Il a été le premier homme avec Neil Armstrong à mettre le pied sur la Lune en 1969. A 85 ans, il ambitionne aujourd’hui d’aller sur Mars et d’implanter une colonie humaine dans moins de 25 ans. Rien n’interdit de rêver, mais csur quoi cette ambition est-elle fondée ?
A l’heure où six humains dont un français participent au programme « hi-seas » et s’enferment dans une bulle posée au fond d’un volcan d’Hawaï pour un périple immobile de 365 jours en préparation aux futures conquêtes martiennes, le célèbre astronaute de la NASA inaugure cette semaine son Buzz Aldrin Space Institute sur le campus de l’université de Floride. L’objectif du projet ? Coloniser la planète rouge en 2039 en mettant en œuvre le projet dénommé « Cycling Pathways to Occupy Mars ». Il s’agit d’un système de vaisseaux spatiaux envoyant des humains en flux continu vers la planète Mars, en utilisant des astéroïdes et les lunes de Mars, Phobos et Deimos, comme points d’étape et de rebond vers l’objectif.
« J’ai été très fier de ce que j’ai fait à la NASA avec les programmes Gemini 12 et Apollo 11 mais je voudrais que l’on se souvienne de moi pour mes contributions futures » affirme Buzz Aldrin lors de l’inauguration de son Centre. Il ajoute, comme une promesse en forme de défi: « Vous n’avez encore rien vu ! »
Son projet de conquête martienne, le célèbre astronaute le mûrit depuis 1985. Il ne s’agit pas seulement de rêver car il a mis au point et breveté de nombreux systèmes permettant cette ambition comme des stations spatiales modulaires, des fusées réutilisables (les Starboosters), des modules de vol spatial à plusieurs équipages. Il a créé Starcraft Boosters, Inc, une société de conception et de design de fusées interplanétaires. Il est enfin le promoteur de la Fondation Buzz Aldrin’s ShareSpace, une organisation à but non lucratif destinée à déclencher la passion de l’espace, des sciences et des technologies aux enfants. Ces futurs terriens délocalisés sur Mars ?
Buzz Aldrin n’est le seul à rêver de Mars. La NASA développe ses propres plans pour y envoyer des humains dans les années 2030 en utilisant le vaisseau spatial Orion, nouvelle capsule prévue pour les vols habités (il faut à ce jour 250 jours pour un voyage jusqu’à Mars).
L’ESA (European SPACE agency), de son sôté, rêve d’une colonie humaine permanente sur la Lune : son directeur general, Johann-Dietrich Wörner, réfléchit à plusieurs projets, en s’appuyant sur les développements rapides de l’impression 3D avec pour principe l’installation d’un petit véhicule Rover capable de rouler sur le sol lunaire et équipé d’une tête d’impression qui collecterait du régolite, matériau répandu à la surface de la lune. Grâce à celui-ci, il construirait, en l’espace de quelques semaines un dôme à la fois poreux et résistant qui pourrait servir à abriter quelques colons, ainsi protégés des radiations cosmiques nocives, des différences de tempérture qui règnent sur la planète (entre 123°C et – 150°C en une journée) et des chutes de micrométéorites.
Il est vrai que ces projets sont encore loin d’être réalisables. Pas pour des questions techniques ou scientifiques mais pour de vulgaires raisons financières. En effet, sans augmentation significative des budgets alloués à cette conquête, tout cela ne restera qu’un rêve. Malgré les difficultés, beaucoup se disent que cela vaut tout de même la peine d’essayer. Les idées et projets se multiplient à l’instar du projet international de la société néerlandaire Mars One.
C’est aussi le cas du visionnaire patron de l’entreprise américaine privée SpaceX, Elon Lusk, qui estime que la colonisation de Mars est d’une importance capitale pour l’espèce humaine et que penser à une autre maison pour abriter l’homme n’est pas si absurde que cela. En effet, SpaceX compte mettre en service d’ici deux ou trois ans de nouveaux vaisseaux de transport, notamment les possibilités d’une navette réutilisable afin de faire revenir les premiers aventuriers de la planète rouge.
Selon le cosmologiste Stephen Hawking, l’humanité de disposerait pas d’autre choix pour sa survie que l’Espace, ayant épuisé toutes les ressources terrestres, engendré un changement climatique aux affres dévastateurs,…
Jolis débats et beaux rêves, mais qui ne devraient pas pour autant nous détourner d’une ambition plus terre-à-terre : sauvegarder notre planète, maintenant. Car il n’est pas sûr du tout que nous en ayons une de rechange si facilement.
S’abonner
Connexion
0 Commentaires
Les plus anciens
Les plus récents
Le plus de votes
Inline Feedbacks
View all comments