« Survivre avec + 2°C ça fait quoi ? »; tel est le sujet brûlant de la soirée de la prochaine conférence de l’Université populaire de la mairie du 2ème arrondissement de Paris qui aura lieu le mardi 3 novembre 2015 de 19h à 21h, dans le cadre du Cycle QUESTIONS DE VIES du Festival Vivant. L’occasion de mesurer combien l’espèce humaine a besoin de retrouver ses connexions biologiques !
Photo : New-York sous les eaux dans le film « Le jour d’après » de Roland Emmerich – 2004
On n’imagine pas comme le vivant est sensible ! Pourtant, si nous négligeons l’élévation annuelle de 3 mms des océans et ne percevons nullement que les printemps sont de plus en plus précoces, ignorer ces changements minimes serait tout simplement suicidaire. Car il faudra bien que nous comprenions que face à la menace climatique, aucune espèce vivante, pas même l’homme ne pourra se sauver seule.
Saisir les vulnérabilités de certains arbres (pin sylvestre, hêtres…) ou de cultures vivrières, repérer les nouvelles aires de répartition des insectes, s’inquiéter des pollinisateurs, savoir que, dans les mers, la sole résiste au réchauffement mais pas le bar… n’est pas exercice anodin. Les conséquences économiques de ces perturbations sont telles qu’il faudra bien arbitrer, compenser et impliquer les acteurs concernés.
Ce 3 novembre, Nathalie Frascaria-Lacoste, écologue, professeure à AgroParisTech, directrice adjointe de l’unité Ecologie, systématique et évolution, interviendra sur ce sujet à la mairie du 2eme arrondissement de Paris. Au programme de cette seconde séance du Cycle Questions de vies de l’Université populaire, de multiples questions : Comment les écosystèmes vont pouvoir s’adapter au réchauffement ? Quels sont les scénarii pour les écosystèmes et nos agricultures ? Quels sont les litiges commerciaux possibles ? Quels sont les risques et opportunités ?Le GIEC prévient qu’il peut y avoir des situations de non retour (irréversibilité) : Comment garder la main en assumant notre responsabilité ? Comment garder la capacité d’agir ?
Prospective 2070
En introduction sera présenté un extrait du film L’Urgence climatique, qui sera suivi du témoignage de son réalisateur, Gilles Luneau qui vient de publier L’Atlas du climat : Face aux défis du réchauffement.
Après évocation des inquiétudes des vignerons du bordelais, ou des producteurs de bois, Nathalie Frascaria-Lacoste insistera sur les changements déjà manifestes et les alertes du GIEC sur le non-retour et les phénomènes irréversibles. Elle proposera un exercice prospectif « Horizon 2070 » afin de permettre à chacun de se projeter, de penser l’évitement des impasses et nos capacités d’agir. Car pour cette écologue, « ça ne suffit pas de faire des scenarii en ne considérant que les paramètres scientifiques (température, précipitations, augmentation du CO2, physiologie des organismes, états des sols…). Tout doit être mis en résonnance avec l’évolution des choix de sociétés, des acteurs industriels, des consommations et priorités. Nous devons apprendre à intégrer des données sociales et techniques pour construire une vision collective ».
Elle se réfère aux Canadiens qui ont réussi à réaliser un travail prospectif à propos de leurs forêts. « Un tel travail en commun crée une telle compréhension entre les parties concernées que quand le changement arrive, les synergies de groupe sont possibles et pertinente ». Elle signale aussi la mobilisation très efficace des Australiens à propos de la dégradation de la barrière de corail.
Elle rêve que de telles plateformes se mettent en place en France pour anticiper les bouleversements à venir. « C’est un état d’esprit collectif qui nous rendra le meilleur service pour faire les choix cohérents pour l’avenir ».
A l’heure où chacun focalise sur l’urgence climatique avec la COP 21, il faudra bien comprendre que le vivant n’attend pas. Et que tous les maillons sont solidaires !
Lieu : Mairie du 2e arrondissement, 8, rue de la Banque, 75002 Paris
Entrée libre dans la mesure des places disponibles
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