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pandémie

Sommes-nous préparés à une pandémie majeure ? Rien n’est moins sûr.

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Ce que l’histoire nous a appris c’est qu’une pandémie mondiale peut survenir à tout moment et se répandre comme une trainée de poudre sur toute la planète. Cela pourrait se produire dans les dix prochaines années. Et nous ne sommes pas prêts. Loin de là. C’est ce message qu’a délivré Bill Gates, le pourtant optimiste fondateur de Microsoft, devant des scientifiques réunis la semaine dernière par la Massachusetts Medical Society et le New England Journal of Medicine. Ce message d’alerte rejoint celui qu’a formulé en mars dernier l’Organisation mondiale de la santé qui nous invitait à nous préparer à l’arrivée d’une épidémie ravageuse encore inconnue : la maladie X.
 
Bill Gates n’est pas du genre à se délecter de mauvaises nouvelles ; c’est un optimiste qui croit en l’intelligence de l’homme. Pourtant, le discours qu’il a tenu la semaine dernière devant un aréopage de médecins donne des frissons.
 

Un risque accru

Informé par les dernières données de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), il est persuadé que la probabilité de l’émergence d’une pandémie ne cesse d’augmenter. Chaque jour on apprend l’existence d’un nouvel agent pathogène tandis que la population mondiale ne cesse d’augmenter et les interconnexions au travers de la planète se font de plus en plus denses. Une réunion de paramètres qui favoriseraient l’éclosion et la propagation d’une maladie ravageuse. Bill Gates appuie son argumentation en présentant une simulation de l’Institute for Disease Modelling qui a révélé qu’une nouvelle grippe comme celle qui a tué 50 millions de personnes lors de la pandémie de 1918 tuerait probablement 30 millions de personnes en six mois.
 
Face à ce risque, la communauté internationale semble faire défaut. « Si vous disiez aux gouvernements du monde entier que des armes qui pourraient tuer 30 millions de personnes sont actuellement en construction, il y aurait un sentiment d’urgence à se préparer à la menace », assène Bill Gates.
Pourtant nous sommes en apparence mieux préparés que nous ne l’étions pour les pandémies précédentes. Nous avons des médicaments antiviraux qui peuvent, dans de nombreux cas, améliorer les taux de survie. Nous avons des antibiotiques qui peuvent traiter les infections secondaires comme la pneumonie associée à la grippe.
A ce propos, les efforts se multiplient pour trouver un vaccin universel contre la grippe. La fondation Bill et Melinda Gates vient d’annoncer qu’elle offre 12 millions de dollars en subventions pour encourager son développement.
 
Mais nous ne sommes pas encore assez efficaces pour identifier rapidement la menace d’une maladie et coordonner une réponse, comme l’a montré la réaction mondiale à la dernière épidémie d’Ébola. Il devrait, selon Bill Gates, y avoir une meilleure communication entre les militaires et les gouvernements pour aider à coordonner les réponses. Et il appelle les gouvernements à trouver des moyens d’obtenir rapidement l’aide du secteur privé pour mettre au point des technologies et des outils en mesure de lutter contre une maladie mortelle émergente.
 

La mystérieuse « Maladie X »

Ces propos du fondateur de Microsoft rejoignent les messages qu’a voulu communiquer en mars dernier l’OMS. Selon cet organisme, une pandémie mondiale pourrait éclater et anéantir une grande partie de l’humanité. De quelle maladie s’agit-il ? D’une maladie encore inconnue que l’OMS désigne sous le nom de « maladie X ». Ce mystérieux agent pathogène n’a pas encore été découvert mais sa menace est imminente et apparemment inévitable. Ce danger a incité l’OMS à inscrire cette maladie X dans la liste des épidémies les plus dangereuses, au même titre qu’Ébola, la fièvre hémorragique, le coronavirus du syndrome respiratoire(MERS), le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) ou le virus Zika.
Pour le conseiller norvégien de l’OMS, John-Arne Rottingen, « L’histoire nous dit qu’il est probable que la prochaine grande épidémie sera quelque chose que nous n’avons jamais vu auparavant ». Il vaut donc mieux s’assurer « que nous préparons et planifions de manière flexible des tests de diagnostic et des systèmes qui nous permettront de créer des contre-mesures le plus rapidement possible » ajoute-t-il dans un entretien au quotidien britannique The Telegraph.
 
Personne ne sait d’où pourrait venir cette maladie X. Une multitude de sources possibles sont identifiées. Cela pourrait être une mutation d’un virus existant, d’un virus échappé d’un laboratoire, d’un risque terroriste. Mais le cas le plus, probable serait une zoonose, une transmission de l’animal à l’homme. 70 % des maladies récemment découvertes provenaient de sources animales, qu’elles soient domestiques ou sauvages. Rappelons que c’est le cas d’Ébola mais aussi du virus HIV.
 

Comment se préparer ?

Alors, face à ce risque, comment se préparer ? Joanne Liu, la présidente de Médecins sans frontières (MSF), se montrait perplexe dans une interview au Monde sur l’idée d’un grand plan qui permettrait de faire barrage à une pandémie majeure. « À quoi sert de se faire peur ? Les épidémies sont le symptôme de la fragilité d’un système de santé. Commençons par donner accès aux soins aux populations les plus vulnérables, plaide-t-elle. Éliminons ce qui tue vraiment. Le choléra fait plus de 100 000 morts par an. »
 
En février dernier, au sommet de Dubaï, le directeur général de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus estimait qu’écarter tout risque de pandémie était un rêve impossible. En revanche, disait-il, « avec une préparation méticuleuse et une riposte rapide, nous pouvons éviter que la plupart des flambées échappent à tout contrôle et nous pouvons limiter l’impact de celles qui se propagent au niveau international. » Selon lui, la mission de l’OMS est de travailler partout dans le monde pour renforcer les systèmes de santé et mettre fortement l’accent sur les systèmes de surveillance.

LIRE DANS UP : L’OMS est formelle : nous sommes à deux doigts d’une pandémie mondiale

La réforme de notre système français de santé est actuellement en chantier. Le gouvernement, les parlementaires et les organisations professionnelles y travaillent, mais prendront-ils la mesure de ce risque ? L’engorgement chronique des urgences dans les hôpitaux laisse craindre qu’en cas d’épidémie majeure, les systèmes de soins actuels ne suffisent plus. Comment parer à cette épée de Damoclès ?  
 
 

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