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Boire l’eau des nuages grâce à l’ONG Dar Si Hmad

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Dar Si Hmad, une ONG menée par des femmes au Maroc, vient de remporter le prix « Élan des Nations unies pour le changement climatique » pour son projet qualifié de « plus grand système de récolte d’eau de brouillard opérationnel du monde », lors d’une cérémonie de l’ONU à l’occasion de la COP22 de Marrakech.
Dar Si Hmad a en effet conçu et installé un programme de « recyclage » du brouillard : une solution novatrice au stress hydrique persistant dans une région où le brouillard est abondant ; une technique inspirée de pratiques ancestrales de récolte d’eau de rosée. Le projet Dar Si Hmad fournit une eau potable accessible à plus de 400 personnes dans cinq villages.
 
La cérémonie de remise des prix aux lauréats des Activités Phare de l’initiative Momentum For Change s’est tenue ce mercredi 16 novembre au soir dans la salle Fès de la Zone Bleue du village de la COP22 à Bab Ighli. Treize initiatives du monde entier qui changent la donne ont été annoncées aujourd’hui en tant que gagnantes du Prix sur le changement climatique Momentum for Change des Nations Unies. Le Secrétaire Général des Nations Unies, Ban Ki-Moon, était présent à l’événement aux côtés de Bertrand Piccard, pilote de l’avion solaire Solar Impulse.
L’initiative Momentum for Change est menée par le secrétariat de l’ONU sur les changements climatiques pour mettre en lumière quelques-uns des exemples les plus novateurs, évolutifs et reproductibles de ce que les gens font pour lutter contre le changement climatique. L’annonce d’aujourd’hui fait partie d’efforts plus vastes visant à mobiliser l’action et l’ambition tandis que les gouvernements nationaux travaillent à la mise en œuvre de l’Accord de Paris sur les changements climatiques et les Objectifs de développement durable.
 
 
« La dynamique des Activités Phares souligne que l’action climatique et le développement durable se construisent à tous les niveaux de la société, allant d’initiatives à l’échelle nationale à d’autres au sein des communautés, menées par les entreprises et les villes du monde entier », a déclaré la Secrétaire exécutive de la CCNUCC Patricia Espinosa. « En présentant ces exemples remarquables de créativité et de changement transformationnel, ainsi que les gens extraordinaires derrière ceux-ci, nous pouvons inciter chacun à devenir un accélérateur vers le genre d’avenir que nous voulons tous et dont nous avons besoin ».
Bertrand Piccard, qui était le maître de cette cérémonie, a affirmé que« Les énergies renouvelables sont le marché du 21e siècle, celui qui va générer de l’emploi, du profit et de la croissance verte », ajoutant que« Désormais nous n’avons plus besoins d’être écologiques, il nous suffit d’être logiques ».

Le programme Dar Si Hmad

Ce projet unique de récolte d’eau de brouillard, qui porte le nom d’un résistant marocain contre la colonisation espagnole, est le résultat d’une initiative locale de participation à l’effort d’adaptation au changement climatique, qui se traduit par la fourniture d’une eau provenant d’une source écologique afin de combattre les effets de la désertification. Dans cette région, les pluies sont rares mais un épais manteau de brume recouvre plus de neuf mois par an les cimes dès 700 m d’altitude. « Pendant des années, les villageois se sont demandé comment transformer cette humidité en eau, raconte Salah de l’association au journal Le ParisienIls l’appelaient Anzar Imoutne : eau morte en arabe. »
 
 
L’eau de rosée est collectée pour être transformée en eau potable au profit de la population de la commune de Tnin Amellou, dans les environs de Sidi Ifni au sud-ouest du Maroc. Le système appelé « cloud fishing  » consiste à emprisonner des gouttelettes d’eau dans 600m² de filets capteurs en polypropylène pour récolter l’eau de brouillard pour les stocker ensuite dans sept citernes d’une capacité de 539 m3. Le liquide y est mélangé à de l’eau souterraine (30 %) pour s’enrichir en minéraux pour être ensuite écoulé via plus de 10 000 m de canalisations vers les foyers des villages environnants :  6 300 litres d’eau sont ainsi récoltés chaque jour et approvisionnent 80 foyers à raison de 25 à 30 litres par personne et par jour.
 
Le principe du captage de l’eau de brouillard doit obéir à trois paramètres : il faut avant tout être dans une région sujette à beaucoup de brouillard, puis il faut être dans une zone anticyclonique proche d’un océan avec une eau froide et enfin, il faut disposer d’un relief, un obstacle naturel, généralement une montagne assez haute, entre 500 et 600 mètres au-dessus du niveau de la mer.
 
L’histoire a commencé en 2006, avec le lancement d’une première expérience d’évaluation du potentiel hydrique au sommet du mont Boutmezguida. En 2011, les résultats de la période exploratoire sont validés, ce qui permet de construire les 600 m² de filets au sommet de la montagne de Boutmezguida, à 1225 m d’altitude.
En novembre 2014 c’est le lancement de la phase expérimentale avec des partenaires, dont la Fondation allemande Eau (Wasserstiftung). En mars 2015, le projet est officiellement inauguré.
Une nouvelle génération de filets capteurs de brouillard va permettre de relier 8 autres villages au réseau dès janvier 2017, avec 1 700 m² de filets pour 37 400 litres par jour. Cela permettra aux habitants d’économiser de l’argent en évitant l’achat auprès des camions citernes et surtout les longues marches qu’ils enduraient pour aller chercher de l’eau, souvent très loin, par tous les temps.

LIRE AUSSI DANS UP’ : Comment obtenir de l’eau douce à partir de rien

L’ONG  a une mission : assurer des moyens de subsistance durables et créer des opportunités auprès des communautés à faibles revenus afin de les aider à apprendre et à prospérer. Avec comme action première une éducation environnementale, afin de promouvoir une meilleure compréhension et gestion des ressources naturelles. Ils situent leurs actions comme l’intersection entre un savoir ancestral du monde naturel et des avancées d’une science contemporaine éclairée, celle-là même qui fait de la protection de la biodiversité et de la vie sur terre, une priorité ultime.

 
Les Activités Phare 2016 ont été sélectionnées par un Comité consultatif international dans le cadre de l’initiative Momentum for Change du secrétariat, qui fonctionne en partenariat avec le Projet mondial du Forum économique mondial sur les changements climatiques et l’Initiative Global e-Sustainabilit
 

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