Regardez le monde
avec les yeux ouverts

Inscrit ou abonné ?
CONNEXION

UP', média libre
grâce à ses lecteurs
Je rejoins

rejoignez gratuitement le cercle des lecteurs de UP’

submersion

Sa commune menacée de submersion, le maire attaque l’État pour « inaction climatique ». Une première.

Commencez
Face à la désertion des États, coincés entre leurs contraintes économiques, la pression des lobbies industriels, leur absence d’ambition à moyen terme et leur tentation d’un négationnisme climatique autoritaire, la riposte citoyenne se met en ordre de bataille. À l’échelle de la planète, depuis deux ou trois ans, on voit émerger une mobilisation citoyenne plus forte en faveur du climat. En France, après la pétition record « l’Affaire du siècle » c’est au tour du maire de Grande-Synthe (Nord) d’attaquer l’État devant les tribunaux pour « inaction climatique ».
 
Nouvelle étape dans la judiciarisation des questions environnementales : le maire écologiste de Grande-Synthe (Nord) Damien Carême a saisi le Conseil d’État pour « inaction climatique » du gouvernement, estimant sa commune menacée de submersion. Avec cette procédure, présentée comme une première en France, M. Carême espère « obtenir des juges des injonctions contre l’impuissance, l’inaction ou l’action insuffisante de l’État », alors que la montée des eaux menace le littoral nordique d’érosion.
 
Avec la montée des eaux due au réchauffement climatique, la zone de polders entre Calais, Saint-Omer et Dunkerque, située en-dessous du niveau de la mer, est menacée à terme par la submersion marine. Implantée sur un sol argileux, la ville de Grande-Synthe se dit en première ligne et particulièrement vulnérable aux risques d’érosion et d’inondation.
La municipalité a mis en place une série de mesures au cours des dix dernières années, notamment pour réduire les gaz à effet de serre et l’éclairage public. La part des énergies renouvelables au niveau de la consommation d’énergie de la commune atteint désormais près de 75%. Pour le maire, la ville a pris sa part de l’effort nécessaire mais l’État, lui, s’est défaussé.
 
Mi-novembre, Damien Carême avait déjà formulé un recours gracieux. Mais « sans réponse de l’État et le délai de deux mois étant expiré, comme le lui permet la loi », il « porte désormais son recours vers la juridiction supérieure, obligeant ainsi l’État à se positionner et à lui répondre », a-t-il annoncé dans un communiqué.
 
M. Carême reproche à l’État de ne pas tenir ses engagements à l’échelle nationale et de ne pas respecter le droit européen et français, ni ses engagements pris dans le cadre de l’accord international de Paris.
« Le gouvernement ne fait pas suffisamment en matière de lutte contre le changement climatique et donc met à mal l’avenir de ma commune », avait-il expliqué en novembre dernier après avoir engagé ce recours gracieux auprès du ministre de la Transition écologique, du Premier ministre et du président de la République.
 
« Nous avons demandé au Conseil d’État (…) d’enjoindre aux ministres et au Premier ministre d’agir (…) pour que la France change de politique au regard de ses engagements climatiques », a expliqué à l’AFP Corinne Lepage, avocate de la ville de Grande-Synthe et ancienne ministre de l’Environnement. La procédure devrait prendre « entre un an et 18 mois ».
 

L’Affaire du siècle

Cette annonce intervient un mois après l’appel de quatre ONG – La Fondation pour la Nature et l’Homme, Greenpeace France, Notre Affaire à Tous et Oxfam France – en faveur d’un recours administratif contre l’État, l’accusant de « carence fautive » pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Baptisé « l’affaire du siècle », celui-ci a recueilli plus de deux millions de signatures, un résultat inégalé dans le pays pour une pétition en ligne.
 
Face aux dérèglements climatiques, les recours en justice se multiplient dans le monde. Selon le Grantham Research Institute, plus de 270 affaires climatiques sont en cours dans 25 juridictions, hors Etats-Unis où le contentieux atteint plus de 800 cas.
 
Aux Pays-Bas, en 2015, un tribunal, saisi par l’ONG Urgenda et 900 citoyens, avait notamment ordonné à l’État de réduire les émissions de gaz à effet de serre dans le pays de 25% d’ici à 2020. Un jugement confirmé par la Cour d’appel de La Haye en octobre.
 
