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Nos enfants et petits-enfants pourraient subir des retombées climatiques cataclysmiques

Nos enfants et petits-enfants pourraient subir des retombées climatiques cataclysmiques

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Les rapports du GIEC sont des jalons importants dans l’évolution des dérèglements climatiques. La prochaine édition sort en 2022 mais des fuites dans la presse en donnent les grandes lignes. Et ce n’est pas brillant. En 2014 déjà, le dernier rapport était inquiétant ; celui-ci est cataclysmique : « Le pire est à venir, avec des implications sur la vie de nos enfants et nos petits-enfants bien plus que sur la nôtre » assurent, graves, les experts climat de l’ONU.

Pénurie d’eau, exode, malnutrition, extinction d’espèces… La vie sur Terre telle que nous la connaissons sera inéluctablement transformée par le dérèglement climatique quand les enfants nés en 2021 auront 30 ans, voire plus tôt, alerte un projet de rapport des experts climat de l’ONU obtenu par l’AFP. Quel que soit le rythme de réduction des émissions de gaz à effet de serre, les impacts dévastateurs du réchauffement sur la nature et l’humanité qui en dépend vont s’accélérer, assure le Giec, et devenir douloureusement palpables bien avant 2050. « La vie sur Terre peut se remettre d’un changement climatique majeur en évoluant vers de nouvelles espèces et en créant de nouveaux écosystèmes », note le résumé technique de 137 pages. « L’humanité ne le peut pas ».

Le projet de rapport rédigé par des centaines de scientifiques rattachés au Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), qui fait autorité en la matière, oscille entre un ton apocalyptique et l’espoir offert aux hommes de changer leur destin par des mesures immédiates et drastiques. Le rapport d’évaluation complet de 4.000 pages, bien plus alarmiste que le précédent de 2014, a pour vocation d’éclairer les décisions politiques. Même si ses principales conclusions ne changeront probablement pas, il ne sera officiellement publié qu’en février 2022, après son approbation par consensus par les 195 États membres. Certains scientifiques notent que ce rapport arriverait trop tard pour les cruciales réunions internationales sur le climat et la biodiversité prévues fin 2021 : le Congrès mondial de la nature de l’Union internationale pour la conservation de la nature à Marseille et le sommet des Nations unies sur les systèmes alimentaires à New York en septembre, la COP15 sur la biodiversité à Kunming (Chine) en octobre et la COP26 sur le climat à Glasgow (Royaume-Uni) en novembre.

La jeune égérie suédoise du mouvement climat Greta Thunberg a de son côté estimé que cette publication permettait au monde de voir « la réalité en face ». « La pire chose c’est quand on ne veut pas affronter la réalité et qu’on atténue les choses, en disant : ‘ça va aller, ne vous inquiétez pas’ (…) ou ‘on fait tout ce qu’on peut’ alors que ce n’est pas vrai », a-t-elle jugé.

Parmi les conclusions les plus importantes du projet figure un abaissement du seuil au-delà duquel le réchauffement peut être considéré comme acceptable. En signant l’accord de Paris en 2015, le monde s’est engagé à limiter le réchauffement à +2°C par rapport à l’ère préindustrielle, si possible +1,5°C. Désormais, le Giec estime que dépasser +1,5°C pourrait déjà entraîner « progressivement, des conséquences graves, pendant des siècles, et parfois irréversibles ». Et selon l’Organisation météorologique mondiale, la probabilité que ce seuil de +1,5°C sur une année soit dépassé dès 2025 est déjà de 40%.

« Nos enfants et petits-enfants »

« Le pire est à venir, avec des implications sur la vie de nos enfants et nos petits-enfants bien plus que sur la nôtre », martèle le Giec, alors que la prise de conscience sur la crise climatique n’a jamais été aussi étendue. Le climat a déjà changé. Alors que la hausse des températures moyennes depuis le milieu du XIXe siècle atteint 1,1°C, les effets sont déjà graves et seront de plus en plus violents, même si les émissions de CO2 sont freinées. Et les êtres vivants — humains ou non — les moins à blâmer pour ces émissions sont, ironiquement, ceux qui en souffriront le plus.

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Pour certains animaux et variétés de plantes, il est peut-être même déjà trop tard : « Même à +1,5°C, les conditions de vie vont changer au-delà de la capacité de certains organismes à s’adapter », souligne le rapport, citant les récifs coralliens dont un demi-milliard de personnes dépendent. Parmi les espèces en sursis figurent les animaux de l’Arctique, territoire qui se réchauffe trois fois plus vite que la moyenne. Sur place, des modes de vie ancestraux, de peuples vivant en lien étroit avec la glace pourraient aussi disparaître.

