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La justice russe condamne Facebook et Instagram pour extrémisme

La justice russe condamne Facebook et Instagram pour extrémisme

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Un tribunal russe a interdit ce lundi 21 mars les géants des réseaux sociaux Facebook et Instagram pour « extrémisme », une mesure prise au moment où Moscou vise un contrôle total de l’information en ligne en pleine offensive en Ukraine.

« Le tribunal a satisfait une action en justice déposée par le premier procureur général adjoint contre la société holding Meta Platforms Inc. portant sur l’interdiction de ses activités sur le territoire russe », a indiqué la cour. Facebook et Instagram, détenus par Meta, sont donc « interdits pour cause d’activité extrémiste », a ajouté le tribunal dans un communiqué publié sur Telegram.

Cette interdiction ne vise en revanche pas l’application de messagerie WhatsApp, elle aussi détenue par Meta, le tribunal ayant estimé qu’elle ne servait pas de moyen de « diffusion publique d’informations ».

Facebook et Instagram, ce dernier étant particulièrement populaire en Russie, sont les dernières victimes de la reprise en main de l’information que les autorités russes ont accélérée après le lancement de l’opération militaire en Ukraine, le 24 février. Ces deux réseaux sociaux étaient déjà bloqués depuis plusieurs jours, de même que Twitter et les sites de la plupart des médias russes encore indépendants. Ils sont inaccessibles à moins d’utiliser un réseau virtuel privé (VPN).

« La vie plus difficile »

Une nouvelle « horrible, bizarre et terrible » pour Maxime, 30 ans, directeur d’une marque de vêtement interrogé à Moscou, qui souligne auprès de l’AFP que « tous les progressistes qui apportent un bénéfice économique utilisent Facebook et Instagram » en Russie. Margarita, une architecte de 32 ans, pense de son côté que les Russes trouveront des moyens de contourner cette décision. « Cela ne changera rien, cela rendra peut-être simplement la vie plus difficile. Cela montre une fois de plus à quel point les autorités se moquent des gens ordinaires », a-t-elle dit.

Le 11 mars, les autorités russes avaient demandé de classer Meta organisation « extrémiste » en l’accusant d’avoir assoupli son règlement pour permettre la publication de messages violents contre l’armée et les dirigeants russes en lien avec l’opération militaire de Moscou en Ukraine. Lundi au tribunal, le Parquet avait réitéré cette demande, estimant que Meta avait justifié des « actions terroristes » et voulait inciter à « la haine et à l’inimitié » à l’égard des Russes.

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Les services de sécurité russes (FSB) avaient eux aussi exigé lundi l’interdiction « immédiate » de Facebook et d’Instagram. « Les activités de Meta sont dirigées contre la Russie et ses forces armées », avait déclaré lors de l’audience un porte-parole du FSB, Igor Kovalevski.

YouTube dans le collimateur

Depuis le début de l’intervention russe en Ukraine le 24 février, le pouvoir russe a considérablement renforcé son contrôle des informations diffusées sur internet, l’un des derniers espaces d’expression libre dans le pays.

Le blocage et l’interdiction de Facebook, mais surtout d’Instagram, sont un coup dur pour de nombreux Russes qui les utilisaient non seulement pour se divertir, mais aussi pour faire des affaires.

Vêtements, meubles, massages ou cours de langue : Instagram était un outil de vente en ligne crucial pour de nombreuses entreprises russes, ainsi que pour des artistes, qui dépendaient de leur visibilité sur cette plateforme, en Russie et à l’étranger, pour trouver des clients.

Les interdictions de Facebook et Instagram risquent également d’avoir un impact sur les mouvements d’opposition, qui, boudés par les médias grand public contrôlés par le Kremlin, publient régulièrement sur ces plateformes.

Et la tendance pourrait ne pas s’arrêter là : la semaine dernière, le régulateur des télécommunications, Roskomnadzor, a accusé le géant américain Google et son service vidéo YouTube d’activités « terroristes », première étape vers un possible blocage.

Toujours en quête d’un contrôle de l’information, les autorités ont parallèlement introduit début mars deux nouvelles infractions pénales : l’une pour la diffusion d’informations « discréditant » l’armée russe et l’autre pour la diffusion d’informations « mensongères » sur les troupes russes. Cette dernière infraction prévoit des peines allant jusqu’à quinze ans de prison et inquiète particulièrement les opposants et les médias indépendants, qui craignent des poursuites pour toute dénonciation de l’offensive. 

Avec AFP

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