Regardez le monde
avec les yeux ouverts

Inscrit ou abonné ?
CONNEXION

UP', média libre
grâce à ses lecteurs
Je rejoins

rejoignez gratuitement le cercle des lecteurs de UP’

La justice annule les projets de mégabassines. Un camouflet pour le gouvernement.

La justice annule les projets de mégabassines. Un camouflet pour le gouvernement

Commencez

« Inexactitudes, omissions, insuffisances », « erreur manifeste d’appréciation », les projets de mégabassines en Nouvelle Aquitaine sont purement et simplement retoqués par la justice administrative. Ces projets de retenues d’eau au bénéfice de grands agriculteurs avaient suscité de nombreuses protestations et abouti à la bataille de Sainte-Soline pour laquelle le ministre Darmanin avait dépêché ses troupes. Plusieurs dizaines de manifestants grièvement blessés étaient restés sur le champ de bataille pour la défense de l’environnement et de leur droit équitable à l’eau.

C’est une victoire pour tous ceux qui se sont opposés aux mégabassines, au prix d’affrontements violents avec les forces de l’ordre, notamment autour d’une « bassine » en chantier à Sainte-Soline (Deux-Sèvres), le 25 mars dernier. Deux arrêtés préfectoraux autorisant la création de quinze retenues d’eau destinées à l’irrigation agricole en Nouvelle-Aquitaine ont été annulés ce mardi 3 octobre par le tribunal administratif de Poitiers, dont le jugement pointe leur inadaptation face aux effets du changement climatique.

Des associations locales de défense de l’environnement, alliées à l’UFC-Que Choisir, à la Confédération paysanne dans la Vienne, ainsi qu’à la Ligue de Protection des Oiseaux, avaient saisi le tribunal administratif de Poitiers pour faire annuler les arrêtés préfectoraux ayant autorisé, en 2021, des projets portés par des collectifs d’agriculteurs irrigants. Ces projets visaient à créer et exploiter 15 réserves dites « de substitution » d’une capacité totale d’environ trois millions de mètres cubes. Leur principe consiste à prélever de l’eau dans les nappes superficielles en hiver, pour la mettre à disposition d’agriculteurs irriguant en été quand la pluie se fait rare.

Un camouflet

Une première décision consultée par l’AFP épingle des « inexactitudes, omissions et insuffisances » dans l’étude d’impact environnemental des neuf bassines programmées dans le bassin Aume-Couture. Ces dernières ont eu « pour effet de nuire à l’information complète de la population ». Le tribunal considère par ailleurs que « le projet n’est pas associé à de réelles mesures d’économie d’eau et ne tient pas compte des effets prévisibles du changement climatique ».

Dans la Vienne, les juges pointent un « surdimensionnement du projet » en termes de volumes d’eau à prélever pour remplir les réserves, au regard de ce que le milieu hydrologique local « est capable de fournir dans des conditions écologiques satisfaisantes » et compte tenu des « effets prévisibles du changement climatique ». Le tribunal conclut à « une erreur manifeste d’appréciation » de la préfecture « dans la mise en œuvre du principe de gestion équilibrée et durable de la ressource » définie par le Code de l’environnement.

Cette question des bassines est emblématique des liens étroits entre des enjeux locaux comme ici l’accès à l’eau, et les questions globales que posent notre modèle agricole d’une part et notre gouvernance démocratique d’autre part. Les mégabassines défendues par la grande industrie agroalimentaire représentée par la FNSEA sont soutenues par les pouvoirs publics comme un objet technique nouveau destiné à répondre aux crises liées à l’urgence climatique. Pour les opposants, elles représentent le symbole d’un monde responsable de la situation écologique tragique à laquelle nous sommes confrontés.

Pourquoi ne pas profiter d’une lecture illimitée de UP’ ? Abonnez-vous à partir de 1.90 € par semaine.

