Regardez le monde
avec les yeux ouverts

Inscrit ou abonné ?
CONNEXION

UP', média libre
grâce à ses lecteurs
Je rejoins

rejoignez gratuitement le cercle des lecteurs de UP’

COP29 : une arène mondiale au bord de la rupture

COP29 : une arène mondiale au bord de la rupture

Commencez

À Bakou, la COP29 entre dans sa dernière ligne droite dans un climat de tensions extrêmes. Un projet d’accord, jugé insatisfaisant par de nombreux participants, met en lumière les fractures profondes entre pays riches et nations vulnérables. Tandis que les objectifs financiers restent flous, l’heure est aux compromis pour relever un défi crucial : poser les bases d’un effort global pour limiter le réchauffement climatique. Alors que l’urgence se fait sentir, l’issue de ces négociations pourrait marquer un tournant historique ou un échec retentissant.

Un projet d’accord qui cristallise les critiques

La conférence des Nations unies sur le climat, réunissant près de 200 pays, est à un point critique. Le projet de texte dévoilé par la présidence azerbaïdjanaise a provoqué une levée de boucliers. Décrié comme une « caricature » des positions opposées, ce document, qui se veut une base de compromis, n’a satisfait aucune des parties.

Pour l’Union européenne, représentée par le commissaire Wopke Hoekstra, le texte est « inacceptable ». Les Européens, qui plaident pour des mesures radicales de réduction des émissions, se heurtent à la résistance de grands producteurs de pétrole, comme l’Arabie saoudite. Pourtant, en coulisses, l’optimisme persiste : « Ce texte est loin d’être final, il peut évoluer« , a déclaré Eamon Ryan, ministre irlandais de l’Environnement.

Des ambitions financières au point mort

Au cœur des dissensions se trouve la question de l’aide financière des pays riches aux nations en développement, un sujet crucial pour garantir la transition écologique des pays vulnérables et leur adaptation aux impacts du changement climatique.

Le texte provisoire publié mentionne des besoins « en milliers de milliards de dollars », mais se garde d’indiquer des chiffres précis. Une situation jugée « inacceptable » par Jasper Inventor, délégué de Greenpeace International. Les pays africains, représentés par le Kényan Ali Mohamed, dénoncent une absence de transparence. « Nous avons besoin d’engagements chiffrés de la part des pays développés« , martèle-t-il.

Les options sur la table reflètent deux visions antagonistes. D’un côté, les pays en développement réclament des montants massifs, financés par des fonds publics des nations riches. De l’autre, les pays industrialisés prônent une approche plus nuancée, mêlant investissements privés et publics, tout en demandant une participation élargie de nations comme la Chine ou le Qatar.

Pourquoi ne pas profiter d’une lecture illimitée de UP’ ? Abonnez-vous à partir de 1.90 € par semaine.

Une aide climatique qui peine à convaincre

Actuellement, l’engagement des pays développés se limite à 100 milliards de dollars par an, une somme jugée largement insuffisante. Les propositions récentes évoquent des montants oscillant entre 440 et 900 milliards annuels, mais aucun consensus ne se dégage.

Pour Adonia Ayebare, président du groupe G77+Chine, qui représente plus de 130 pays en développement, un minimum de 600 milliards par an est nécessaire pour répondre aux besoins urgents. Mais les pays riches restent prudents, conditionnant leurs engagements à des garanties sur l’utilisation des fonds. « Nous devons nous assurer que cet argent ira aux plus vulnérables« , a rappelé le ministre danois Lars Aagaard.

Un climat tendu à la veille de l’échéance

Alors que la COP29 doit officiellement s’achever dans deux jours, les délégués craignent déjà un dépassement des délais jusqu’au 23 novembre. La tension est palpable dans les couloirs du stade de Bakou, où les négociateurs travaillent sans relâche.

« Le manque de progrès est préoccupant« , déplore Kevin Magron, représentant français. À chaque nouvelle version du texte, les positions semblent s’éloigner davantage. Certains redoutent un échec similaire à celui de précédentes conférences, où des compromis tardifs avaient affaibli les ambitions.

Des enjeux qui dépassent la finance

Au-delà des débats financiers, la COP29 doit également accélérer les engagements pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Les pays du Nord insistent pour renforcer les contributions nationales dans ce domaine, tandis que les pays du Sud rappellent que leur priorité est de s’adapter aux impacts dévastateurs des changements climatiques qu’ils subissent déjà.

Des initiatives émergent néanmoins. L’Australien Chris Bowen et l’Égyptienne Yasmine Fouad travaillent discrètement à une « troisième option » pour réconcilier les positions. Cependant, cette proposition, toujours gardée secrète, n’a pas encore été dévoilée, alimentant les spéculations.