« Il y a une tendance générale », a récemment confirmé le juriste Yann Kerbrat, professeur à la Sorbonne : « les États ont du mal à s’entendre sur les exigences climatiques, à établir des mécanismes de contrôle des décisions qu’ils prennent. Les citoyens disent alors : saisissons le juge. »
 
Toutes ces actions ressemblent à des combats de David contre Goliath. Pourtant, on pourrait assister à la formation d’une jurisprudence mettant en cause une organisation ou une administration sur le fondement du préjudice écologique. C’est nouveau et c’est une tendance de fond que l’on retrouve au niveau international. Célia Gautier, responsable climat et énergie à la FNH., affirme que c’est tout le droit international qui sera impacté par la justice climatique et écologique. « Après la lutte pour les droits de l’Homme, le combat de notre siècle est celui du droit à être protégés du changement climatique ».
 
De son côté, Mme Lepage estime que le recours de Grande-Synthe a « des chances solides car c’est un mouvement universel que celui de la justice climatique ». Selon elle, « il n’y a aucune raison pour que le Conseil d’État français fasse une autre interprétation des textes que celle que la Cour d’appel de La Haye a faite ».
 
Source : AFP
 

Quelque chose à ajouter ? Dites-le en commentaire.

Nous avons un message pour vous…

Dès sa création, il y a plus de dix ans,  nous avons pris l’engagement que UP’ Magazine accordera au dérèglement climatique, à l’extinction des espèces sauvages, à la pollution, à la qualité de notre alimentation et à la transition écologique l’attention et l’importance urgentes que ces défis exigent. Cet engagement s’est traduit, en 2020, par le partenariat de UP’ Magazine avec Covering Climate Now, une collaboration mondiale de 300 médias sélectionnés pour renforcer la couverture journalistique des enjeux climatiques. En septembre 2022, UP’ Magazine a adhéré à la Charte pour un journalisme à la hauteur de l’urgence écologique.

Nous promettons de vous tenir informés des mesures que nous prenons pour nous responsabiliser à ce moment décisif de notre vie. La désinformation sur le climat étant monnaie courante, et jamais plus dangereuse qu’aujourd’hui, il est essentiel que UP’ Magazine publie des rapports précis et relaye des informations faisant autorité – et nous ne resterons pas silencieux.

Notre indépendance éditoriale signifie que nous sommes libres d’enquêter et de contester l’inaction de ceux qui sont au pouvoir. Nous informerons nos lecteurs des menaces qui pèsent sur l’environnement en nous fondant sur des faits scientifiques et non sur des intérêts commerciaux ou politiques. Et nous avons apporté plusieurs modifications importantes à notre expression éditoriale pour que le langage que nous utilisons reflète fidèlement, mais sans catastrophisme, l’urgence écologique.

UP’ Magazine estime que les problèmes auxquels nous sommes confrontés dans le cadre de la crise climatique sont systémiques et qu’un changement sociétal fondamental est nécessaire. Nous continuerons à rendre compte des efforts des individus et des communautés du monde entier qui prennent courageusement position pour les générations futures et la préservation de la vie humaine sur terre. Nous voulons que leurs histoires inspirent l’espoir.

Nous espérons que vous envisagerez de nous soutenir aujourd’hui. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à offrir un journalisme de qualité, ouvert et indépendant. Chaque abonnement des lecteurs, quelle que soit sa taille, est précieux. Soutenez UP’ Magazine à partir d’1.90 € par semaine seulement – et cela ne prend qu’une minute. Merci de votre soutien.

Je m’abonne →

S’abonner
Notifier de

0 Commentaires
Les plus anciens
Les plus récents Le plus de votes
Inline Feedbacks
View all comments
centrale nucléaire
Article précédent

Climat : Et si l’énergie nucléaire était la seule à nous sauver de la catastrophe annoncée ?

X Rebellion
Prochain article

Climat : les citoyens entrent en rébellion

Derniers articles de Climat

REJOIGNEZ

LE CERCLE DE CEUX QUI VEULENT COMPRENDRE NOTRE EPOQUE DE TRANSITION, REGARDER LE MONDE AVEC LES YEUX OUVERTS. ET AGIR.
logo-UP-menu150

Déjà inscrit ? Je me connecte

Inscrivez-vous et lisez trois articles gratuitement. Recevez aussi notre newsletter pour être informé des dernières infos publiées.

→ Inscrivez-vous gratuitement pour poursuivre votre lecture.

REJOIGNEZ

LE CERCLE DE CEUX QUI VEULENT COMPRENDRE NOTRE EPOQUE DE TRANSITION, REGARDER LE MONDE AVEC LES YEUX OUVERTS ET AGIR

Vous avez bénéficié de 3 articles gratuits pour découvrir UP’.

Profitez d'un accès illimité à nos contenus !

A partir de 1.70 € par semaine seulement.

Profitez d'un accès illimité à nos contenus !

A partir de $1.99 par semaine seulement.
Partagez
Tweetez
Partagez
WhatsApp
Email
Print