LIRE DANS UP' : LIRE DANS UP' :

Les manifestants qui étaient venus à Sainte-Soline étaient issus de groupes sociaux très différents : il y avait des agriculteurs mais aussi des militants écologiques ainsi que des activistes de la défense de l’environnement, que le gouvernement aime appeler écoterroristes. Ils sont tous différents mais leur interrogation est la même : comment l’Etat peut-il signer l’Accord de Paris, les conventions sur la biodiversité, tenir de beaux discours et dans le même temps, continuer d’artificialiser des terres, détruire des écosystèmes, soutenir des modèles agricoles dépassés, creuser des carrières ou créer des retenues d’eau géantes ? Il y a à leurs yeux une contradiction béante, que le tribunal administratif de Poitiers vient de sanctionner.

Avec AFP

Nous avons un message pour vous…

Dès sa création, il y a plus de dix ans,  nous avons pris l’engagement que UP’ Magazine accordera au dérèglement climatique, à l’extinction des espèces sauvages, à la pollution, à la qualité de notre alimentation et à la transition écologique l’attention et l’importance urgentes que ces défis exigent. Cet engagement s’est traduit, en 2020, par le partenariat de UP’ Magazine avec Covering Climate Now, une collaboration mondiale de 300 médias sélectionnés pour renforcer la couverture journalistique des enjeux climatiques. En septembre 2022, UP’ Magazine a adhéré à la Charte pour un journalisme à la hauteur de l’urgence écologique.

Nous promettons de vous tenir informés des mesures que nous prenons pour nous responsabiliser à ce moment décisif de notre vie. La désinformation sur le climat étant monnaie courante, et jamais plus dangereuse qu’aujourd’hui, il est essentiel que UP’ Magazine publie des rapports précis et relaye des informations faisant autorité – et nous ne resterons pas silencieux.

Notre indépendance éditoriale signifie que nous sommes libres d’enquêter et de contester l’inaction de ceux qui sont au pouvoir. Nous informerons nos lecteurs des menaces qui pèsent sur l’environnement en nous fondant sur des faits scientifiques et non sur des intérêts commerciaux ou politiques. Et nous avons apporté plusieurs modifications importantes à notre expression éditoriale pour que le langage que nous utilisons reflète fidèlement, mais sans catastrophisme, l’urgence écologique.

UP’ Magazine estime que les problèmes auxquels nous sommes confrontés dans le cadre de la crise climatique sont systémiques et qu’un changement sociétal fondamental est nécessaire. Nous continuerons à rendre compte des efforts des individus et des communautés du monde entier qui prennent courageusement position pour les générations futures et la préservation de la vie humaine sur terre. Nous voulons que leurs histoires inspirent l’espoir.

Nous espérons que vous envisagerez de nous soutenir aujourd’hui. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à offrir un journalisme de qualité, ouvert et indépendant. Chaque abonnement des lecteurs, quelle que soit sa taille, est précieux. Soutenez UP’ Magazine à partir d’1.90 € par semaine seulement – et cela ne prend qu’une minute. Merci de votre soutien.

Je m’abonne →

S’abonner
Notifier de

0 Commentaires
Les plus anciens
Les plus récents Le plus de votes
Inline Feedbacks
View all comments
Article précédent

Pénurie d’eau en Europe : mauvaise gestion ?

Prochain article

Nous salons beaucoup trop notre planète. Et c’est très mauvais pour sa santé

Derniers articles de Ressources

REJOIGNEZ

LE CERCLE DE CEUX QUI VEULENT COMPRENDRE NOTRE EPOQUE DE TRANSITION, REGARDER LE MONDE AVEC LES YEUX OUVERTS. ET AGIR.
logo-UP-menu150

Déjà inscrit ? Je me connecte

Inscrivez-vous et lisez trois articles gratuitement. Recevez aussi notre newsletter pour être informé des dernières infos publiées.

→ Inscrivez-vous gratuitement pour poursuivre votre lecture.

REJOIGNEZ

LE CERCLE DE CEUX QUI VEULENT COMPRENDRE NOTRE EPOQUE DE TRANSITION, REGARDER LE MONDE AVEC LES YEUX OUVERTS ET AGIR

Vous avez bénéficié de 3 articles gratuits pour découvrir UP’.

Profitez d'un accès illimité à nos contenus !

A partir de 1.70 € par semaine seulement.

Profitez d'un accès illimité à nos contenus !

A partir de $1.99 par semaine seulement.
Partagez
Tweetez
Partagez
WhatsApp
Email
Print