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L’activité physique, pierre angulaire d’une société en bonne santé

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Un nouveau rapport de l’OCDE/OMS sur la sédentarité en Europe explique comment l’augmentation de l’activité physique aux niveaux recommandés pourrait prévenir des milliers de décès au sein de l’Union européenne et faire économiser des milliards en dépenses de santé. Il présente aussi des politiques visant à accroître l’activité physique, mettant en évidence le large spectre d’options politiques disponibles, depuis celles spécifiques à un environnement ou à un groupe cible, comme les interventions dans les écoles, sur les lieux de travail ou dans le cadre des soins de santé, jusqu’à celles visant à améliorer l’accès aux installations sportives ou à encourager le transport actif et les activités de plein air.

Pratiquer une activité physique est l’une des choses les plus importantes que l’on puisse faire pour améliorer sa santé physique et mentale. Cela prévient une série de maladies non transmissibles, améliore les fonctions cognitives et la qualité du sommeil, prévient les chutes et réduit les symptômes de la dépression et de l’anxiété. Si l’on considère à la fois l’impact des restrictions COVID-19 sur les niveaux d’activité physique et l’augmentation de la charge de morbidité des maladies non transmissibles et des troubles de la santé mentale, il est plus important que jamais d’augmenter l’activité physique.

Pourtant, malgré le large éventail de bénéfices pour la santé, un adulte européen sur trois n’atteint pas les niveaux d’activité physique recommandés.

Selon le rapport de l’OCDE et de l’OMS/Europe, cette situation entraînera 11,5 millions de nouveaux cas de maladies non transmissibles d’ici à 2050, ce qui coûtera aux États membres de l’Union européenne en moyenne 0,6 % de leur budget de santé chaque année. Ce montant peut sembler faible, mais si les pays de l’UE s’attaquent à l’inactivité physique de l’ensemble de la population, ils économiseront près de 8 milliards EUR PPA par an, soit plus que les dépenses annuelles totales de soins de santé de la Lituanie et du Luxembourg réunis.
Plus précisément, ce sont 3,8 millions de cas de maladies cardiovasculaires, 3,5 millions de cas de dépression, près d’un million de cas de diabète de type 2 et plus de 400 000 cas de différents cancers qui pourraient être évités. 

Bien que les décideurs politiques aient fait des efforts considérables dans toute l’Union européenne pour accroître l’activité physique au niveau de la population, il est possible et nécessaire d’intensifier l’action en faveur de l’activité physique.

Le rapport « Step Up ! Tackling the Burden of Insufficient Physical Activity in Europe » (Accélérer ! S’attaquer au fardeau de l’insuffisance d’activité physique en Europe), produit conjointement par l’OCDE et l’OMS/Europe, présente les arguments économiques en faveur d’un investissement accru dans les politiques d’activité physique. Il montre ainsi l’impact potentiel d’une augmentation des niveaux d’activité physique sur la santé de la population et sur l’économie : en augmentant de 7,5 mois l’espérance de vie des personnes insuffisamment actives, en évitant plus de 10 000 décès prématurés par an et une économie totale de 8 milliards d’euros par an pour les États membres de l’Union européenne.

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Quelles options politiques pour augmenter l’activité physique ?

Le rapport calcule les avantages économiques potentiels d’une augmentation de l’activité physique. L’Allemagne, l’Italie et la France sont aujourd’hui les pays de l’UE où l’insuffisance d’activité physique pèse le plus lourd sur les dépenses de santé. Le rapport prédit qu’en tenant compte des parités de pouvoir d’achat (PPA), ces trois pays dépenseront, chaque année, en moyenne 2,1, 1,3 et 1,1 milliard d’euros PPA respectivement pour traiter les maladies liées à une activité physique insuffisante entre 2022 et 2050.

Enfin, en s’appuyant sur des études de cas menées au sein de l’ensemble de l’Union européenne, le rapport présente des politiques visant à accroître l’activité physique. Il met en évidence le large spectre d’options politiques disponibles, depuis celles spécifiques à un environnement ou à un groupe cible, comme les interventions dans les écoles, sur les lieux de travail ou dans le cadre des soins de santé, jusqu’à celles visant à améliorer l’accès aux installations sportives ou à encourager le transport actif et les activités de plein air.

