Regardez le monde
avec les yeux ouverts

Inscrit ou abonné ?
CONNEXION

UP', média libre
grâce à ses lecteurs
Je rejoins

rejoignez gratuitement le cercle des lecteurs de UP’

Tout sur le bio : le manifeste qui rassure

Commencez

Une nouvelle campagne média baptisée Tout sur la bio est lancée ce jeudi 3 octobre par le réseau Les Entreprises Bio Engagées. Objectif ? Répondre à des questions telles que Les pesticides sont-ils oui ou non autorisés dans la bio ? L’alimentation bio est-elle vraiment meilleure pour la santé ? Peut-on faire confiance aux produits bio importés ? En quoi un élevage est-il bio ? Qu’est-ce qui justifie les prix des produits bio ? Comment un produit bio peut-il être mal ou suremballé ? Bio ou local : comment choisir ?… Une campagne qui est en fait une analyse complète et essentielle expliquant pourquoi la France est le deuxième plus gros consommateur de produits bio en Europe.

Aujourd’hui, près des trois quarts des Français consomment bio régulièrement. L’hexagone est le deuxième pays européen le plus consommateur de bio derrière l’Allemagne. Comme tout secteur en forte croissance, la bio attire de nouvelles offres, suscite la création de labels concurrents, avec les amalgames et les controverses que cela entraîne. A travers cette nouvelle campagne, Les Entreprises Bio Engagées répondent, sans langue de bois, aux interrogations légitimes des citoyens.
Dans cette campagne qui démarre ce 3 octobre 2019, Les Entreprises Bio Engagées abordent tous les sujets pour clarifier ce que la bio garantit – ou non -, ce qui fait d’elle un repère solide et lisible pour les citoyens. Près de vingt questions cruciales accompagnées de leurs réponses seront diffusées en intégralité sur le site web www.toutsurlabio.fr et au fil des jours sur les réseaux sociaux (Facebook et Twitter). Les réponses données s’attachent à traiter aussi les points de progrès, dans un esprit de clarté et d’amélioration permanente.

Qui sont Les Entreprises Bio Engagées ?

Il s’agit d’un collectif d’entreprises engagées pour le développement d’une bio cohérente, exigeante et durable. Divers par ses métiers, ses filières et ses produits – et parfois même concurrents – ils se disent partager un bien commun : la bio. Pour eux, la bio est plus qu’un logo sur un produit. C’est la meilleure manière de redonner du sens et de la valeur à notre agriculture et à notre alimentation. Ce collectif vise à répondre à chaque question en toute transparence et honnêteté. Leurs réponses s’appuient sur des analyses ou études scientifiques qui sont des références dans le domaine. Toutes les sources sont citées.

Souvent pionnières du secteur, Les Entreprises Bio Engagées agissent pour certaines depuis trente ans dans la bio par passion autant que par conviction. Le cahier des charges bio qu’elles respectent (label AB « propriété exclusive du ministère de l’Agriculture » et l’eurofeuille, label européen), constitue, selon elles, une base de bonnes pratiques communes à tous les intervenants du secteur. Il doit évoluer dans une démarche d’amélioration continue mais aussi être protégé et défendu. En effet, si la bio n’est pas parfaite à ce jour, elle reste un modèle unique par l’étendue de ses critères, un levier de transition majeur pour un monde plus sain et respectueux des équilibres naturels.

Pour Les Entreprises Bio Engagées, « la bio représente plus qu’un logo sur un produit : c’est une vision du monde, une culture et des engagements concrets. »

Les enseignes du collectif Les Entreprises Bio Engagées

Opération de com’ pour les « nouveaux industriels du bio » ou vraies valeurs ?

Le collectif a créé un manifeste. Entreprises pionnières du secteur, elles se sont engagées dans la bio par passion autant que par conviction. Elles pensent que l’agriculture et l’alimentation biologiques constituent la meilleure manière de protéger l’environnement, redonner vie aux sols, préserver la biodiversité et respecter la santé humaine. L’urgence environnementale, les études sur les conséquences des pesticides ou la disparition des espèces semblent leur donner aujourd’hui raison.

Pourquoi ne pas profiter d’une lecture illimitée de UP’ ? Abonnez-vous à partir de 1.90 € par semaine.

