Tandis que les laboratoires Pfizer annoncent que leur « candidat » vaccin anti Covid-19 est efficace à 90%, faisant s’envoler toutes les Bourses, que Sanofi vient de démarrer les essais sur l’homme de son potentiel vaccin, les Français se montrent bien plus réticents que la moyenne de la population mondiale à se faire vacciner contre le virus. Le taux de personnes désireuses de se faire vacciner contre le nouveau coronavirus a chuté à 50 % en France et 73 % dans le monde entier. Une baisse suffisante pour compromettre l’efficacité d’un possible vaccin, avertit une enquête mondiale de l’institut de sondage Ipsos.
Le document, publié ce jeudi 5 novembre par l’institut de sondages Ipsos, en collaboration avec le Forum économique mondial, a révélé que de plus en plus de personnes étaient récalcitrantes à l’idée de se faire vacciner – un déclin ayant été observé dans 10 des 15 pays sondés.
Cette diminution est particulièrement marquée en Chine, Australie, Espagne et Brésil ; elle représente d’ailleurs une perte de 4 points par rapport au précédent sondage réalisé en août. Plus de 80 % des personnes interrogées en Inde, Chine, Corée du Sud et Brésil déclaraient vouloir se faire vacciner, contre un peu plus de 50 % en France — pays dans le fond du classement — et environ 60 % en Italie, Afrique du Sud, Japon, Allemagne et États-Unis.
« Combien de temps attendrez-vous avant de vous faire vacciner une fois que le vaccin sera mis à disposition ? » À cette question, près de 50 % des adultes interrogés à travers le monde ont répondu « dans les trois mois », bien que ce taux soit plus bas en France et en Espagne (40 %).
Si un vaccin contre le Covid-19 était disponible, vous feriez-vous vacciner ?
Effets secondaires et tests cliniques précipités
Les inquiétudes soulevées parmi 30 % des répondants s’axent principalement sur les possibles effets secondaires du vaccin et le caractère hâtif des tests cliniques.
Les effets secondaires constituent la préoccupation principale de la Chine et du Japon, tandis que la précipitation des tests cliniques alarme surtout le Brésil et l’Espagne. Ces craintes ont été attisées par l’interruption temporaire des tests cliniques de l’un des candidats vaccins de l’entreprise pharmaceutique AstraZeneca en septembre, et ce sur fond de possibles effets secondaires.
Peu de sondés ont remis en doute l’efficacité du vaccin ou cité le fait qu’ils étaient contre les vaccins en général, tandis que seulement 8 % ont déclaré que le risque pour eux de contracter le SARS-CoV-2 était trop faible.
De graves conséquences
« Cette perte de confiance est remarquable et triste, car nous nous rapprochons d’un possible déploiement du vaccin », a indiqué Arnaud Bernaert, responsable des initiatives sanitaires au Forum économique mondial. Il a signalé que ces pourcentages étaient assez élevés pour compromettre sérieusement l’efficacité d’un prochain vaccin, notamment sur le plan de la gestion de l’épidémie et des confinements.
D’après lui, les gouvernements et le secteur privé doivent absolument œuvrer pour restaurer la confiance dans les prochaines étapes à suivre pour endiguer le virus : « Même si les résultats de cette dernière étude montrent que le taux de confiance est toujours supérieur, la montée du taux d’hésitation est manifeste et souligne le fait qu’un vaccin ne fonctionnera pas si la population le refuse. »
« Il est primordial de comprendre que lorsqu’un vaccin sera prêt, il fera la différence », renchérit l’expert.
Sans confiance, les vaccins ne fonctionneront pas
L’enquête montre, qu’outre les défis que représente la fabrication d’un vaccin et sa distribution équitable, l’une des principales pierres d’achoppement est la confiance dans le vaccin lui-même.
Une autre étude, qui a dressé la carte des tendances en matière de confiance dans les vaccins dans 149 pays entre 2015 et 2019, a révélé que le scepticisme concernant la sécurité des vaccins avait tendance à croître parallèlement à l’instabilité politique et à l’extrémisme religieux. La confiance peut être très variable et ne doit pas être considérée comme acquise.
Les experts estiment qu’au moins 70 % de la population devra être immunisée contre le virus pour arrêter la propagation communautaire du Covid-19. Pour y parvenir, il faut que la confiance du public dans un vaccin soit particulièrement élevée et le déficit actuel pourrait être suffisant pour en limiter l’efficacité.
En 2019, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a listé l’hésitation vaccinale comme l’une des dix menaces pour la santé à l’échelle internationale, concluant qu’elle ne touchait pas seulement la santé publique, mais aussi le monde des entreprises et l’économie en général.
Source : Euractiv, World Economic Forum
:: Mise à jour le 9 novembre 2020
Pour aller plus loin :
Il y’a des gens qui ont pas confiance dans ce genre vaccins créés à la va vite il faut 5 a 10 ans pour faire un vaccin! Les hommes n’ont qu’à respecter la nature il y’aura plus de pandémies!!