Dirigeants et experts français de l’énergie ont-ils la même appréciation des principaux enjeux énergétiques mondiaux ? Le Conseil Français de l’Énergie vient de réaliser une enquête auprès d’experts et de dirigeants français du secteur de l’énergie. Pour la première fois, il a été possible de vérifier la cohérence des avis entre dirigeants et experts sur des enjeux énergétiques mondiaux, pour lesquels sont évalués l’impact potentiel, le niveau d’incertitude et le degré d’urgence.
Face aux défis climatiques et environnementaux, la transition énergétique est devenue l’un des principaux challenges de notre société. Fondé en 1923, le Conseil Français de l’Énergie est le comité français du Conseil Mondial de l’Énergie (World Energy Council) qui rassemble plus de 3 000 organisations et représente une centaine de pays dont les deux tiers de pays en développement. C’est une association qui a pour objectif de promouvoir la fourniture et l’utilisation durables de l’énergie pour le plus grand bien de tous. Le Conseil Français de l’Énergie regroupe des acteurs français (entreprises, administrations, organisations professionnelles ou universités) impliqués dans des réflexions qui privilégient les dimensions d’accessibilité, de disponibilité et d’acceptabilité de l’énergie dans une perspective mondiale ; toutes les ressources et les technologies de l’énergie sont représentées. Le CFE soutient les recherches en économie de l’énergie et participe aux débats énergétiques, notamment par l’intermédiaire de publications et de conférences.
Il vient de publier les scénarios mondiaux de l’énergie à l’horizon 2050 qui représentent des visions alternatives de l’avenir permettant d’explorer les implications de différentes hypothèses et de déterminer la robustesse d’évolutions potentielles.
L’enquête à l’origine du rapport est constituée de l’évaluation de 41 enjeux énergétiques, regroupés en quatre catégories : risques et vulnérabilités macro-économiques (16 enjeux) ; géopolitique de l’énergie (6 enjeux) ; contexte et politiques énergétiques (5 enjeux) ; vision et technologies en matière d’énergie (14 enjeux).
L’enquête révèle qu’il n’y a pas de grands écarts d’opinion entre les dirigeants et les experts. Selon les catégories, la convergence des appréciations est la plus forte sur les enjeux technologiques et la moins forte sur les enjeux macroéconomiques.
Les avis entre dirigeants et experts s’accordent principalement sur les énergies renouvelables, le stockage de l’énergie et le budget consacré à l’énergie. Les opinions les plus divergentes concernent le captage et stockage du carbone, les taux de change et les subventions énergétiques.
La question du climat en 2015 reste, sans ambiguïté, l’enjeu qui empêche dirigeants et experts français confondus de dormir.
Si l’on regarde chaque catégorie, outre le climat, la récession est l’enjeu au plus fort impact parmi les enjeux macro-économiques. Du point de vue géopolitique, la plus grande incertitude est liée à la politique étrangère de la Russie. Dans la catégorie « politiques », l’enquête met en avant l’importance des nouvelles régulations et des market design, aux conséquences importantes. Au palmarès des technologies, la question du stockage de l’énergie est celle qui semble la plus critique.
Dans l’ensemble, les résultats sont pressentis plus importants mais moins incertains que lors des enquêtes précédentes.
Au fil des trois enquêtes menées par le Conseil Français de l’Énergie (2013-2014-2015), les trois enjeux dont les appréciations sont les plus stables sont la croissance de la Chine et de l’Inde, le nucléaire et la récession économique. À l’inverse, les trois enjeux les plus fluctuants sont le prix de l’énergie et des matières premières, les hydrocarbures non conventionnels, et les smart grids et big data.
Photo : hydrolienne-energie-marine-©EDF-ERANIAN-PHILIPPE
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