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Le vivant et la révolution

Le vivant et la révolution – Réinventer la conservation de la nature par-delà le capitalisme, de Bram Bücher et Robert Fletcher – Préface d’Antoine Chopot et Baptiste Morizot – Editions Actes Sud, octobre 2023 – 336 pages

La conservation “classique” de la nature est un échec. C’est ce que ce livre démontre en expliquant qu’elle est historiquement liée au développement capitaliste.

Bram Büscher et Rob Fletcher commencent par établir une cartographie passionnante des différentes stratégies mainstream de la conservation de la nature. D’un côté, les néo-conservationnistes cherchent à valoriser la part positive des transformations anthropiques et à créer des partenariats avec le marché et les entreprises. De l’autre, les néo-protectionnistes prônent une politique ambitieuse de protection forte. Mais, pour les auteurs, ces deux stratégies ne parviennent ni l’une ni l’autre à affronter un acteur qui est toujours laissé hors-champ : le capitalisme. S’ensuit une passionnante discussion sur les origines du capitalisme et son rapport à la Terre et au vivant.

Le coeur de l’ouvrage est consacré à un modèle alternatif, la “conservation conviviale”. Reprenant à Ivan Illich le concept de convivialité, il s’agit d’encourager la vision d’un avenir désirable où humains et autres qu’humains seront capables de vivre ensemble de manière plus autonome.

Ce livre promeut d’autres formes de conservation, relocalisées, basées sur des communautés, intégrant de multiples questionnements stimulants sur la décroissance, la redistribution et sur les communs. Les perspectives concrètes ne manquent pas et sont présentées en détail.

La traduction en France de cet ouvrage est un événement à plus d’un titre. Elle permet d’ouvrir une dimension plus clairement politique au sein de la collection “Mondes sauvages”, répondant ainsi aux demandes de nombreux lecteurs ; elle permet surtout d’ouvrir la scène intellectuelle française à la political ecology, un champ très dynamique dans le monde universitaire anglophone mais encore sous-représenté en France.

Professeur de sociologie à l’université de Wageningen aux Pays-Bas, Bram Büscher est spécialiste des questions d’écologie politique reliant la conservation de la nature au néolibéralisme. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages : Transforming the Frontier (Duke University Press, 2013, non traduit) sur les politiques de conservation de la nature en Afrique australe ; The Truth about Nature (University of California Press, 2021, non traduit). Il anime le réseau international Conviva, qui rassemble et soutient des projets de conservation “conviviaux” mettant l’accent sur le nouveau paradigme développé dans le livre.

Chercheur à l’université de Wageningen aux Pays-Bas, Rob Fletcher est spécialiste d’anthropologie de l’environnement. Il a publié, entre autres, Romancing the Wild: Cultural Dimensions of Ecotourism (Duke University Press, 2014, non traduit) et Failing forward : the Rise and Fall of Neoliberal Conservation (University of California Press, 2023, non traduit).

Collection Mondes sauvages

La nation iroquoise avait l’habitude de demander, avant chaque palabre, qui, dans l’assemblée, allait parler au nom du loup.
En se réappropriant cette ancienne tradition, la collection “Mondes sauvages” souhaite offrir un lieu d’expression privilégié à tous ceux qui, aujourd’hui, mettent en place des stratégies originales pour être à l’écoute des êtres vivants. La biologie et l’éthologie du XXIe siècle atteignent désormais un degré de précision suffisant pour distinguer les individus et les envisager avec leurs personnalités et leurs histoires de vie singulières. C’est une approche biographique du vivant. En allant à la rencontre des animaux sur leurs territoires, ces auteurs partent en “mission diplomatique” au coeur du monde sauvage.
Ils deviennent, au fil de leurs expériences et de leurs aventures, les meilleurs interprètes de tous ces peuples qui n’ont pas la parole mais avec lesquels nous faisons monde commun. Parce que nous partageons avec eux les mêmes territoires et la même histoire, parce que notre survie en tant qu’espèce dépend de la leur, la question de la cohabitation et du vivre-ensemble devient centrale. Il nous faut créer les conditions d’un dialogue à nouveaux frais avec tous les êtres vivants, les conditions d’une nouvelle alliance.

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