Alors que le Sénat vient de censurer un article de loi permettant l’introduction du bio dans les cantines, la Fédération des Conseils de Parents d’Elèves des Ecoles Publiques (FCPE), les acteurs de la filière bio (FNAB) et Agir pour l’Environnement se mobilisent pour rappeler aux sénateurs leur volonté de garantir un égal accès des enfants à une alimentation saine et de qualité. En pleine 27ème édition de la Semaine du goût, les députés ont raté là l’occasion de répondre aux 76 % de Français qui se disent favorables au vote d’une loi imposant l’introduction d’aliments issus de l’agriculture biologique, locaux et de saison dans la restauration collective publique (1).
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A partir du mardi 4 octobre au Sénat, dans le cadre du projet de loi Egalité et Citoyenneté, les sénateurs auraient dû se prononcer sur l’introduction de 20 % d’aliments bio dans la restauration collective publique. Cela passait par le rétablissement de l’article 47 septies supprimé en Commission spéciale au Sénat le 14 septembre dernier. En 48h, plus de 45 000 citoyens ont interpellé le président du Sénat lui demandant de rétablir les amendements censurés par cette Commission sénatoriale.
Malheureusement à ce jour, une majorité de sénateurs refuse obstinément de voter l’introduction d’un seuil de 20 % d’aliments bio et locaux dans la restauration collective en 2020. Déjà en mars dernier, lors du rejet de la proposition de loi de la députée écologiste Brigitte Allain sur le bio dans les cantines collectives, la Fondation Nicolas Hulot (FNH) dénonçait : « Les sénateurs ont fait preuve d’un manque de vision et de courage politique, alors même qu’une meilleure alimentation est plébiscitée par les consommateurs et que la France continue de s’embourber dans ses objectifs de réduction des pesticides » (20 minutes.fr – 11 mars 2016).
A ce jour, la part du bio en restauration collective ne représente que 2,7 % du contenu des assiettes, rappelle l’association Agir pour l’environnement. Aussi, plus de 175 000 citoyens ont signé les pétitions de l’association pour que les choses changent.
Leur prochaine campagne nationale « Crèches et cantines scolaires : Voir la vie en bio ! », en partenariat avec la FNAB et la FCPE, est à destination des maires pour les encourager à introduire des produits bio et locaux dans les cantines gérées par leurs communes.
Assurer l’égal accès des enfants à une nourriture saine et de haute qualité gustative et nutritionnelle devrait être une priorité. Ceci est d’autant plus important que, pour de nombreux enfants d’origine modeste, le repas à la cantine constitue le seul repas équilibré qu’ils seront susceptibles de recevoir dans la journée.
L’Etat et les collectivités ont les moyens d’agir sans attendre pour permettre d’une part aux agriculteurs/trices d’approvisionner des marchés rémunérateurs, leur assurant ainsi des débouchés réguliers et des revenus équitables et d’autre part d’assurer des repas sains et de qualité aux enfants.
20 % de bio et local dans la restauration collective en 2020 c’est réaliste et ce n’est pas plus cher ! Mais, d’après les derniers chiffres de l’Agence BIO, en 2014, seuls 5% des établissements scolaires proposaient 15% ou plus de produits bio à leur carte. Comme aucune réglementation n’existe en la matière, la démarche dépend avant tout de la bonne volonté des élus. « C’est un choix politique, » confirmait Samy Kefy-Jérôme, adjoint au maire de Saint-Etienne, dans une interview à l’Express en aôut dernier.
Pourtant, selon la FNAB, 400 000 ha sur les 29 millions d’ha de terres agricoles françaises suffisent pour approvisionner en bio les cantines à hauteur de 20 %. Or l’agriculture bio représente actuellement 1,3 million d’hectares en France et chaque année de nouvelles terres obtiennent la certification.
(1) sondage IFOP du 7 janvier 2016
(2) sondage CSA 2015
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