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Le brevet miracle qui fait reverdir le désert

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De simples petits granulés verts, issus de la chimie organique, seront peut-être le remède aux pénuries d’eau dans les pays du sud et à la fin de son gaspillage dans les pays du nord. Philippe Ouaki di Giorno, ingénieur agronome français, a créé le produit miracle pour répondre à ce problème. 
 
Malgré le fait que l’eau recouvre près de 70% de la superficie de la planète, c’est une ressource rare et inégalement répartie. A l’horizon 2050, environ 45% de la population mondiale vivra dans une zone où le manque d’eau sera chronique, contre « seulement » 10% actuellement.
La raison principale de cette évolution est la consommation qui augmente beaucoup plus vite que la population et la production. De plus, la répartition inégale de cette ressource est à l’origine de nombreuses tensions qui sont appelées à s’accroître. Or l’accès à une eau de qualité est un élément fondamental du développement économique et de la stabilité internationale.
 
Les prélèvements et la consommation croissent depuis le début du XXème siècle à un rythme plus rapide que la population mondiale. En effet, en un siècle seulement, la consommation a été multipliée par six alors que le nombre d’habitants de la planète n’a été multiplié que par trois. La simple mise en relation de ces deux chiffres indique clairement que la dynamique n’est pas soutenable dans un cadre de ressources en eau constantes. Un tiers de la population mondiale prélève plus de 75% et vit au-dessus de ses moyens hydriques.
 
La raison vient essentiellement de l’agriculture qui représente à elle seule 70% des prélèvements en eau, les activités domestiques représentant quant à elles 8% de l’eau utilisée (Cette part monte jusqu’à 11% dans les pays riches).
 
Alors, comment remédier à ce problème ? Philippe Ouaki di Giorno, agronome français, a inventé le produit miracle : un “hydro rétenteur/fertilisant” biophile, c’est-à-dire un produit retenant l’eau, dans des conditions climatiques arides, et qui non seulement ne fait pas pourrir les racines, mais décuple leur développement. Ce sont des granulés qui jouent le rôle d’un hydrorétenteur, qui serait capable de faire reverdir les déserts.
 
 
Philippe Ouaki di Giorno
 
Il a travaillé sur ce concept pendant des années dans le but de stopper ce grand gaspillage. Il a inventé le Polyter, des granulés organiques qui permettent aux plantes d’absorber 97% de l’eau de pluie ou d’arrosage, soit presque aucune perte. Dans ces petites billes verdâtres, on trouve un mélange de cellulose, d’engrais organique et de polyacrylate de potassium. Ces matériaux sont entièrement biodégradables et à priori sans risque pour la santé des sols.
 
Une fois arrosés d’eau, ces granulés absorbent l’eau comme des éponges pour grossir jusqu’à 300 fois leur taille. En les disposant autour des racines, ces dernières vont s’accrocher aux granulés, pomper l’eau qu’ils contiennent et les entraîner en profondeur.
Comme l’explique Philippe Ouaki di Giorno : «Cet hydro rétenteur/fertilisant est biodégradable (ce qui est loin d’être le cas de la plupart des polymères basiques). Ensuite, il se trouve qu’il réussit à établir entre l’eau et les racines le même rapport que l’humus ou que la terre arable : ce n’est pas un contact direct (qui pourrirait le végétal), mais un rapport osmotique. Entre l’eau et la cellule se dresse comme une membrane de cellulose, qui rend l’irrigation optimale. Les racines le sentent bien : elles raffolent de ces nodules et viennent se lover à eux de manière quasiment frénétique. C’est de cette façon-là, en particulier, que j’ai réussi à démultiplier par vingt la croissance racinaire des plantoïdes.
Au départ, ça se présente comme des sortes de petits cristaux translucides. Jetez-les dans la flotte, ils accueilleront jusqu’à cinq cent fois leur masse en eau et la conserveront dans leurs filets de cellulose, quasiment sous tous les climats et à toutes les profondeurs de sol. Quelques grammes de ce produit, semés en même temps que la graine ou que le plant, vous permettront d’économiser d’immenses quantités d’eau, vous le comprenez bien – en particulier, dans les zones arides. En associant cet hydro rétenteur à une irrigation au goutte-à-goutte, à la limite, on pourrait ne plus perdre un seul gramme d’H2O ! Cela dit, jusque-là, j’avais à peu près calculé mon coup et visualisé à l’avance les caractéristiques de cet hydro rétenteur. Ce que je n’avais pas prévu et qui s’est présenté à moi comme vraiment “ miraculeux ”, c’est que les nodules de Polyter ont révélé bien d’autres qualités. Par exemple, ils maintiennent l’eau à une température plus basse que le milieu (particularité du polyter est que plus on le met au chaud plus c’est frais : c’est le principe dit de l’osmose inverse), ce qui est excellent pour “déstresser” les plantes. Voilà une notion essentielle en agronomie du 21ème siècle : le végétal peut souffrir de stress par manque d’eau, par choc de température, par empoisonnement ; or toute racine qui a pénétré dans un nodule de Polyter se trouve à l’abri des variations de température, de la soif et de certains parasites. Mieux encore : les nodules de Polyter retiennent les nitrates et les phosphates, qui du coup ne s’en vont plus polluer les nappes phréatiques – et d’une façon telle que les plantes s’en nourrissent correctement. Or c’est une surprise totale, car sur le plan physico-chimique, il y a pratiquement antinomie entre matières fertilisantes et polymères : ordinairement un phosphate ou un nitrate dissout tout polymère… mais pas le mien !
Les fertilisants font partie intégralement de la masse polymérique de Polyter selon mon mode de fabrication. » (Source : cles.com)
 
Les mises en pratique sur le terrain, parfois à grande échelle, ont démarré au début des années 90. En France, les recherches les plus intéressantes ont été menées dans les sables des Landes, en particulier sur la dune du Pilat, où une zone considérée comme impossible a été entièrement reboisée.
 