Nous ne sommes pas prêts

Agriculture, élevage, pêche, aquaculture…. « Dans tous les systèmes de production alimentaire, les pertes soudaines s’accroissent », observe aussi le rapport, pointant les aléas climatiques comme « principal moteur ». Or l’humanité n’est à ce stade pas armée pour faire face à la dégradation certaine de la situation. « Les niveaux actuels d’adaptation seront insuffisants pour répondre aux futurs risques climatiques », prévient le Giec. Même en limitant la hausse à 2°C, jusqu’à 80 millions de personnes supplémentaires auront faim d’ici à 2050 et 130 millions pourraient tomber dans la pauvreté extrême d’ici dix ans.

En 2050, des centaines de millions d’habitants de villes côtières seront menacés par des vagues-submersion plus fréquentes, provoquées par la hausse du niveau de la mer, qui entrainera à son tour des migrations importantes.

À +1,5°C, dans les villes, 350 millions d’habitants supplémentaires seront exposés aux pénuries d’eau, 400 millions à + 2°C. Et avec ce demi-degré supplémentaire, 420 millions de personnes de plus seront menacées par des canicules extrêmes. « Les coûts d’adaptation pour l’Afrique devraient augmenter de dizaines de milliards de dollars par an au-delà de +2°C », prédit le rapport. Encore faut-il trouver cet argent.

Le texte souligne d’autre part le danger des effets en cascade. Certaines régions (Est du Brésil, Asie du Sud-Est, Chine centrale) et presque toutes les zones côtières pourraient être frappées par trois ou quatre catastrophes météo simultanées, voire plus : canicule, sécheresse, cyclone, incendies, inondation, maladies transportées par les moustiques… Et il faut de surcroît prendre en compte les effets amplificateurs d’autres activités humaines néfastes pour la planète, note le rapport : destruction des habitats, surexploitation des ressources, pollution, propagation des maladies…

« Le monde fait face à des défis entremêlés complexes », commente ainsi Nicholas Stern, spécialiste de l’économie du climat, pas impliqué dans ce rapport. « A moins de les affronter en même temps, nous n’allons en relever aucun », estime-t-il.

Sans oublier les incertitudes autour des « points de bascule », éléments clés dont la modification substantielle pourrait entraîner le système climatique vers un changement violent et irrémédiable.

Au-delà de +2°C, la fonte des calottes glaciaires du Groenland et de l’Antarctique de l’Ouest (qui contiennent assez d’eau pour provoquer une hausse du niveau de la mer de 13 mètres) pourraient par exemple entraîner un point de non-retour, selon de récents travaux.

C’est pour cela que « chaque fraction d’un degré compte », insiste le Giec, alors qu’un autre point de rupture pourrait voir l’Amazonie —un des poumons de la planète avec les océans — transformée en savane.

Des choix radicaux

Face à ces problèmes systémiques, aucun remède miracle unique. En revanche, une seule action peut avoir des effets positifs en cascade. Par exemple, la conservation et la restauration des mangroves et des forêts sous-marines de kelp, qualifiées de puits de « carbone bleu », accroissent le stockage du carbone, mais protègent aussi contre les submersions, tout en fournissant un habitat à de nombreuses espèces et de la nourriture aux populations côtières.

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En dépit de ses conclusions alarmantes, le rapport offre ainsi une note d’espoir. L’humanité peut encore orienter sa destinée vers un avenir meilleur en prenant aujourd’hui des mesures fortes pour freiner l’emballement de la deuxième moitié du siècle. « Nous avons besoin d’une transformation radicale des processus et des comportements à tous les niveaux : individus, communautés, entreprises, institutions et gouvernement », plaide le rapport. « Nous devons redéfinir notre mode de vie et de consommation ».

Avec AFP

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allotoxconsulting@***
2 années

Encore aucune mention de la surpopulation humaine qui est la première source du réchauffement climatique. C’est aussi pour cela que le message du GIEC ne passe pas. En effet ces milliards d’humain veulent, et c’est normal, se développer et vivre dans de bonnes conditions. Tous rêvent d’une vie confortable et abondante, sans maladies; à l’Européenne. La Méditerranée en est le cercueil de certains de ces rêveurs. Alors les fausses solutions appliquées aux pays développés, ne résoudront pas la misère de population trop nombreuses qui désertifient leur environnement dans les pays sous développés. Faut-il attendre que des pandémies récurrentes, comme celles… Lire la suite »

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