Regardez le monde
avec les yeux ouverts

Inscrit ou abonné ?
CONNEXION

UP', média libre
grâce à ses lecteurs
Je rejoins

rejoignez gratuitement le cercle des lecteurs de UP’

Craft beers : l’innovation là où l’on ne l’attendait pas

Commencez

Dans les colonnes de UP’ nous traitons depuis longtemps du mouvement des fab labs, de l’open innovation, du coworking, du DIY, de l’innovation frugale… Ces mouvements s’inscrivent dans les tendances actuelles de l’innovation sous ses multiples formes. S’il est un secteur qui se place volontiers dans ces nouvelles pratiques, une activité en pleine métamorphose, qui est en train de prendre en France une ampleur singulière par sa créativité, son foisonnement et son succès grandissant ; c’est bien celui des microbrasseries et de leurs craft beers.

Littéralement, les craft beers sont des bières artisanales. Il en existe depuis longtemps dans de nombreux pays du monde. Ces bières fabriquées en général dans les terroirs par des petits artisans, se positionnement en face des géants de la bière industrielle et parviennent à trouver leur place. Mais ce qui est nouveau aujourd’hui, c’est que ces bières « artisanales » sortent des terroirs, de la fabrication traditionnelle qui n’a pas bougé depuis des siècles, de l’esprit trappiste, un peu fermé sur lui-même et ses secrets.

De nouveaux espaces créatifs
Elles occupent désormais de nouveaux espaces plus urbains, plus branchés, plus créatifs. Il ne s’agit pas d’un effet marketing ou de simple mode. Partout en France, aux Etats-Unis qui ont été les précurseurs, au Royaume-Uni et surtout au Canada, des micro-brasseries éclosent et proposent leurs créations à de nouveaux amateurs de bières.
Avec ces nouveaux adeptes, on est loin du buveur de bière un tantinet beauf que l’image d’Epinal a longtemps véhiculé, cannette de Kro à la main et grandes tapes dans le dos entre supporters. Non, ici, on déguste. On parle de recettes, on les échange. On ne définit plus la bière par sa couleur brune ou blonde ou rousse, mais par son style. On teste, on goûte, on partage. On compare, on choisit dans l’immense variété proposée.

Des boutiques spécialisées fleurissent dans les grandes villes. Paris va clore ce dimanche sa Paris Beer Week. Un succès immense, avec une multitude d’animations, de dégustations, de débats, de rencontres entre brasseurs et leurs publics, pendant 10 jours, partout dans la capitale.

Le mouvement des beers geeks s’est enclenché
Pourtant Paris était très en retard sur des villes comme Montréal, Londres ou New York. Mais en une poignée d’années, le mouvement s’est enclenché. Les microbrasseries étaient à peine 300 en 2008, elles sont plus de 600 aujourd’hui. Aujourd’hui des dizaines de microbrasseries se créent dans la capitale et embellissent chaque jour. Un mouvement qui n’est pas sans rappeler celui des startups. Les beers geeks recrutent de nouveaux consommateurs, étonnés dès la première gorgée de ces mousses fraîches, colorées, aux saveurs d’agrumes, de café ou de chocolat. Des bières d’une variété inouie. Un véritable bestiaire où l’on croise les Stouts, les Black, les Indan Pale Ale et autres Lagers.

Pourquoi ne pas profiter d’une lecture illimitée de UP’ ? Abonnez-vous à partir de 1.90 € par semaine.

Une cartographie de toutes les variétés de bières possibles

Des boissons aux nuances infinies obtenues par un savant dosage d’orge et de houblon et par les mille et une façon de les torréfier, les cuire, les brasser. Un champ de créativité immense dans lequel le maître mot est partage. Partage des expériences mais aussi partage des plaisirs. C’est souvent ce qui motive le plus ces nouveaux entrepreneurs.

Pour le plaisir
Charles et Hugo ont profité de la Paris Beer Week pour lancer leur microbrasserie : Coconino, la dernière-née à Paris. L’un vient du monde de l’internet, l’autre de celui du cinéma. Ils se sont rencontrés par cette passion commune de chercher, mettre au point des recettes pour leur plaisir et le plaisir de le partager avec leurs amis.

Coconino, la nouvelle bière présentée par Hugo et Charles

Leur aventure est vécue comme une rencontre humaine, mais aussi comme celle d’une startup. Ils parlent de R&D pour la mise au point méticuleuse de leurs recettes, élaborées avec leurs amis – futurs consommateurs – dans un processus qui n’est pas sans rappeler celui des living labs, fait d’essais-erreurs mais toujours orienté « user centric ». Quand ils parlent de production, ils la veulent avant tout collaborative. Leur souhait est de travailler avec d’autres microbrasseries dans une logique d’open-innovation. Charles l’un des fondateurs de Coconino précise : « Aujourd’hui nous travaillons avec un des maîtres reconnus de la brasserie nouvelle génération en France : Boris, de la Brasserie Corrézienne. Un pur, un passionné de la qualité. Nous lui faisons fabriquer nos deux premières recettes, une pale ale et une black IPA car nous savons qu’il est le meillleur dans ce registre. Nous avons en préparation d’autres bières, d’autres saveurs qui seront produites certainement avec d’autres. Nous choisirons toujours les meilleurs car nous sommes, certes dans le domaine de la microbrasserie, mais nous tenons avant tout à la perfection de nos produits ».

