Migrations : Idées reçues et propositions du Mouvement Utopia
Editions Utopia, 26 août 2019 – 152 Pages
Préface de François Gemenne – Illustrations de Loïc Faujour
La gestion des migrations, à l’heure du changement climatique et des crises démocratiques, est un défi de plus en plus central.
Les migrations sont à la fois une réalité et un fantasme. Elles font l’objet d’enjeux politiques plus que sociaux ou économiques et sont devenues un axe de marketing électoral. Dans un contexte de dérèglement climatique et de crises démocratiques, la gestion des migrations va prendre une place de plus en plus centrale. D’où l’importance d’aborder la question de l’accueil sans arrières-pensées politiciennes ni démagogie. En s’appuyant sur des travaux d’experts, sur des études et des rapports d’institutions internationales et d’associations, ce livre a pour objet de déconstruire les principales idées reçues sur les migrations et d’avancer des propositions destinées à répondre aux enjeux et défis. Comment se résigner à ce que la Méditerranée devienne un cimetière ? Notre politique migratoire, à la fois inhumaine et indigne, est aussi comme nous le démontrons dans ce livre, inefficace et coûteuse, aussi bien socialement qu’économiquement. Son impasse est totale et après des décennies d’intoxication idéologique, c’est à un véritable renversement de perspective que cet ouvrage nous invite. Comme l’atteste leur histoire, les migrations sont aussi une richesse sociale, culturelle et économique.
Cet ouvrage fait la chasse aux idées reçues et propose des réponses aux enjeux et défis migratoires, tant au moyen de travaux d’experts que d’études et de rapports d’institutions internationales et d’associations.
Lire un extrait :
« Et comment se résigner à ce que la Méditerranée soit un cimetière ? La politique migratoire actuelle est à la fois violente, inhumaine et indigne, mais en plus, comme nous le démontrons dans ce livre, inopérante et néfaste, socialement et économiquement. Pourtant les migrations peuvent aussi être une richesse, sociale, culturelle et économique, comme leur histoire en France l’atteste. À condition bien sûr, de n’être ni dans le fantasme ni dans le déni et de ne pas se contenter d’une grille de lecture sécuritaire ou identitaire simpliste. Alors quelles politiques et attitudes adopter vis-à-vis de la migration mais aussi vis-à-vis des immigrés ? Les positions de principe ne suffisent pas. Elles sont malheureusement trop souvent utilisées comme un alibi de bonne conscience. Il nous faut aussi expliciter quelle pourrait être la mise en œuvre de ces principes : quels accompagnements et quel travail avec les personnes migrantes, quels dispositifs d’accueil et d’intégration, quelles voies voulons-nous emprunter, quelles législations proposer et quels moyens sommes-nous prêts à y consacrer. Pour les principes, nous avons une référence claire. C’est l’article 13 de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 : Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l’intérieur d’un État – Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays. Mais La France, pays dit des droits de l’Homme, ne respecte pas cet engagement qu’elle a, comme beaucoup d’autres pays, pourtant signé il y a plus de soixante-dix ans. Pas plus qu’elle ne respecte vraiment d’autres textes, comme la Convention européenne des droits de l’homme ou encore la Convention internationale des droits de l’enfant, pour ne citer que les plus emblématiques. »
Trait d’union entre le mouvement social, le monde politique et le monde intellectuel, le Mouvement Utopia est une coopérative d’éducation populaire qui vise à élaborer un projet de société solidaire et convivial, écologiquement soutenable, dont l’objectif est le Buen Vivir. Après les Sans papiers, le Nucléaire, le Travail, l’Alimentation, les Communs et la Démocratie, le Mouvement Utopia a consacré un temps important de sa réflexion collective aux Migrations.