Le label bio est le seul à associer des exigences concernant à la fois le mode de production agricole, l’élevage, la transformation des produits et à le faire pour toutes les filières agricoles. C’est la raison pour laquelle le collectif est déterminé à défendre fermement son cahier des charges qui constitue une base de bonnes pratiques communes à tous les intervenants du secteur. Car si la bio a longtemps représenté une niche, elle attire désormais des millions de consommateurs mais aussi de nombreux nouveaux acteurs. Cette démocratisation du marché est une bonne nouvelle puisque ces entreprises ont toujours souhaité que la bio soit accessible au plus grand nombre.

Cependant, elle ne le restera que si la bio sait préserver les valeurs et usages qui font sa spécificité et son intérêt : soin apporté à la qualité des produits, équité des relations entre producteurs, transformateurs et distributeurs, maîtrise des impacts environnementaux.
Pour cela, le collectif est persuadé qu’il faut non seulement protéger mais aussi étendre les règles qui régissent le label bio européen. Collectif d’entreprises de transformation et de distribution investies de longue date dans la bio, ces entreprises s’engagent à améliorer sans cesse nos pratiques aussi bien en termes d’impact environnemental que d’équité commerciale, de conditions de travail ou encore d’implication sociétale.
Pour eux, la bio représente plus qu’un logo sur un produit : c’est une vision du monde, une culture et des engagements concrets. Pour eux, la bio qu’ils défendent, est cohérente, exigeante et durable.

La bio : opportuniste ou engagée ?

Le secteur bio connaît un succès grandissant en France : deuxième pays européen le plus gros consommateur de bio derrière l’Allemagne, l’hexagone représente 10 % du marché mondial — soit 9.7 milliards d’euros en 2018. Cette tendance va croissant. C’est une satisfaction pour tous, entreprises engagées et convaincues depuis le début — lorsque la bio n’intéressait pas grand monde… Mais c’est aussi une bonne nouvelle pour la santé des consommateurs, l’environnement et les agriculteurs : aujourd’hui, près des trois quarts des Français mangent bio régulièrement et ce mode d’agriculture occupait 7,5 % de la surface agricole utile en 2018.

Cette évolution du marché en entraîne d’autres : alors que le secteur bio a longtemps vu prédominer de petits acteurs indépendants, il attire désormais de nouveaux entrants, y compris de grosses coopératives et multinationales de l’agroalimentaire conventionnel ainsi que la grande distribution et son cortège de « marques distributeurs ». Pour que le succès de la bio reste réjouissant, il faut préserver les valeurs et bonnes pratiques qui font sa spécificité. Pour Les Entreprises Bio Engagées, la bio est bien plus qu’un label sur un produit dans un marché juteux : c’est une communauté d’acteurs — producteurs, entreprises de stockage, transformateurs, distributeurs et consommateurs — qui se retrouvent autour d’engagements concrets. Ces derniers concernent aussi bien le développement des filières que la protection de l’environnement et l’équité des échanges. Le label d’entreprise Bioed (Bio Entreprise Durable) porté par le Synabio, le syndicat des entreprises bio, est par exemple un outil qui permet de se retrouver autour de ces valeurs traduites en bonnes pratiques.

Cette culture commune et cette ambition d’une amélioration continue des métiers et des produits bio doivent guider le développement de la bio pour qu’elle garde son sens. Les consommateurs ont un rôle clé à jouer en privilégiant les produits et les circuits de distribution porteurs de ces valeurs.

Sources :
– Bioed : https://bioed.fr

– Synabio : https://www.synabio.com/

La bio, c’est quoi ? Ce que dit (et ne dit pas) le cahier des charges

Les logos européen (eurofeuille) et AB (propriété du Ministère de l’agriculture français), apportent globalement les mêmes garanties et renvoient tous deux à un seul et même cahier des charges communautaire. Ce cahier des charges est défini par des règlements adoptés par les États membres et le Parlement européen. Il est public et fait l’objet d’actualisations régulières. Il définit des règles de production exigeantes, qui reposent sur le respect des écosystèmes et des cycles naturels : les produits chimiques de synthèse et les OGM sont interdits ; la rotation des cultures est obligatoire et le recyclage des sous-produits végétaux et animaux privilégié.

