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Le changement climatique rend les phénomènes météorologiques extrêmes plus fréquents

Le changement climatique rend les phénomènes météorologiques extrêmes plus fréquents

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Les Nations unies ont calculé que les phénomènes météorologiques extrêmes ont causé 15 000 décès et entraîné des pertes économiques de 170 milliards de dollars en 2020. Les tempêtes, les inondations et les sécheresses peuvent être catastrophiques pour les personnes et l’environnement, mais ces événements sont-ils en augmentation ? Quatre experts en sciences du climat répondent à la question : les phénomènes météorologiques extrêmes sont-ils de plus en plus fréquents dans le monde ?

Qu’appelle-t-on phénomènes météorologiques extrêmes ?

Les phénomènes météorologiques extrêmes sont des événements météorologiques rares pour le lieu et le moment où ils se produisent, comme par exemple, une tempête de neige à Hawaï. Il peut également s’agir de phénomènes météorologiques qui ont un impact brutal sur la vie quotidienne, comme les tempêtes violentes et les sécheresses. Les blizzards, inondations, sécheresses, ouragans, tornades et vagues de chaleur sont des phénomènes météorologiques extrêmes.

Geert Jan van Oldenborgh, expert en sciences du climat à l’Institut météorologique royal des Pays-Bas, avance : « Certains types de phénomènes météorologiques deviennent plus extrêmes, comme les vagues de chaleur ou les précipitations intenses. D’autres deviennent moins extrêmes, comme les vagues de froid. Et beaucoup se situent entre les deux : dans certaines régions, la sécheresse devient plus extrême, dans d’autres moins ».

Toutefois, qu’est-ce qui prouve que les phénomènes météorologiques extrêmes sont de plus en plus fréquents ? Le Dr Michael Wehner, expert en climatologie du Lawrence Berkley National Laboratory aux États-Unis, répond : « Certains types de phénomènes météorologiques extrêmes sont déjà devenus plus graves en raison du changement climatique induit par l’homme. D’autres types de conditions météorologiques extrêmes devraient s’aggraver avec le réchauffement du climat. »

À Madagascar, la famine menace 400 000 personnes, parfois forcées de manger des criquets, des feuilles de cactus et même de la boue. Une situation actuelle provoquée par plusieurs années de sécheresse extrême. Un responsable de l’ONU a alerté ce 25 juin, en soulignant qu’il s’agit du premier pays au monde à expérimenter la faim due à la crise du réchauffement de la planète.

Les types de conditions météorologiques extrêmes dont on a observé l’aggravation comprennent les vagues de chaleur, les sécheresses et les précipitations extrêmes. Alors que les tempêtes de neige et les blizzards deviendront probablement moins fréquents et moins graves. Pour d’autres types de phénomènes météorologiques extrêmes, comme les ouragans, les données sont plus nuancées. Les scientifiques s’attendent à des tempêtes plus intenses, plus grosses et plus durables, mais un peu moins nombreuses. Ces ouragans de plus grande taille pourraient également produire beaucoup plus de précipitations.

Photo : Mitch Dobrowner

Selon le Dr Wehner, « les ouragans et les cyclones tropicaux ont fait l’objet d’études approfondies et il a été constaté que des précipitations plus importantes sont causées par l’interférence de l’homme avec le système climatique… Si l’augmentation des précipitations des ouragans est bien établie, on s’attend également à une augmentation de la vitesse des vents des ouragans intenses. « 

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Certaines formes de conditions météorologiques extrêmes sont si difficiles à mesurer qu’il n’est pas possible de dire avec certitude si elles deviennent plus sévères ou non. « Les tempêtes très localisées, telles que les tornades, les systèmes convectifs de méso-échelle et les derechos, font l’objet de données limitées, de sorte que la détection et l’attribution formelles n’ont pas encore été réalisées », explique le Dr Wehner.

Le 19 juin 2021, une tornade d’une brutalité inédite a littéralement arraché le clocher de l’église de Saint-Nicolas-de-Bourgueil (Indre-et-Loire)

Le professeur Kevin Trenberth, un éminent spécialiste de l’atmosphère, fait une distinction importante concernant cette question : « Un point essentiel ici est que ces événements ne sont pas plus nombreux (la plupart du temps), mais plutôt que les événements qui se produisent sont associés à des extrêmes plus importants du côté chaud des températures, et aux deux extrémités du cycle de l’eau. »

Pourquoi les phénomènes météorologiques extrêmes sont-ils en augmentation ?

Comme l’a souligné le Dr Wehner, il est bien établi que les phénomènes météorologiques extrêmes sont et seront de plus en plus nombreux en raison du changement climatique. Le Dr Walter Robinson, expert en climatologie de l’université d’État de Caroline du Nord, aux États-Unis, prévient : « À mesure que le climat se réchauffe, il n’est pas surprenant que nous voyions de plus en plus de phénomènes de chaleur extrême ».

Un « dôme de chaleur » au-dessus de l’Ouest du Canada a provoqué de nouveaux records de température, déclenchant ce dimanche 27 juin des alertes à la chaleur dans trois provinces et deux territoires arctiques. Plus de 40 nouveaux records ont été enregistrés en Colombie Britannique. Lytton, en Colombie Britannique, est désormais détenteur du record absolu pour le Canada : 46,6 °C, selon Environnement Canada. La température la plus élevée jamais enregistrée au Canada était auparavant de 45 degrés le 5 juillet 1937 dans deux villes de la Saskatchewan.

Le Dr Robinson explique : « Comme la chaleur extrême augmente l’évaporation, les sols et la végétation se dessèchent plus rapidement lorsqu’il fait plus chaud. Les vagues de chaleur sont donc souvent associées à la sécheresse ». Il est intéressant de noter que les climats plus chauds peuvent provoquer aussi bien des précipitations extrêmes, que des sécheresses. Le Dr Walter poursuit : « Lorsque les températures augmentent, la quantité de vapeur d’eau dans l’air, dans des conditions humides, augmente (on dit que l’atmosphère peut « contenir » plus de vapeur d’eau). Il s’agit d’un effet important : une augmentation d’environ 7 % de la vapeur d’eau (à saturation) pour chaque degré Celsius d’augmentation de la température. Comme la vapeur d’eau atmosphérique se transforme en pluie dans les nuages, on peut s’attendre à ce que les pluies les plus fortes deviennent plus abondantes à mesure que le climat se réchauffe. L’observation montre clairement que c’est ce qui se passe ».

L’effet de l’augmentation de la température sur la formation des nuages influence également les tempêtes extrêmes. Le Dr Walter explique le phénomène : « Lorsque la vapeur d’eau se condense dans les nuages, elle libère de la chaleur. Cette chaleur « latente » est le carburant de nombreux types de tempêtes : cyclones tropicaux (ouragans) et orages ordinaires et violents. Il est donc probable que certaines tempêtes deviennent plus violentes à mesure que le climat se réchauffe – par exemple, la force des cyclones tropicaux les plus puissants semble augmenter. »

Il conclut : « Il existe de nombreuses autres façons par lesquelles le changement climatique peut entraîner une augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes. Elles sont toutefois moins certaines que les effets directs de la chaleur, de l’assèchement et de la capacité de rétention d’eau décrits ci-dessus, et font l’objet de recherches très actives dans le domaine de la climatologie. »

Ces réponses d’experts sont publiées en partenariat avec la plateforme indépendante de vérification des faits Metafact.io.

 Image d’en-tête : Mitch Dobrowner (voir son profil Instagram)

 

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