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Embarquement pour les origines du monde

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Deux étudiants de Mines Nancy partent en Australie réaliser un documentaire sur la plus vieille forêt du monde, Daintree, plus grande forêt tropicale renfermant la mémoire végétale et animale de notre planète. Décrite par l’aventurier britannique Sir David Attenborough, la Daintree est comme « l’endroit le plus extraordinaire sur terre ». Peuplée d’animaux endémiques et uniques, comme la rainette géante à lèvres blanches, les lémuriens verts à queue en anneau, les kangourous arboricoles, le casoar à casque, le papillon Ulysses, ou encore l’iguane (dragon) forestier de Boyd … espèces indissociables de celle forêt vieille de 180 millions d’années. Embarquement pour les origines du monde.

Sur notre planète Terre, avant que l’homme ne s’en mêle, la forêt tropicale recouvrait 15 millions de km². Aujourd’hui, elle ne représente plus que 6 millions de km². Parmi ces forêts, celle de Daintree qui est la plus ancienne mais aussi une des plus grandes forêts d’Australie, avec 1200 km² de superficie.

Louise Le Grand, étudiante au département énergie option procédés et environnement de Mines Nancy et Hugo Laval, étudiant au département mathématiques de Mines Nancy ont décidé de réaliser, dans le cadre de leur césure, un documentaire sur la région de Daintree, la plus vieille forêt tropicale du monde. Durant plusieurs mois, les deux étudiants partiront à la rencontre des autochtones qui peuplent cette forêt depuis plus de 50 000 ans mais aussi d’experts forestiers. 

Louise Le Grand et Hugo Laval

Une forêt vieille de 180 millions d’années

La forêt de Daintree, forêt tropicale primaire, est située au nord de l’État du Queensland en Australie, dont 75 % de la surface est recouverte d’une forêt tropicale pluviale. Elle approche les 180 millions d’années et est donc plus ancienne que la forêt amazonienne. Forêt pluviale la plus ancienne au monde, elle est inscrite au Patrimoine Mondial de l’Humanité depuis 1988.

C’est un véritable sanctuaire où se côtoient des milliers d’espèces animales et végétales : 30% des espèces de grenouilles australiennes, 65% des espèces de chauve-souris, 12 000 espèces d’insectes, et 18% des espèces d’oiseaux y vivent aujourd’hui (soit 430 espèces).

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Le casoar à casque règne en maître sur la forêt de Daintree — Photo Torsten Pursche / Shutterstock

ll y a environ 300 millions d’années, il n’existait qu’un seul supercontinent sur notre planète, la Pangée. Puis celui-ci s’est divisé en deux, il y a 180 millions d’années. La partie nommée Gondwana était composée des terres qui forment aujourd’hui les pays de l’hémisphère sud. Quand l’Australie s’est séparée de Gondwana, il y a 65 millions d’années, le pays était presque entièrement recouvert de forêt tropicale. Au fur et à mesure de sa remontée vers le nord, le climat de l’Australie s’est modifié.

Les forêts pluviales ont progressivement disparu pour laisser place à un environnement plus sec. Seule la côte nord-est, la Daintree, a conservé un climat tropical humide, et donc, des zones de forêt pluviale. Il y pleut 2000 mm par an en moyenne et 60 % des précipitations tombent entre décembre et mars. Le reste de l’année, le taux d’humidité reste élevé grâce au phénomène de condensation des nuages qui stationnent au-dessus des arbres, au niveau de la canopée à 600 m de hauteur.

Les Kuku Yalanji sont les plus anciens habitants de cette forêt, auxquels la propriété ainsi que la gestion de la forêt de Daintree, leurs sont officiellement revenues par un accord de septembre 2021 avec le gouvernement australien. Ces aborigènes ont occupé la Daintree pendant plus de 50 000 ans avant l’arrivée des premiers colons britanniques. C’était alors l’endroit le plus peuplé d’Australie, et la seule zone de forêt pluviale habitée de manière permanente.

Tribu Kuku Yalanji

Aujourd’hui, il reste 20 000 personnes qui parlent encore 8 langues autochtones, et qui sont réparties en 20 tribus et 120 clans. Jusqu’à l’arrivée de George Dalrymple en 1873, la Daintree ne portait pas de nom. Elle a été nommée ainsi en hommage à Richard Daintree, un géologue anglais qui était alors le représentant du Queensland à Londres. M. Daintree n’a, pour autant, jamais mis les pieds dans la forêt qui porte son nom, mais ses études géologiques ont permis d’y trouver des mines d’or et de charbon.

Une biodiversité unique

La Daintree renferme un trésor inestimable : un nombre incroyable de plantes qui datent de plus de 180 millions d’années. On y recense 12 des 19 familles de plantes primitives qu’on trouve actuellement sur notre planète. Certaines plantes comme l’Idiospermum australiense (le fruit idiot) existaient déjà du temps des dinosaures. Dans la forêt de Daintree, on trouve également la King Fern ou fougère royale, une espèce qui mesure jusqu’à 7 m de hauteur et qui existe depuis 320 millions d’années sur Terre.

Pin Kauri

La Daintree abrite également 920 types d’arbres. On peut trouver une variété de 120 à 150 espèces différentes sur une surface de seulement un hectare. Par exemple, les pins Kauri sont les arbres les plus hauts du monde. Ils ont 1100 ans, leurs racines sont énormes et ils culminent à 45 m au-dessus de la canopée. On y trouve également la troisième plus grande zone de mangrove au monde.

Sensibiliser le public à la conservation de l’environnement

A à la fois documentaire scientifique, culturel et anthropologique, le projet audiovisuel de Louise et Hugo a pour ambition de mettre en lumière l’importance des mangroves et la relation symbolique qui existe entre la Grande Barrière de corail et la plus vieille forêt tropicale du monde, au nord-est de l’Australie. Ces deux écosystèmes classés au patrimoine naturel de l’humanité sont des piliers essentiels de notre planète et ce documentaire vise à révéler leur beauté pour sensibiliser le public à leur conservation. Car, ici, l’environnement nous connecte intensément à notre planète.

« Cette forêt est aujourd’hui confrontée à de nombreuses menaces. Les projets d’urbanisme et les routes qui coupent la forêt en morceaux, perturbent les migrations animales et réduisent les zones de vie sauvage. Le réchauffement climatique met également en péril l’équilibre de ces sites d’exception. Il est urgent de mettre en place des mesures de conservation efficaces et de préserver la culture des Kuku Yalanji. Notre documentaire a pour objectif de sensibiliser le public à l’importance de protéger ce joyau de biodiversité et de culture » indiquent Louise et Hugo.

A travers ce documentaire, Louise et Hugo souhaitent donner la parole aux anonymes qui œuvrent quotidiennement pour la préservation de ces écosystèmes et dont les actions pourraient inspirer le plus grand nombre. Il s’agira donc de rencontrer et d’interviewer des aborigènes, des scientifiques, des activistes, des park rangers, etc. et de capturer leurs récits.

Durant ce voyage, les deux étudiants pourront compter sur leur solide bagage de compétences environnementales, acquises durant leurs études à Mines Nancy.

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Un projet d’envergure à suivre et à soutenir dès maintenant

Louise et Hugo s’envoleront pour l’Australie le 8 janvier 2024 et leur voyage devrait durer 8 mois. La date de sortie de ce documentaire reste encore à préciser (fin 2024 début 2025). Durant toute l’année, ils partageront leurs rencontres et expériences sur Instagram et Youtube.

Une cagnotte a été lancée pour leur permettre de financer l’achat du matériel (caméra, micros, objectifs, housses, etc.) et leurs formations en audiovisuel.

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