Investir dans des politiques d’activité physique permet d’améliorer le bien-être individuel et la santé de la population. Maintenant que les mesures les plus restrictives de COVID-19 les plus restrictives ont été levées et que les sociétés s’ouvrent de nouveau, il est temps de se tourner vers un avenir plus actif.

En France, Les maisons sport-santé ont été initiées par les ministères chargés des sports et de la santé en 2019. Elles sont actuellement au nombre de 288 sur l’ensemble du territoire et l’objectif est d’en avoir 500 d’ici 2022. Elles peuvent être hébergées par des structures publiques (ex : hôpitaux, collectivités locales) ou privées (par exemple, des associations, des réseaux sportifs et de santé). Ils organisent des séances d’information et de sensibilisation et proposent des conseils et un accompagnement personnalisé par des professionnels de la santé et du sport pour une prescription de l’activité physique et sportive, notamment pour les personnes nécessitant une activité physique adaptée prescrite par un médecin, les personnes atteintes de maladies chroniques pour lesquelles une activité physique est recommandée et tous les citoyens en bonne santé qui souhaitent être accompagnés pour retrouver un mode de vie physiquement actif.

L’activité physique ne se limite pas à l’exercice structuré et au sport, mais comprend des activités telles que les jeux en plein air,
les randonnées récréatives et les déplacements à vélo pour se rendre au travail. L’aménagement urbain et l’environnement peuvent faciliter ces formes d’activité physique en offrant des espaces sûrs et agréables pour se déplacer.

Les politiques environnementales visant à encourager l’activité physique peuvent inclure des réglementations destinées à améliorer la sécurité routière, des exigences en matière d’urbanisme visant à augmenter le nombre de parcs, de sentiers et autres espaces verts, ainsi que des mesures de protection de l’environnement, comme des investissements dans des voies réservées aux cyclistes et aux piétons et dans d’autres infrastructures.
L’investissement dans les transports publics en est un exemple. On estime que la mise en place de nouvelles options de transport public permet d’augmenter l’activité physique légère à modérée des usagers d’environ 30 minutes par semaine, car les gens se rendent à pied ou à vélo aux arrêts de transport en commun (Xiao, Goryakin et Cecchini, 2019). 

L’activité physique reste insuffisante dans l’Union européenne

Plus d’un adulte sur trois ne respecte pas les recommandations de l’OMS en matière d’activité physique, et près de la moitié (45 %) déclarent ne jamais faire d’exercice ou de sport. Moins d’un garçon sur cinq et d’une fille sur dix atteignent le niveau d’activité physique recommandé par l’OMS pour les adolescents. Les femmes et les personnes âgées sont moins susceptibles de faire régulièrement du sport ou de l’exercice, de même que les personnes issues des groupes socio-économiques les plus défavorisés : seuls 24 % des personnes qui se considèrent comme appartenant à la classe ouvrière font de l’exercice au moins une fois par semaine, contre 51 % des personnes qui se considèrent comme appartenant à la classe supérieure.
La pandémie de COVID-19 a aggravé la situation, de nombreuses personnes déclarant avoir diminué leur activité physique en raison des restrictions et du confinement.

Il est possible de promouvoir l’activité physique. Bien que de nombreux pays aient intensifié leurs efforts pour, il reste des lacunes dans la réponse politique.

L’augmentation des niveaux d’activité physique de la population peut avoir de multiples avantages

Premièrement, cela aurait un impact considérable sur la santé de la population et les dépenses. Deuxièmement, les politiques visant à améliorer les niveaux d’activité physique peuvent soutenir la reprise COVID-19 en créant une population plus saine et plus résiliente, en améliorant la santé plus résiliente, en améliorant la santé mentale et les liens sociaux, et en soutenant l’industrie du sport et de l’exercice physique. En outre, ces politiques peuvent avoir des effets positifs sur l’environnement, en favorisant le  transport actif, en réduisant les émissions et en augmentant les espaces verts.