Donc on va pouvoir faire du reboisement, gérer en Afrique les surfaces agricoles en faisant comprendre aux agriculteurs que planter un arbre n’est pas une perte de place. Plusieurs grands jardiniers du domaine public français ont adopté le Polyter, par exemple les jardiniers du Sénat. À l’étranger, des Égyptiens, des Jordaniens, des Norvégiens, des Marocains, des Koweïtiens, des Américains, des Burkinabés, des Japonais… ont déjà utilisé le Polyter. Partout, ont été obtenus des résultats mirobolants, faisant pousser des plantes maraîchères aussi bien que des arbres fruitiers, des herbages ou des céréales quelle que soit l’hydrométrie et avec un rendement explosif, certaines plantes atteignant des tailles impressionnantes !

Un procédé qui suscite bien des convoitises

Ce produit est déjà connu dans le monde entier du jardin du Luxembourg à Paris, sur les greens de golf des émirs d’Arabie, dans les jardins royaux du Maroc ou sur les balcons des jardiniers japonais.
Mais l’affaire reste artisanale. Philippe Ouaki di Giorno continue à fabriquer son produit lui-même, secrètement, dans sa mini-usine, refusant de céder ses brevets aux grosses compagnies agroalimentaires dont certaines ont pourtant proposé des sommes considérables. Il s’oppose à cette logique géo-industrielle, qui fait que les pays du Nord continuent à s’enrichir et que les pays du Sud continuent à délirer.
Il déplore qu’à chaque fois ses interlocuteurs ne cherchent qu’à tirer le maximum de profit de son invention, et pas du tout d’aider au rétablissement des grands équilibres écologiques – dont il se fiche généralement comme de leur première chemise…
 
Son objectif est notamment d’associer dans les mêmes programmes les industriels, les agriculteurs (les gros et surtout les petits paysans regroupés en coopératives), les offices gouvernementaux de reforestation, les ONG… : « Il faut associer les programmes humanitaires aux programmes de développement agricole et de reboisement. Or tout ce monde-là travaille actuellement dans le plus grand désordre – un chaos que les grands groupes (vendeurs de fertilisants par exemple) savent évidemment entretenir pour en tirer un maximum de profit, à court terme. C’est de la folie ! Cela dit, je vois aussi des signes d’espoir. De grands groupes sont prêts à positionner le Polyter comme un élément de garantie – ils financeraient des campagnes de développement, à condition que le produit soit utilisé, parce qu’à l’échelle où ces groupes travaillent, ils ont absolument besoin de contrats d’assurance. Disons que, globalement, j’aurais besoin d’une entité socio-économique internationale qui n’existe pas encore. Il faut créer tout un véhicule, toute une articulation… » déclare Philippe Ouaki di Giorno. 

Faire reverdir le Sahara

C’est l’idée de “ barrage interne ”explique encore Philippe Ouaki di Giorno au magazine Clés : «  Vous savez que sur une bonne partie des bordures du Sahara, il peut pleuvoir une quantité incroyable pendant une semaine et ensuite plus rien pendant des mois. Le sol étant sableux, c’est comme s’il ne pleuvait jamais. Le chantier du “ barrage interne ” commence par une étude de la pluviométrie d’un endroit donné pendant cinq ans. À partir de là, on calcule mathématiquement la profondeur des carottages d’hydro rétenteur qu’il faudrait injecter dans le sol pour pouvoir y retenir l’eau des rares pluies annuelles. Ces carottages s’effectuent avec des machines très au point, qui vous font des millions de trous de cinquante centimètres, un mètre ou de deux mètres. Le sol se trouverait en quelque sorte pacifiquement miné.
À chaque pluie, l’eau entrerait dans le sol, gonflerait un peu plus l’hydro rétenteur… et en quelques décennies, vous pourriez avoir toute une région du désert dont le sous-sol se trouverait en quelque sorte inondé par des centaines, des milliers de mètres cube d’“ eau solide ”.
 
Et rappelez-vous que plus on met le Polyter au chaud, plus l’eau qu’il conserve est fraîche !
À partir de là, on peut imaginer toutes sortes de végétalisations du sol, par exemple avec des associations légumineuses/arbres qui recréent littéralement le cycle de vie.
L’expérience pilote est simple : je pars d’un sol caillouteux ou sablonneux, que je fertilise avec trois bidons contenant : le premier du polyter, le deuxième des semences à haut pouvoir de fertilisation d’engrais organique et le troisième une sélection bactérienne qui va créer la vie.
A partir de ce socle, en trois cycles de culture, on obtient une matière organique sur les vingt premiers centimètres du sol, et la vie renaît dans le désert. L’ancienne mémoire des bédouins ne leur dit-elle pas que jadis le Sahara était vert ? »
 

 

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