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Équitation aux JO : l’enjeu du bien-être animal

Équitation aux JO : l’enjeu du bien-être animal

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À l’heure où la préoccupation pour le bien-être animal ne fait que croître, les Jeux de Paris veulent être exemplaires en matière d’équitation. Des chevaux roués de coups ou d’autres, les naseaux en sang aux JO de Tokyo, ont frappé les esprits. Il est temps que l’équitation se remette en selle.

En 2020, les images de la cavalière allemande Annika Schleu frappant le cheval Saint Boy en pentathlon moderne faisait le tour du monde. C’est l’une des raisons pour lesquelles l’équitation ne sera plus présente dans cette discipline à compter des prochains Jeux olympiques après Paris. D’autres cas, moins médiatisés, avaient assombri les JO de Tokyo : un cheval avait abondamment saigné du nez pendant un parcours d’obstacle, un autre avait été euthanasié après une grave blessure au cross.

Ces violences commises sur des chevaux nuisent à l’image des sports équestres, jusqu’à remettre en question l’avenir de cette discipline. La Fédération française d’équitation a bien compris le contexte brûlant avec lequel elle doit composer :« Notre sport est mal perçu, alors on se doit d’agir et de mieux communiquer sur la relation cavalier-cheval », admet Sophie Dubourg, directrice technique nationale de la fédération, qui compte près de 700 000 licenciés.

Début 2024, des vétérinaires, juristes et militants ont appelé dans une tribune à faire des JO de Paris ceux « du bien-être des chevaux » : « À l’heure où le bien-être animal a été élevé au rang de préoccupation sociétale, politique, s’inscrivant en sujet médiatique, et à l’approche d’une nouvelle édition de la plus grande manifestation sportive de la planète, prendre véritablement en compte le bien-être des chevaux est indispensable si l’on veut que les épreuves équestres aux Jeux olympiques perdurent ».

Les signataires de la tribune appelaient à lutter contre les maltraitances via « une régulation contraignante des équipements (mors, éperons, guêtres…) et des pratiques équestres ». Ils se basaient sur un rapport parlementaire listant 46 recommandations à appliquer lors des épreuves qui débuteront le 27 juillet à Versailles. Pour Loïc Dombreval, ancien député à l’origine du document, la principale proposition est la création d' »un comité indépendant chargé de vérifier les conditions d’accueil, de soins et d’équipements » des chevaux.

Le message semble être passé puisque pour la première fois, un « coordinateur du bien-être équin » sera présent.

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Évoluer

« Il y a une prise de conscience, de là à dire que les choses ont radicalement changé, c’est inexact« , estime Loïc Dombreval, pour qui les mauvaises pratiques peuvent être compliquées à dénoncer dans un monde, courses et compétition confondues, qui brasse des milliards d’euros.

Le rapport recommande des aires de détente pour les chevaux, de supprimer des harnachements jugés trop durs, de renforcer la lutte contre le dopage ou encore de ne plus avoir d’obstacles fixes au cross, dangereux en cas de chute. « La priorité numéro un a toujours été le bien-être du cheval« , répond le président de la Fédération équestre internationale (FEI) Ingmar De Vos, rencontré en avril à l’occasion d’une compétition à Fontainebleau, qui rappelle que sa fédération n’a pas en charge le pentathlon moderne qui a tant fait scandale. « On doit évoluer, avoir le courage de voir ce qu’on peut améliorer« , poursuit-il, avec comme exemple la création en 2022 par la FEI d’une commission sur le bien-être équin ou l’évolution de certaines pratiques, comme la fin récente de l’obligation du port d’éperons en dressage.

Pour Pauline Basquin, sélectionnée pour défendre les couleurs tricolores à Versailles avec le hongre Sertorius, « l’idée est de réaliser des performances avec un cheval qui va bien. On apprend à être cavalier, ce n’est pas juste monter à cheval« , poursuit la cavalière de dressage. L’écuyère du Cadre noir de Saumur, détentrice d’un diplôme d’enseignement de l’équitation, possède ainsi des connaissances en anatomie et fonctionnement du corps du cheval.

Antispécistes

Interrogée à Fontainebleau sur des scandales récents, la médaillée olympique britannique Charlotte Fry « espère que ça n’aura pas un impact négatif » sur son sport.

Des cas de maltraitance survenus dans des écuries ont aussi éclaboussé le monde de la compétition équestre, jusqu’à aboutir à des sanctions contre des cavaliers de très haut niveau. « Derrière des portes closes (…) des méthodes sont employées pour repousser les limites de la performance », indiquait en avril le président de la Fédération équestre européenne Theo Ploegmakers dans une tribune. « Ces pratiques dissimulées ne compromettent pas seulement l’intégrité du sport mais mettent en danger le bien-être des chevaux concernés », avertissait-il, appelant à « changer de paradigme » et à « mettre fin à l’impunité de ceux qui ternissent la réputation du sport ».

L’association de protection des animaux Peta a appelé après Tokyo à bannir l’équitation des JO. Des militants animalistes ou antispécistes vont plus loin et voudraient bannir toute pratique à dos de cheval. En 2023, deux militants avaient surgi en pleine épreuve de saut d’obstacles lors d’une compétition de haut niveau à Bordeaux.

Le risque existe-t-il pendant les JO ? « On est toujours inquiet de ça« , reconnaît Sylvie Robert, présidente de GL events Equestrian Sport, en charge de l’organisation des épreuves à Versailles. « Sur toutes les compétitions qu’on organise, on a beaucoup de sécurité autour de la piste« , veut-elle rassurer.

Les Jeux Olympiques et Paralympiques accueilleront dans le cadre du château de Versailles environ 350 chevaux pour les épreuves des trois disciplines du sport équestre : le dressage, le saut d’obstacles et le concours complet d’équitation.

Avec AFP

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