Les pratiques d’élevage sont également strictement encadrées : les densités (nombre d’animaux par m²) sont systématiquement inférieures à celles du conventionnel, les animaux doivent avoir accès au plein air et sont nourris d’aliments bio produits localement dans la mesure du possible.

Enfin, les produits transformés doivent contenir au moins 95 % d’ingrédients bio. Seuls les arômes naturels et 54 additifs sont autorisés (contre plus de 300 dans le conventionnel). Tous les professionnels de la filière — agriculteurs, transformateurs et distributeurs — sont soumis à des contrôles au moins une fois par an, réalisés par les pouvoirs publics ou des organismes certificateurs indépendants agréés. Chaque année, ceux-ci mettent en œuvre des contrôles supplémentaires qui peuvent être inopinés. Pour bénéficier du label bio, les producteurs doivent suivre une période de conversion de deux ans (trois ans pour les cultures pérennes).

La bio constitue donc une démarche exigeante en termes de protection de l’environnement, de santé des consommateurs et de qualité des produits. Toutefois, le cahier des charges ne traite pas tous les sujets garantissant une agriculture et une alimentation plus durables. D’autres questions sont pour le collectif essentielles également : la rémunération des agriculteurs, l’impact social, la réduction des emballages ou l’empreinte carbone des produits. Aussi, nombre d’entreprises bio mettent en place des démarches en la matière avec l’intention d’inscrire demain ces bonnes pratiques dans les exigences du règlement européen.

Pour lutter contre la désinformation et privilégier les analyses qui décryptent l’actualité, rejoignez le cercle des lecteurs abonnés de UP’

L’alimentation biologique est-elle vraiment meilleure pour la santé ?

Si l’influence de l’alimentation sur la santé ne fait aucun doute, il est très difficile de prouver scientifiquement la relation de cause à effet. Concernant la bio, on s’appuie principalement sur des études épidémiologiques : on ne prouve donc pas la causalité mais on mesure la fréquence de maladies dans les populations suivies. C’est une des raisons qui explique la prudence des discours en la matière. Une chose est certaine : les dernières études sérieuses sont très positives et encouragent à choisir la bio.

L’étude NutriNet-Santé (et son volet Bionutrinet) qui suit plus de 60 000 personnes depuis 2009 a mis en évidence chez les forts consommateurs de bio (versus les faibles ou non consommateurs) :

Il existe deux hypothèses solides pouvant expliquer ces résultats : le taux d’antioxydants dans les produits bio et les moindres traces de résidus de pesticides. Une étude anglaise conduite par l’Université de Newcastle a en effet révélé que les cultures conventionnelles contenaient quatre fois plus de résidus de pesticides que les cultures biologiques. Or les recherches récentes sur l’exposition aux pesticides ont prouvé leurs incidences négatives sur au moins deux risques majeurs en termes de santé : l’obésité et le diabète de type II d’une part, le développement du cerveau in utero et des jeunes enfants d’autre part.
Autant d’arguments qui expliquent que Santé Publique France — l’agence française de santé publique sous tutelle du Ministère de la santé— recommande désormais de privilégier les fruits et légumes bio.

Faut-il aussi privilégier la bio pour les produits transformés ?

De manière générale, les produits transformés peuvent présenter deux travers : leur profil nutritionnel et leurs additifs. C’est particulièrement vrai dans le conventionnel : plus de 300 additifs sont autorisés contre 54 en bio !
En bio, les produits transformés doivent répondre à un cahier des charges bien plus sévère. Ils doivent contenir au moins 95 % d’ingrédients d’origine agricole bio (hors eau, sel et additifs). Les 5 % restants se limitent à une liste restrictive d’ingrédients qui ne sont pas disponibles en bio.
Par ailleurs, le règlement européen restreint très fortement l’utilisation des additifs. Il interdit aussi les arômes artificiels, les OGM et les ingrédients irradiés. Enfin, seuls certains auxiliaires technologiques (huile végétale, cire d’abeille) sont autorisés, ce qui empêche le recours à des procédés comme l’hydrogénation des graisses ou l’extraction des huiles à l’hexane (un solvant issu de la chimie de synthèse).