Si chacun atteignait le niveau recommandé par l’OMS, à savoir 150 minutes d’activité physique d’intensité modérée par semaine, cela permettrait de :

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  • Prévenir plus de 10 000 décès prématurés (personnes âgées de 30 à 70 ans) par an – un chiffre similaire au nombre de décès dus au COVID-19 dans cette même tranche d’âge en France et en Allemagne combinées en 2020.
  • Augmenter l’espérance de vie des personnes insuffisamment actives de 7,5 mois, et de la population totale de près de 2 mois.
  • Faire économiser aux États membres de l’Union européenne 0,6 % de leur budget de soins de santé en moyenne, soit au total près de 8 milliards d’euros par an, soit plus que le total des dépenses annuelles de santé de la Lituanie et du Luxembourg réunis.

Un large éventail d’options politiques pour accroître l’activité physique sont déjà disponibles pour améliorer la santé de la population, en réduisant les dépenses de santé, avec un impact positif sur la taille et la productivité de la main-d’œuvre.

Toutefois, l’activité physique étant un comportement complexe, un ensemble complet de politiques est nécessaire pour cibler tous ses moteurs en même temps. Investir dans un tel ensemble complet de politiques en matière d’activité physique est un bon investissement qui offre un meilleur rendement que la mise en œuvre de politiques isolées.

Activité physique et changement climatique

Le changement climatique et la dégradation de l’environnement sont considérés comme l’une des principales menaces mondiales de notre époque, et de nombreux pays ont mis en place des politiques de grande envergure pour réduire les émissions, atténuer les effets du changement climatique et restaurer la biodiversité. Heureusement, ces politiques environnementales ont également un impact bénéfique sur l’activité physique – et vice versa :

  • Transport actif : Pour réduire les émissions et la consommation d’énergie, des politiques de lutte contre le changement climatique ont été introduites pour encourager le vélo, la marche et d’autres formes de transport actif et durable.
  • Espaces verts : Les parcs et autres espaces verts séquestrent le dioxyde de carbone, contribuent à atténuer l’effet d’îlot de chaleur urbain et fournissent un habitat pour la biodiversité urbaine, tout en offrant un espace pour que les gens soient actifs.
  • Air pur : La pollution de l’air est une préoccupation environnementale majeure et peut empêcher les gens de faire de l’exercice à l’extérieur. Les politiques visant à réduire la pollution, telles que les taxes, peuvent donc avoir un double effet.

En Finlande, le gouvernement a adopté en 2018 une résolution visant à promouvoir les modes actifs et durables de transport. La résolution souligne l’impact des transports actifs tant sur l’environnement que sur la santé publique.
Un certain nombre de programmes soutiennent cette résolution, qui sont cofinancés par différents ministères, dont à la fois le ministère de l’environnement et celui des affaires sociales et de la santé, et sont menés en partenariat avec le secteur des transports et les organisations non gouvernementales. Le programme Smart to School, par exemple, vise à augmenter le nombre de déplacements actifs vers l’école, à améliorer la sécurité routière, à renforcer une culture du transport actif et à aider les écoles à mettre en œuvre des politiques qui permettent de réduire les émissions de CO. De même, le forum Smart au travail est un réseau national de gouvernements, de syndicats et d’ONG qui promeut les déplacements actifs en tant que stratégie visant à augmenter les niveaux d’activité physique chez les jeunes, les travailleurs et à encourager les choix respectueux du climat.
Sources :

La tâche à accomplir est claire : faire de l’activité physique une priorité de santé publique afin d’améliorer la santé et réduire la charge des maladies non transmissibles. Toutefois, pour atteindre un tel objectif, il reste beaucoup à faire. Plutôt que de s’inscrire dans le cadre de stratégies visant d’autres facteurs de risque, l’inactivité physique devrait être une préoccupation distincte et égale, et devrait être reconnue comme une spécialité unique. Un cadre politique solide, des investissements cohérents dans les programmes et les infrastructures d’activité physique, un soutien multisectoriel, une grande portée pour la population et une bonne surveillance devraient caractériser chaque action future.
L’adaptation des stratégies fondées sur des besoins, à la culture et au contexte de la communauté est essentielle. Une stratégie de santé publique isolée pour l’activité physique a peu de chances de réussir, car de nombreuses actions nécessaires se déroulent dans des secteurs autres que la santé publique et parce qu’un financement durable est presque impossible sans un soutien politique plus large associé à des partenaires solides.

Photo d’en-tête : Cover © PandG/Shutterstock.com

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