Une aventure créative
Le lancement d’une craft beer c’est aussi, une aventure créative. Il suffit de parcourir les rayons des boutiques spécialisées comme ceux de Biérocratie à Paris pour se rendre compte de la richesse et de l’éclectisme des créations visuelles associées à ces nouveaux produits. Un festival de design, souvent humoristique, mais toujours soigné et esthétique. Nous sommes très loins des codes visuels habituels de la bière.

Biérocratie, un des temples de la craft beer à Paris

Innovation dans les produits, dans leur goûts, leur représentation ; innovation dans les méthodes de conception et de fabrication ; innovation dans les moyens de conquête de ces nouveaux consommateurs. Un marché en pleine mutation et effervescence qui séduit de nouveaux publics dans lesquels les femmes ont la part belle.

Interrogé par Le Parisien, Yann Geffriaud, le fondateur d’Outland, une microbrasserie parisienne pionnière affirme : « la bière n’est pas une fin en soi, c’est le départ de quelque chose. C’est un produit qui crée une convivialité immédiate, même entre brasseurs. Il n’y a pas de secret de fabrication, on met tout en commun. D’ailleurs, pour la Paris Beer Week, on sort une bière qui s’appelle la 11, produite par onze brasseurs différents ».

Pour lutter contre la désinformation et privilégier les analyses qui décryptent l’actualité, rejoignez le cercle des lecteurs abonnés de UP’

Un état d’esprit de passionnés qui laisse augurer que cette tendance de fonds a des beaux jours devant elle, et qu’une alternative créative à une production industrielle ancestrale est en train de naître, avec des produits innovants porteurs d’autres goûts et d’autres façons de concevoir leur consommation.

Photo principale: © Jean-Marie Heidinger

Marine Barrio, Journaliste UP’ Magazine

 

Nous avons un message pour vous…

Dès sa création, il y a plus de dix ans,  nous avons pris l’engagement que UP’ Magazine accordera au dérèglement climatique, à l’extinction des espèces sauvages, à la pollution, à la qualité de notre alimentation et à la transition écologique l’attention et l’importance urgentes que ces défis exigent. Cet engagement s’est traduit, en 2020, par le partenariat de UP’ Magazine avec Covering Climate Now, une collaboration mondiale de 300 médias sélectionnés pour renforcer la couverture journalistique des enjeux climatiques. En septembre 2022, UP’ Magazine a adhéré à la Charte pour un journalisme à la hauteur de l’urgence écologique.

Nous promettons de vous tenir informés des mesures que nous prenons pour nous responsabiliser à ce moment décisif de notre vie. La désinformation sur le climat étant monnaie courante, et jamais plus dangereuse qu’aujourd’hui, il est essentiel que UP’ Magazine publie des rapports précis et relaye des informations faisant autorité – et nous ne resterons pas silencieux.

Notre indépendance éditoriale signifie que nous sommes libres d’enquêter et de contester l’inaction de ceux qui sont au pouvoir. Nous informerons nos lecteurs des menaces qui pèsent sur l’environnement en nous fondant sur des faits scientifiques et non sur des intérêts commerciaux ou politiques. Et nous avons apporté plusieurs modifications importantes à notre expression éditoriale pour que le langage que nous utilisons reflète fidèlement, mais sans catastrophisme, l’urgence écologique.

UP’ Magazine estime que les problèmes auxquels nous sommes confrontés dans le cadre de la crise climatique sont systémiques et qu’un changement sociétal fondamental est nécessaire. Nous continuerons à rendre compte des efforts des individus et des communautés du monde entier qui prennent courageusement position pour les générations futures et la préservation de la vie humaine sur terre. Nous voulons que leurs histoires inspirent l’espoir.

Nous espérons que vous envisagerez de nous soutenir aujourd’hui. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à offrir un journalisme de qualité, ouvert et indépendant. Chaque abonnement des lecteurs, quelle que soit sa taille, est précieux. Soutenez UP’ Magazine à partir d’1.90 € par semaine seulement – et cela ne prend qu’une minute. Merci de votre soutien.

Je m’abonne →

S’abonner
Notifier de

0 Commentaires
Les plus anciens
Les plus récents Le plus de votes
Inline Feedbacks
View all comments
alimentation
Article précédent

Le FOOD Studio, accélérateur de l’innovation alimentaire

agrostratégies
Prochain article

Appel à Candidature des Trophées de la Performance Energétique de l'industrie Agroalimentaire 2015

Derniers articles de Sécurité alimentaire et agrostratégies

REJOIGNEZ

LE CERCLE DE CEUX QUI VEULENT COMPRENDRE NOTRE EPOQUE DE TRANSITION, REGARDER LE MONDE AVEC LES YEUX OUVERTS. ET AGIR.
logo-UP-menu150

Déjà inscrit ? Je me connecte

Inscrivez-vous et lisez trois articles gratuitement. Recevez aussi notre newsletter pour être informé des dernières infos publiées.

→ Inscrivez-vous gratuitement pour poursuivre votre lecture.

REJOIGNEZ

LE CERCLE DE CEUX QUI VEULENT COMPRENDRE NOTRE EPOQUE DE TRANSITION, REGARDER LE MONDE AVEC LES YEUX OUVERTS ET AGIR

Vous avez bénéficié de 3 articles gratuits pour découvrir UP’.

Profitez d'un accès illimité à nos contenus !

A partir de 1.70 € par semaine seulement.

Profitez d'un accès illimité à nos contenus !

A partir de $1.99 par semaine seulement.
Partagez
Tweetez
Partagez
WhatsApp
Email
Print