Ainsi, en bio, les possibilités de transformation — et a fortiori d’ultra-transformation — sont limitées en raison du nombre limité d’additifs et d’auxiliaires technologiques autorisés. Sans même parler d’autres avantages de l’agriculture biologique pour l’environnement, ces éléments rendent le choix entre un produit transformé conventionnel et un produit transformé bio assez évident. Cependant, cela ne signifie pas que ces derniers soient totalement exempts de défauts du strict point de vue nutritionnel. Il faut donc encourager les consommateurs à lire les étiquettes pour en savoir plus sur le niveau de sucre, graisses, sel, etc.

Peut-on faire confiance aux produits bio importés ?

Le logo bio européen (eurofeuille) et le logo AB renvoient tous deux au cahier des charges communautaire. Les règles sont les mêmes dans tous les pays de l’Union. Qu’en est-il des produits d’origine extra-européenne importés en Europe ? Pour être étiquetés « bio », ils doivent respecter un cahier des charges apportant des garanties équivalentes aux règles européennes en termes de production et de contrôles. Ces contrôles sont confiés à des organismes indépendants accrédités par l’Union européenne*.

Les règles sont donc claires et rigoureuses, quelle que soit l’origine des produits. Il existera toujours un risque qu’elles ne soient pas appliquées de la même manière partout. Toutefois, un rapport de 2019 de la Cour des comptes indique que le système de contrôle de l’Union européenne s’est amélioré depuis le précédent audit de 2012, et propose encore des pistes de progrès pour prévenir les failles éventuelles. Sur le terrain, les États membres sont en première ligne pour garantir la conformité des produits importés. En France, c’est la répression des fraudes qui réalise dans les ports et aéroports de nombreux contrôles et analyses sur les produits bio. Les entreprises se mobilisent également en mettant en œuvre leurs propres audits chez leurs fournisseurs et en réalisant des analyses sur leurs produits.
Précisons enfin que l’ensemble de ces contrôles ne porte que sur les exigences du règlement bio européen. Or, à l’heure actuelle, il ne traite pas de certains sujets importants : les conditions de travail ou la rémunération des producteurs notamment. Un consommateur soucieux de ces aspects-là se tournera vers des marques bio qui apportent des garanties supplémentaires en termes de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) ou d’équité commerciale. C’est ce que proposent par exemple le label Bioed (Bio Entreprise Durable), développé et diffusé par le syndicat des entreprises alimentaires bio (Synabio) et qui permet d’œuvrer à la cohérence des filières bio, ou le label Biopartenaire qui certifie des produits bio et équitables.

* Sauf dans le cas d’accords spécifiques avec certains pays comme Israël, le Chili ou les États-Unis qui organisent eux-mêmes les contrôles.

Les pesticides sont-ils oui ou non autorisés dans la bio ?

« Pesticides » (ou « produits phytosanitaires »), est un terme générique qui désigne les produits de lutte contre des organismes vivants nuisibles. Ils sont parfois nécessaires pour protéger les cultures, y compris en bio. La question est plutôt : quels pesticides ? Car là, réside la différence essentielle entre les modes de production : alors que l’agriculture conventionnelle utilise des pesticides chimiques de synthèse, l’agriculture biologique a recours à des traitements d’origine naturelle*.

Au final, suivant la réglementation européenne, seules 29 substances ou catégories de substances, toutes naturelles, peuvent rentrer en contact direct avec les végétaux en production bio (annexe II du règlement européen). Ce chiffre est à comparer au plus de 460 substances autorisées en agriculture conventionnelle qui sont, elles, essentiellement issues de la chimie de synthèse. Les traitements naturels utilisés en bio peuvent être d’origine végétale (sous forme d’huiles), animale (cire d’abeille), issus de micro-organismes utilisés dans la lutte biologique ou encore constitués de substances naturelles comme le cuivre, les argiles ou le bicarbonate de potassium. Notons que ce n’est pas parce que leur source est naturelle que certaines de ces substances ne présentent pas une certaine toxicité. La nature mal utilisée peut aussi être dangereuse !
C’est le cas notamment du cuivre ou du spinosad qui doivent être utilisés avec précaution.

Les herbicides sont eux interdits en bio : la lutte contre les plantes indésirables s’effectue par la rotation des cultures, les procédés mécaniques de travail du sol et le désherbage thermique. Globalement, l’agriculture biologique promeut donc une approche plus prudente, fondée sur des bonnes pratiques qui permettent de ne recourir aux traitements qu’en dernier recours.

