celles qui donnent davantage de sens au travail. Ce critère est d’autant plus important pour les 18-24 ans (65%).

Enfin, pour faciliter le sens au travail, les entreprises peuvent mettre l’accent sur une flexibilité du temps de travail pour 36% des répondants. C’est la 3ème action prioritaire à mettre en place : un critère particulièrement cité par les 25-34 ans (44%), qui ont à cœur d’avoir un bon équilibre vie professionnelle – vie personnelle à un âge qui rime souvent avec la parentalité et la gestion d’enfants jeunes. 

Ce constat reste toutefois à nuancer : en effet, le sens peut se trouver dans l’organisation et dans la mission. Mais également se perdre à cause de l’épuisement lié aux conditions de travail, au manque de reconnaissance (salariale notamment) et parfois aux pratiques managériales de certaines organisations.

Le sens au travail, une quête de sens sans fin ?

Être en quête de sens au travail semble davantage relever d’une démarche continue, d’une logique de petits pas plutôt que d’une rupture dans son mode de vie et sa vie professionnelle. Satisfaire sa quête de sens n’est pas forcément synonyme de rupture radicale, qui nécessite de s’affranchir d’une multitude de freins (des contraintes économiques notamment). 

La quête de sens apparait donc comme un cheminement, tout au long de la vie : nous évoluons, notre vie est faite d’étapes durant lesquelles nos préoccupations et priorités changent. Par conséquent, nos questionnements évoluent et nous sommes régulièrement amenés à remettre nos activités en question, sans que cela soit vécu comme un échec.

Lire l’enquête

(1) https://www.anact.fr/sondage-4-actifs-sur-10-envisagent-de-changer-demploi-pour-un-travail-qui-aurait-plus-de-sens
(2) Source : Thomas Coutrot & Coralie Perez, « Quand le travail perd son sens », Dares, 2021

Image d’en-tête : Getty images

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