L’eau est en une ressource essentielle de plus en plus menacée qui exige une meilleure gestion afin de maintenir la vie et le développement économique au cours des décennies à venir. Si nous n’adressons pas le problème maintenant, qu’adviendra-t-il quand la population mondiale aura atteint les 9 milliards d’individus attendus d’ici 2050 ?
La Journée Mondiale de L’Eau, organisée par l’ONU le 22 mars 2012, a mis l’accent cette année sur la nécessité d’améliorer la gestion de l’eau dans les villes.
L’eau est en effet une ressource essentielle de plus en plus menacée qui exige une meilleure gestion afin de maintenir la vie et le développement économique au cours des décennies à venir. Si nous n’adressons pas le problème maintenant, qu’adviendra-t-il quand la population mondiale aura atteint les 9 milliards d’individus attendus d’ici 2050 ?
L’eau, qui est au cœur de notre développement économique, est une ressource trop souvent mal gérée.
L’eau est partout. Il faut près de 2700 litres d’eau pour fabriquer un T-shirt en coton, 2000 litres d’eau pour produire 1 litre de lait et près de 150 000 litres d’eau pour construire une voiture. Nous utilisons de l’eau pour le traitement des matières premières, pour la fabrication des produits, pour la production d’électricité et pour le transport des personnes et des marchandises. En 100 ans, la consommation d’eau dans le monde a augmenté deux fois plus vite que la population.
L’eau est un problème complexe, et elle est de ce fait très souvent mal comprise et mal gérée. On estime par exemple que l’agriculture mondiale gaspille 60 % des 2 500 000 milliards de litres qu’elle utilise chaque année. Les municipalités perdent jusqu’à 50 % de leurs approvisionnements en eau à cause de fuites dans les infrastructures. À côté de ces inefficiences, une personne sur cinq n’a toujours pas accès à de l’eau potable, et les Nations unies prédisent que près de la moitié de la population du globe sera exposée à de graves pénuries d’eau d’ici 2080.
Les technologies peuvent permettre d’adresser les problématiques essentielles liées aux ressources durables en eau.
Elles permettent de surveiller, de mesurer et d’analyser des écosystèmes entiers incluant fleuves, réservoirs, et pompes, jusqu’aux canalisations domestiques. Il est aujourd’hui possible de donner aux organisations, aux entreprises, aux communautés et aux nations qui ont besoin d’un approvisionnement régulier en eau douce c’est-à-dire à tout le monde une vision permanente et fiable de la consommation favorisant de meilleurs choix.
Des outils de technologie avancée sont disponibles pour analyser la qualité de l’eau ainsi que l’efficacité de son traitement et des infrastructures de distribution. Ils peuvent aider à réduire la pollution et à créer des systèmes d’eau plus intelligents qui bénéficieront à nos communautés et à notre environnement. L’utilisation de capteurs associées aux outils d’analyse prédictive tels que ceux mis en place par exemple en Irlande, à Amsterdam et à New York, permet ainsi de fournir des données sur la qualité de l’eau qui peuvent être utilisées par les autorités de l’eau, de la santé publique et les agences environnementales.
– L’Institut irlandais de la Marine surveille la baie de Galway en utilisant des outils d’analyse prédictive pour évaluer la qualité des eaux en mer, la vie marine ainsi que la ressource aquatique. Les autorités sont ainsi capables de réagir plus rapidement aux défis majeurs que sont la pollution, les inondations et les niveaux de stocks de pêche. Dans le même temps, cette surveillance en temps réel permet de fournir aux chercheurs les données dont ils ont besoin pour tester la faisabilité de l’utilisation de la puissance des vagues pour générer de l’électricité – une initiative avant-gardiste visant à réduire l’utilisation des énergies fossiles.
– La ville d’Amsterdam utilise la technologie pour surveiller ses systèmes complexes de barrage et prévenir les inondations.
A New York, la Hudson River et son estuaire possèdent un réseau de surveillance et d’anticipation destiné à contrôler la pollution et les écoulements nuisibles.
Avec des compteurs intelligents, les particuliers et les entreprises peuvent également suivre de près leur propre consommation d’eau, ce qui contribue à les sensibiliser et leur permet de déceler les gaspillages et de modifier leurs habitudes.
En France, 11,8 Milliards d’euros sont consacrés aux services des eaux et à leur assainissement. En plus de la qualité de l’eau, l’utilisation efficace de cette ressource est une autre des préoccupations portées par le Grenelle de l’environnement. Les fuites des réseaux d’eau potable sont ainsi soumises à une plus forte attention avec la nouvelle obligation pour les acteurs du secteur de faire état des rendements des réseaux. Enfin, les risques d’inondations demeurent et nécessitent une vigilance constante avec plus de 2 millions d’habitants en zones inondables (là encore, des solutions technologiques existent : via l’utilisation de la simulation numérique, il est possible de modéliser des problèmes complexes afin de mieux anticiper les risques associés).
La prospérité d’une communauté au 21ème siècle se mesurera à l’aune de sa capacité à utiliser de façon optimum ses ressources vitales, telles que l’eau, et à maintenir la qualité du lieu de vie des habitants. La mise en place d’infrastructures modernes permettant de fournir de l’eau potable ne bénéficiera pas seulement à la santé et au bien-être de la population mais permettra également de préserver des ressources précieuses, de protéger l’environnement et de soutenir sur le long terme la viabilité économique.
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Article paru dans Bâtissons une planète plus intelligente / Lemonde.fr Mars 2011