* À la seule exception des pièges à insectes pour lesquels deux insecticides chimiques sont autorisés.

Emploi et conditions de travail : que garantit la bio ?

Le règlement bio européen ne comporte pas de volet social. Ce dernier n’est donc pas en soi un indicateur des conditions de travail dans les exploitations ou les entreprises. Cependant, afin de participer au développement d’une filière cohérente et durable, de nombreuses entreprises bio se sont engagées pour aller au-delà du cahier des charges et mettent elles-mêmes en œuvre des démarches de responsabilité sociétale et environnementale (RSE). Celles-ci concernent des domaines aussi divers que les conditions de travail, le dialogue social ou la gouvernance d’entreprise. Les labels d’entreprise Bioed ou B Corp sont des exemples parmi d’autres de ces engagements.

En dehors de ces bonnes pratiques RSE, on note un impact social non négligeable de la bio : elle est structurellement créatrice d’emplois ! En effet, à structure égale, une ferme bio génère en moyenne 30 % d’emplois en plus qu’une ferme conventionnelle (1). Une différence qui s’explique par les exigences du cahier des charges qui demande plus de travail. Si l’on tient compte du fait que les exploitations bio développent souvent la vente directe et/ou la transformation à la ferme, on arrive alors à une quantité de travail 60 % plus importante qu’en conventionnel. À noter : les études sur la qualité des emplois font état d’une satisfaction accrue au travail dans la bio qui a pour origine la reconnaissance matérielle, symbolique et sociale.

La croissance du secteur bio a évidemment un impact positif sur ces emplois directs (2) : entre 2012 et 2017, ils ont progressé au rythme de 9.5 % par an ! En 2017, on estimait à 134 500 les emplois directs dans les fermes bio et dans les entreprises de transformation et de distribution. Alors que l’agriculture conventionnelle a tendance à recruter de moins en moins, la bio est donc une chance de ramener de la vie dans les territoires ruraux. En effet, aujourd’hui, 80% des produits bio consommés en France (hors produits exotiques) sont fabriqués à partir de matières premières agricoles françaises. Cocoribio !

Sources :

(1) Bio et emploi / avis du CNA (2015)
(2) Bioed : https://bioed.fr
B Corp : https://bcorporation.eu/about-b-lab/country-partner/france
Autre mode de gouvernance chez Biocoop : https://www.wedemain.fr/Holacratie-ces-Biocoop-bretonnes-ont-abandonne-lahierarchie_a3728.html

Que sait-on du bilan carbone de la bio ?

Nous n’en savons malheureusement pas assez ! Les études manquent et celles qui existent sont sujettes à débat. Les connaissances avérées aujourd’hui concernent l’agriculture en général. On sait qu’elle pèse près d’un quart des émissions de gaz à effet de serre (GES) anthropiques dans le monde. Il s’agit d’émissions de méthane (CH4) liées à l’élevage, de protoxyde d’azote (N2O) provenant des sols agricoles ou encore de dioxyde de carbone (CO2) résultant de l’utilisation de l’énergie.
En revanche, les études sur les émissions de GES dans l’agriculture biologique — qui sont principalement issues de la modélisation et d’analyses du cycle de vie — montrent des résultatsvariables qui ne permettent pas d’avancer de conclusions fermes.

L’agriculture biologique est reconnue pour être moins consommatrice d’énergie que l’agriculture conventionnelle, notamment grâce à la non-utilisation de pesticides et engrais chimiques de synthèse. D’après certaines études, elle serait aussi moins émettrice de GES à l’unité de production mais cet avantage serait annulé par un rendement inférieur et donc un besoin supérieur de terres. Une synthèse des études existantes de 2017* concluait ainsi à des émissions de C02 équivalentes dans les deux systèmes agricoles. Des études complémentaires sont nécessaires pour confirmer ou infirmer ces données.

Quant aux avantages de la séquestration du carbone, la question n’est pas encore tranchée non plus. De nombreuses études ont bien montré que les sols gérés avec des pratiques biologiques ont une teneur en carbone organique plus élevée. Cependant, le potentiel d’atténuation du changement climatique par le stockage de carbone dans les sols agricoles fait encore l’objet de discussions, et ne peut donc pas être mis à l’actif de la bio de manière affirmative.

