D’un poids cent fois inférieur à la mousse de polystyrène, ce nouveau matériau a été créé en 2011 par des chercheurs du laboratoire Hughes Research Laboratories (HRL), l’institut de Technologie de Californie et l’université de Californie. Le microlattice, c’est son nom, va désormais équiper les avions Boeing.
«Nous avons été capable de créer le matériau le plus léger au monde, composé à 99,9% d’air», déclare Sophia Yang, scientifique des laboratoires HRL. Ce métal, issu des technologies nanométriques, est constitué d’un maillage de tubes de nickel creux avec des parois mille fois plus minces qu’un cheveu humain, de l’ordre de 100 nanomètres. Ces tubes sont fabriqués à partir d’un polymère liquide durci par un rayonnement UV et finalement recouvert d’un film de phosphore et de nickel pour le stabiliser.
Ses caractéristiques sont comparables à une structure osseuse, dont l’extérieur est solide mais l’intérieur creux. Ce qui le rend résistant et léger, avec une très grande absorption des chocs et des vibrations ainsi qu’une forte résistance aux écrasements.
Déjà élaboré il y a quatre ans, il a fait l’objet d’une publication dans la revue Science. Après un temps de silence, ce matériau revient dans l’actualité avec l’annonce faite par Boeing. Le constructeur américain a testé le matériau et apprécie sa capacité à se comprimer et à se déformer de manière à absorber les chocs, en plus de son poids insignifiant. Ainsi, Boeing souhaite l’incorporer dans la fabrication de « composants de structure » pour l’aéronautique, dans le but d’élaborer de nouveaux avions plus légers et par conséquent moins couteux en kérosène.
Développé à l’origine pour la DARPA (Defense Advanced Research Projects Agency), ce matériau intéresse légitimement l’aéronautique, mais ses applications sont potentiellement importantes dans d’autres domaines exigeant légèreté et résistance des matériaux. Le Dr Bill Carter, un des directeurs de HRL, explique que le concept des microlattices vient de l’observation des grandes monuments comme la Tour Eiffel ou le Golden Gate Bridge, qui ont su combiner, par leur architecture, à la fois légèreté et résistance. Cette même logique est appliquée ici à des échelles beaucoup plus petites, de l’ordre du nanomètre.
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