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Energies fossiles

Climat : Les politiciens accordent plus d’attention à l’industrie des combustibles fossiles qu’aux alertes des scientifiques

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Selon un rapport que vient de publier le partenariat mondial Climate Transparency, 82 % de l’énergie des pays du G20 est encore fournie par les combustibles fossiles : pétrole, charbon, gaz. Cette situation repose sur le doublement des subventions aux industriels de l’énergie fossile au cours des dix dernières années. Des subventions destinées à concurrencer les sources d’énergie éolienne, solaire et autres sources renouvelables de plus en plus bon marché. Ces choix politiques qui vont à contrecourant des alertes d’une immense majorité de scientifiques du climat auront pour conséquence de faire grimper les températures mondiales à 3,2°C, bien au-delà de l’objectif convenu à Paris.
 
Le G20 est le club des vingt plus grandes économies du monde. Parmi ces vingt pays, quinze d’entre eux ont sensiblement augmenté leurs émissions de gaz à effet de serre l’année dernière. Ce résultat alarmant est issu du bilan, le plus complet à ce jour, de la réalisation des objectifs de l’Accord de Paris sur le climat.
 
Le document « Brown to Green » rédigé par le partenariat international Climate Transparency  fait état que 82 % de l’énergie des pays du G20 sont encore fournis par des combustibles fossiles. Le pétrole, le gaz, le charbon sont encore, malgré toutes les alertes des scientifiques et notamment le dernier rapport du GIEC, la source majeure d’approvisionnement énergétique mondial. Pire, le secteur des combustibles fossiles a vu les subventions que lui accordent les politiques nationales doubler en une dizaine d’années. D’un côté, les politiques adoptent des discours encourageant sur leurs intentions de lutter contre le réchauffement climatique ; de l’autre, ils subventionnent les énergies les plus dangereuses afin d’aider les industriels à faire face à la concurrence des énergies vertes.
 

Les subventions aux énergies fossiles ont doublé

En dix ans, de 2007 à 2016, les subventions des combustibles fossiles sont passées de 75 milliards de dollars à 147 milliards de dollars. Il faut rappeler que tous les États du G20 s’étaient engagés à les supprimer progressivement depuis dix ans. « L’industrie des combustibles fossiles se bat contre les énergies renouvelables bon marché. L’ancienne économie est bien organisée et fait pression sur les gouvernements pour qu’ils dépensent l’argent des impôts pour subventionner l’ancien monde », déclare Jan Buerck, l’un des auteurs du rapport, au Guardian.
 
Les politiques affirment qu’ils vont changer et respecter leurs engagements de la COP 21 mais en réalité, ils font tout le contraire. Ces choix politiques lancent le monde sur la trajectoire d’une augmentation de 3.2 °C des températures moyennes de la planète, soit plus du double que le seuil inférieur de 1,5°C fixé à Paris. Or ce seuil, selon les scientifiques, est le point limite pour se donner une dernière chance de sauver les écosystèmes et la survie de centaines de millions de personnes exposées à un accroissement de la sécheresse, aux inondations et aux incendies de forêt.
 
En comparant les objectifs et les politiques des différents pays, le document a constaté que seule l’Inde était sur la bonne voie pour rester en deçà de la limite supérieure fixée par l’accord de Paris de 2°C, tandis que les pires contrevenants – la Russie, l’Arabie saoudite et la Turquie – allaient mener le monde au-delà de 4°C.
 
La Chine, premier émetteur mondial, a stabilisé ses émissions de carbone pendant quelques années en réduisant sa dépendance au charbon, mais cette tendance positive s’est inversée l’année dernière. L’Indonésie, le Brésil et l’Argentine ont promis de réduire la déforestation, mais le taux de destruction des forêts ne semble pas vouloir s’inverser. Et l’élection du nouveau président brésilien Jair Bolsonaro n’est pas de bon augure pour la sauvegarde de la forêt amazonienne.

LIRE DANS UP : Le nouveau président brésilien veut-il détruire la forêt amazonienne ?

La Grande-Bretagne a fait la transition la plus rapide, avec une baisse de 7,7 % de l’utilisation des combustibles fossiles entre 2012 et 2015, mais le rapport prévient que cela pourrait s’arrêter dans les années à venir parce que le gouvernement britannique a réduit son soutien aux tarifs de rachat, à l’efficacité énergétique et aux maisons sans carbone.
 
Pour ce qui est des Etats-Unis, malgré la décision du président Trump de se retirer de l’Accord de Paris, la politique volontariste de certaines villes et États dans le désengagement des combustibles fossiles aboutit à ce que, globalement, les USA se situent dans une tendance de relatif respect de leurs engagements.
 
Part des combustibles fossiles et des combustibles « zéro carbone » dans l’approvisionnement total en énergie primaire (TPES)
 

La France, bonne élève sous contrainte

La France, quant à elle, fait partie des pays faisant des efforts pour réduire les émissions de gaz à effet de serre avec une trajectoire de réduction de 2.7 %. Elle est aidée en cela par la part importante du nucléaire dans le mix énergétique.
Toutefois à regarder de plus près, par secteur d’activité, la France a bien réduit ses émissions dans le secteur de l’énergie mais reste encore à des niveaux élevés dans le secteur des transports (38 %) et de l’agriculture (26 %).
 
Les pressions des industriels des énergies fossiles mais aussi celle des corporatismes et mouvements de contestation comme celui des « gilets jaunes » ne manqueront pas de s’intensifier à mesure que les gouvernements seront appelés à étendre les réductions d’émissions aux secteurs des transports et de l’agriculture. Une rude bataille à mener alors que le temps presse dans la guerre contre le réchauffement climatique.
 
 

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