Le patron de Moderna affirme que les vaccins ne seront probablement pas à la hauteur d’Omicron. Les vaccins COVID-19 existants auront du mal à lutter contre le variant Omicron et il faudra des mois pour mettre au point un nouveau vaccin efficace, a déclaré au Financial Times le directeur du fabricant américain de vaccins Moderna.
Stéphane Bancel a déclaré au journal, dans une interview publiée ce mardi 30 novembre, que des données seraient disponibles sur l’efficacité des vaccins actuels dans les deux prochaines semaines, mais que les scientifiques n’étaient pas optimistes. Tous les scientifiques à qui j’ai parlé (…) se disent « ça ne va pas être bon » », a-t-il déclaré au journal.
L’avertissement de M. Bancel est intervenu alors que les ministres de la santé du G7 tenaient des discussions d’urgence sur le nouveau variant, qui se propage dans le monde entier et incite les nations à fermer une nouvelle fois leurs frontières ou à imposer de nouvelles restrictions aux voyages. L’Organisation mondiale de la santé a qualifié le risque lié à Omicron de « très élevé ».
Stéphane Bancel a déclaré que les chercheurs étaient inquiets car 32 des 50 mutations trouvées dans la variante Omicron concernaient la protéine spike, une partie du virus que les vaccins utilisent pour renforcer le système immunitaire contre le COVID. Il a déclaré au FT qu’il y aurait une « baisse importante » de l’efficacité des vaccins actuels contre Omicron. Moderna a déjà annoncé qu’elle travaillait sur un vaccin spécifique à Omicron, tout comme le fabricant de médicaments américain Pfizer.
Le directeur général, M. Bancel, a affirmé que sa société pourrait fournir entre deux et trois milliards de doses en 2022, mais qu’il serait dangereux d’orienter toute la production vers un vaccin spécifique à Omicron alors que d’autres souches du virus sont encore en circulation. Son ton contraste avec celui de Pfizer et BioNTech, qui ont laissé entendre que tout nouveau vaccin pourrait être modifié assez rapidement.
Un ton alarmant qui contraste avec les efforts déployés par les politiciens pour maintenir le calme concernant Omicron. Le président américain Joe Biden a déclaré lundi que la souche n’était « pas une cause de panique ».
Cette prise de parole du patron de Moderna a aussitôt entraîné une forte baisse des prix du pétrole, un marché de plus en plus nerveux réagissant avec inquiétude à la perspective de nouvelles restrictions et d’une baisse de la demande. Ces propos ont aussi ébranlé les investisseurs en Europe et en Asie mardi, entraînant une chute des actions. L’indice européen Stoxx 600 a chuté d’environ 1,3 %, tandis que le FTSE 100 (Royaume-Uni), le Dax (Allemagne) et le Cac 40 (France) ont tous reculé dans les mêmes proportions. L’indice Hang Seng de Hong Kong était en baisse de 2,3 pour cent.