Vers un compromis ou un échec retentissant ?

L’objectif de la présidence azerbaïdjanaise est clair : soumettre un texte capable de mécontenter tout le monde à parts égales, un signe, dans le jargon diplomatique, d’un véritable compromis. Mais la tâche s’annonce ardue.

Si un accord émergeait, il pourrait donner un nouveau souffle à la coopération internationale contre le réchauffement climatique. Mais si les discussions échouent, les fractures entre Nord et Sud risquent de s’aggraver, mettant en péril les objectifs globaux de limitation du réchauffement à 1,5°C.

La COP29 est un moment de vérité pour la communauté internationale. À l’heure où les catastrophes climatiques se multiplient, les décisions prises à Bakou entraîneront des répercussions bien au-delà des salles de négociation. La question reste ouverte : les nations sauront-elles dépasser leurs divergences pour agir face à l’urgence climatique ?

Avec AFP

Pour lutter contre la désinformation et privilégier les analyses qui décryptent l’actualité, rejoignez le cercle des lecteurs abonnés de UP’

Nous avons un message pour vous…

Dès sa création, il y a plus de dix ans,  nous avons pris l’engagement que UP’ Magazine accordera au dérèglement climatique, à l’extinction des espèces sauvages, à la pollution, à la qualité de notre alimentation et à la transition écologique l’attention et l’importance urgentes que ces défis exigent. Cet engagement s’est traduit, en 2020, par le partenariat de UP’ Magazine avec Covering Climate Now, une collaboration mondiale de 300 médias sélectionnés pour renforcer la couverture journalistique des enjeux climatiques. En septembre 2022, UP’ Magazine a adhéré à la Charte pour un journalisme à la hauteur de l’urgence écologique.

Nous promettons de vous tenir informés des mesures que nous prenons pour nous responsabiliser à ce moment décisif de notre vie. La désinformation sur le climat étant monnaie courante, et jamais plus dangereuse qu’aujourd’hui, il est essentiel que UP’ Magazine publie des rapports précis et relaye des informations faisant autorité – et nous ne resterons pas silencieux.

Notre indépendance éditoriale signifie que nous sommes libres d’enquêter et de contester l’inaction de ceux qui sont au pouvoir. Nous informerons nos lecteurs des menaces qui pèsent sur l’environnement en nous fondant sur des faits scientifiques et non sur des intérêts commerciaux ou politiques. Et nous avons apporté plusieurs modifications importantes à notre expression éditoriale pour que le langage que nous utilisons reflète fidèlement, mais sans catastrophisme, l’urgence écologique.

UP’ Magazine estime que les problèmes auxquels nous sommes confrontés dans le cadre de la crise climatique sont systémiques et qu’un changement sociétal fondamental est nécessaire. Nous continuerons à rendre compte des efforts des individus et des communautés du monde entier qui prennent courageusement position pour les générations futures et la préservation de la vie humaine sur terre. Nous voulons que leurs histoires inspirent l’espoir.

Nous espérons que vous envisagerez de nous soutenir aujourd’hui. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à offrir un journalisme de qualité, ouvert et indépendant. Chaque abonnement des lecteurs, quelle que soit sa taille, est précieux. Soutenez UP’ Magazine à partir d’1.90 € par semaine seulement – et cela ne prend qu’une minute. Merci de votre soutien.

Je m’abonne →

S’abonner
Notifier de

0 Commentaires
Les plus anciens
Les plus récents Le plus de votes
Inline Feedbacks
View all comments
Article précédent

Des glaciers à l'éveil des consciences : Florian Fiquet et sa marche à travers les Pyrénées

Derniers articles de Climat

REJOIGNEZ

LE CERCLE DE CEUX QUI VEULENT COMPRENDRE NOTRE EPOQUE DE TRANSITION, REGARDER LE MONDE AVEC LES YEUX OUVERTS. ET AGIR.
logo-UP-menu150

Déjà inscrit ? Je me connecte

Inscrivez-vous et lisez trois articles gratuitement. Recevez aussi notre newsletter pour être informé des dernières infos publiées.

→ Inscrivez-vous gratuitement pour poursuivre votre lecture.

REJOIGNEZ

LE CERCLE DE CEUX QUI VEULENT COMPRENDRE NOTRE EPOQUE DE TRANSITION, REGARDER LE MONDE AVEC LES YEUX OUVERTS ET AGIR

Vous avez bénéficié de 3 articles gratuits pour découvrir UP’.

Profitez d'un accès illimité à nos contenus !

A partir de 1.70 € par semaine seulement.

Profitez d'un accès illimité à nos contenus !

A partir de $1.99 par semaine seulement.
Partagez
Tweetez
Partagez
WhatsApp
Email
Print