Un nouveau défi polaire consistant à mettre au point un véhicule sous-marin autonome (VSA) capable d’effectuer une mission de 2 000 km sous la banquise de l’Arctique ou de l’Antarctique a été lancé sous les auspices du Programme mondial de recherche sur le climat (PMRC) et de la Fondation Prince Albert II de Monaco.
Cette initiative a pour objectif de stimuler l’innovation de façon à mettre au point de nouveaux outils de surveillance des mers polaires, à compléter les observations satellitaires et, à terme, à renforcer les capacités de recherche scientifique et les services climatologiques dans l’Arctique et l’Antarctique.
Assorti d’un prix de 500 000 francs suisses, ce défi a été annoncé lors de la Semaine du sommet sur la science arctique, qui se déroule à Fairbanks, en Alaska, du 12 au 18 mars.
«Le défi polaire devrait offrir de nouvelles perspectives en matière de navigation, d’autonomie et de surveillance de l’environnement sous la glace», explique David Carlson, Directeur du PMRC. «C’est indispensable si l’on veut approfondir notre connaissance des mers polaires qui sont des indicateurs clés des changements environnementaux et dont l’influence sur le climat mondial est considérable.»
«Les observations systématiques de la banquise et des mers polaires effectuées in situ sont rares et onéreuses, ce qui limite considérablement la fiabilité des prévisions à longue échéance portant sur le changement climatique dans les régions polaires», souligne Michel Rixen, Scientifique principal au Groupe mixte de planification du PMRC.
«Les véhicules sous-marins autonomes de nouvelle génération, tels que les planeurs sous-marins, pourraient permettre de développer, à moindre coût, les réseaux d’observation dans les régions polaires. Le but de ce défi polaire est de stimuler l’innovation dans le domaine des nouvelles technologies pour aider les scientifiques à percer quelques-uns des mystères que recèlent les glaces polaires», ajoute M. Rixen.
Les responsables du PMRC et la Fondation Prince Albert II de Monaco ont l’espoir que ce concours favorisera l’innovation technologique et, par là même, la mise en place d’un réseau d’observation des zones océaniques recouvertes par la banquise qui sera autonome, évolutif et d’un bon rapport coût-efficacité. À l’instar d’ARGO, réseau mondial d’observation en haute mer réunissant plus de 3 500 flotteurs dérivants, ce réseau sera constitué d’une flotte de véhicules sous-marins autonomes.
Déjà utilisés dans un contexte opérationnel dans les régions libres de glace à travers le monde, les véhicules sous-marins autonomes font régulièrement surface pour obtenir des coordonnées GPS et communiquer leurs données sur l’environnement. Ils sont capables de recueillir, à bien moindre coût que les systèmes d’observation traditionnels, des données d’observation océanographique de qualité qui portent sur des paramètres essentiels comme la température, la salinité, la concentration en chlorophylle et l’acidité.
Toutefois, sous la banquise, la question du rayon d’action, de la localisation et de la transmission des données constitue un problème majeur pour les véhicules sous-marins actuels. Grâce aux dernières avancées concernant les systèmes d’alimentation et les techniques de navigation et de communication, par exemple, il pourrait être possible d’étendre le rayon d’action de ces véhicules qui, aujourd’hui, opèrent surtout dans les régions libres de glace.
Une série de mesures scientifiques prédéterminées devront être effectuées dans le cadre de cette initiative, qui s’articulera au moins autour de trois enjeux que sont la navigation, l’autonomie et la surveillance de l’environnement sous la glace. De nouvelles perspectives s’offrent en matière de constitution de jeux de données sur les paramètres afférents à la banquise et aux mers polaires dans des zones encore inexplorées. À l’avenir, ces véhicules permettront de surveiller l’évolution du contenu thermique des océans, les apports et les échanges d’eau douce et l’acidification des océans dans ces régions.
Le défi polaire contribuera non seulement aux domaines de recherche prioritaires du PMRC, mais aussi aux activités polaires de l’Organisation météorologique mondiale (OMM). Il devrait en outre avoir des retombées positives sur les différents secteurs concernés (météorologie, océanographie, environnement, sécurité, transports, énergie, tourisme, etc.).
Le Programme mondial de recherche sur le climat est parrainé par l’OMM, le Conseil international pour la science (CIUS) et la Commission océanographique intergouvernementale (COI) de l’UNESCO.
Si vous vous sentez de relever ce défi, vous trouverez de plus amples renseignements, notamment le règlement du concours et les modalités d’inscription, sur le site Web suivant: www.wcrp-climate.org/polarchallenge.
Source : OMM – Organisation Météorologique Mondiale – 16/03/2016
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