* Méta-analyse portant sur 742 systèmes agricoles et plus de 90 aliments uniques produits principalement dans des systèmes à intrants / Clark, M., & Tilman.

Références :

– Étude en anglais sur la performance de l’agriculture biologique : https://advances.sciencemag.org/content/3/3/e1602638

https://www.iddri.org/sites/default/files/PDF/Publications/Hors%20catalogue%20Iddri/Empreinte-Carbone_Alimentation_France_VF_0.pdf

– Empreinte carbone de notre alimentation / Ademe : https://presse.ademe.fr/2019/02/infographie-lempreinte-ecologique-de-notre-alimentation.html

Trop de labels tue le label ?

En France, il existe des dizaines de labels, officiels ou non, qui distinguent et valorisent la spécificité d’un produit : son origine (AOC, AOP, viande française), son mode de production (volailles élevées en plein air) ou sa qualité gustative (Label rouge). Désormais, certains mettent également en avant de bonnes pratiques environnementales.

Le label privé « zéro résidus de pesticides » par exemple, que l’on trouve principalement sur des fruits et légumes des rayons de supermarchés, garantit des produits dont les résidus de pesticides sont inférieurs à 10 mg/kg (c’est-à-dire un niveau en dessous duquel les analyses ne sont plus fiables). En revanche, à la différence de la bio, ce label n’interdit pas l’utilisation de pesticides de synthèse qui restent autorisés sur une partie au moins du cycle de production avec toutes les questions que cela pose en matière de pollution des sols, des eaux et de l’air.

La Haute valeur environnementale (HVE) est quant à elle une certification en trois étapes dont le troisième niveau donne droit à un logo sur le produit. Les règles de son obtention sont complexes mais l’idée générale est de remplir plusieurs critères en matière de réduction des pesticides, de préservation de la biodiversité, et de gestion de l’eau et de la fertilisation.

Certaines de ses pratiques sont vertueuses : diversification des cultures, recours à la lutte biologique, ou intégration de légumineuses. En revanche, d’autres questions comme les conditions d’élevage ou la fabrication des produits sont absentes de son cahier des charges.

Et le label agriculture biologique ? Il est le seul à associer des exigences dans trois domaines :
le mode de production agricole (interdiction des pesticides de synthèse, rotation des cultures) ;
le bien-être animal (limitation des densités, accès au plein air, interdiction des hormones) ;
la transformation des produits (restriction sur les additifs et auxiliaires technologiques).

Enfin, c’est un label officiel, soumis au contrôle annuel d’organismes certificateurs agréés par les autorités publiques. Son cahier des charges [voir question] est consultable et ouvert à tous.

Références :
– Article sur le label « zéro résidus de pesticides » : https://reporterre.net/Lelabel-Zero-residu-de-pesticides-du-mieux-mais-pas-bio

Pour poser toutes vos questions : www.toutsurlabio.fr 

Source : Manifeste Les Entreprises Bio Engagées

0 Commentaires
Retour d'information sur Inline
Voir tous les commentaires
Article précédent

Quand des ingénieurs se mettent au vert

Aliments ultra-transformés
Prochain article

Aliments ultra-transformés : une opacité juridique difficile à digérer

Derniers articles de Sécurité alimentaire et agrostratégies

REJOIGNEZ

LE CERCLE DE CEUX QUI VEULENT COMPRENDRE NOTRE EPOQUE DE TRANSITION, REGARDER LE MONDE AVEC LES YEUX OUVERTS. ET AGIR.
logo-UP-menu150

Déjà inscrit ? Je me connecte

Inscrivez-vous et lisez trois articles gratuitement. Recevez aussi notre newsletter pour être informé des dernières infos publiées.

→ Inscrivez-vous gratuitement pour poursuivre votre lecture.

REJOIGNEZ

LE CERCLE DE CEUX QUI VEULENT COMPRENDRE NOTRE EPOQUE DE TRANSITION, REGARDER LE MONDE AVEC LES YEUX OUVERTS ET AGIR

Vous avez bénéficié de 3 articles gratuits pour découvrir UP’.

Profitez d'un accès illimité à nos contenus !

A partir de 1.70 € par semaine seulement.
Partagez
Tweetez
Partagez
WhatsApp
Email
Print