L’âge de la conscience : changer les médias pour changer le monde (film de B Bain) – Comment habiter le monde poétiquement (première philosophie de l’économie ?) …
« Le monde doit être romantisé. Romantiser, ce n’est pas autre chose qu’élever à une puissance qualitative supérieure ».
Novalis, un des pères du Romantisme !
“Over the years, no matter where I went, I’d always hear the same question: “Why aren’t there more movies for people like us, people who are interested in mindfulness, healing, green issues, and personal development? We like entertainment, too.”
Barnett Bain, producteur du projet de film Le secret de Milton, lancement crowfunding 24 septembre 2013.
Résumé / conviction
Pour répondre à l’invitation de Novalis nous pouvons proclamer que nous devons « habiter le monde en poète » selon la formule du poète Hölderlin et « élever les choses à une qualité supérieure »
Ce sont à mon sens les bases de construction pour une vraie Philosophie de l’économie. Il ne s’agit pas de tout changer mais de réajuster l’économie vers plus de qualité et de réinjecter du sens dans toutes ses actions et productions. L’enseignement fructueux de toutes les initiatives citées est simple. Intellect et sensible ne s’opposent pas et sont indissociables. Nous faisons Un avec la nature, le cosmos. Les richesses et les sagesses ne sont pas incompatibles. Les biens matériels ne sont pas nos seules richesses et ne contiennent pas tout le patrimoine de l’Humanité.
Plutôt que d’opposer la culture, l’intelligence et la spiritualité d’un côté, l’économie et la technique de l’autre, peut-être devrions-nous prendre conscience que les dimensions matérielles et spirituelles sont très intimement liées, tellement liées qu’il n’existe probablement qu’une seule réalité interdépendante que nos découpages conceptuels divisent artificiellement. Dès lors, il apparaît plus fructueux en économie d’essayer de réunir les bonnes composantes de la morale, de la religion, du libéralisme et de tous les éléments positifs à venir au lieu de s’engager sur une voie unique non transformable. Et surtout ne pas reproduire les erreurs d’hier (abus, excès, dogmatisme, myopie de l’avenir) et de fuir toutes les formes d’intégrisme : intégrisme écologique, intégrisme technophobe, pro décroissance et déjà sectarisme du capitalisme vertueux !
Et si on changeait les médias pour transformer l’économie et la société ?
Barnet Bain, auteur, expert en créativité et producteur de films dont Au delà de nos rêves (Oscars des effets spéciaux notamment en 1999) est un agitateur – médiateur des consciences qui souhaite transformer les médias pour que les médias puissent transformer le monde. Comment ? En lançant avec Eckhart Tolle le financement sur les réseaux sociaux d’un film d’un nouveau genre : “Le secret de Milton”.
Voici le film qui raconte toute l’histoire :
Le secret de Milton est un film éducateur et élévateur de conscience qui marque que notre époque (celle du Ré-évolution humaine) a besoin de Sens, de nouveaux sacrés (spiritualité laîque) d’un avenir porteur et positif. Une idée osée et courageuse: transformer Hollywood, une industrie qui produit des icônes et fabriquent des émotions, en une industrie qui produit des images, véritables “immaculées conceptions” réveillant les consciences et élevant les sentiments humains !
Une idée médiatique percutante car l’éthique passe de plus en plus par l’esthétique (nous sommes la première génération visuelle, l’intelligence et émotionnelle, etc). L’agir beau va de pair avec l’agir bien et l’agir juste.
Une idée qui vous fera toucher du regard une autre économie : vers une économie plus vertueuse ?
Oui, depuis quelques temps, le monde, la société et l’économie s’agitent et se découvriraient même une conscience ! Un courant (âge de la conscience) que j’ai identifié depuis 15 ans mais à l’époque certains se disaient – elle fume la moquette la petite ! … Le temps passe : les consciences se réveillent– pas d’autres issues !
Vous avez dû entendre parler de John Mackey, fondateur de Whole Foods Market (8,7 milliards d’euros de CA ..) qui est aussi le coauteur du best-seller Conscious Capitalism, paru début 2013 aux Etats-Unis. Son association, Conscious Capitalism prône un « capitalisme vertueux et évangélise déjà de nombreuses localités aux Etats-Unis mais aussi le Brésil, l’Australie, le Royaume-Uni et l’Afrique du Sud.
Par ailleurs, le fondateur de Virgin, Richard Branson, associé à Jochen Zeitz, ancien PDG de Puma, parlent quant à eux de « Plan B » pour le capitalisme mondial. En juin, ils ont annoncé la création d’une organisation à but non lucratif, baptisée The B Team.
Sur la même ligne en France dans son rapport sur l’économie positive du 21 septembre 2013 Jacques Attali parle de « capitalisme patient ».
Voir sur ce sujet, l’article du Monde Magazine du 28 septembre « Le capitalisme s’achète une conscience” :
Mathieu Ricard parle quant à lui d’économie plus altruiste et soutient l’idée de Bonheur national brut ; un indicateur qui existe déjà au Japon ou encore au Costa Rica.
Et si nous allions enfin habiter le monde poétiquement ? Et si se dessinait enfin la première philosophie de l’économie ?
Pour répondre à l’invitation de Novalis, nous pouvons proclamer que nous devons « habiter le monde en poète » selon la formule du poète Hölderlin et « élever les choses à une qualité supérieure ».
Ce sont à mon sens les bases de construction pour une vraie Philosophie de l’économie. Il ne s’agit pas de tout changer mais de réajuster l’économie vers plus de qualité et de réinjecter du sens dans toutes ses actions et productions. L’enseignement fructueux de toutes les initiatives citées est simple. Intellect et sensible ne s’opposent pas et sont indissociables. Nous faisons Un avec la nature, le cosmos. Les richesses et les sagesses ne sont pas incompatibles. Les biens matériels ne sont pas nos seules richesses et ne contiennent pas tout le patrimoine de l’Humanité.
Plutôt que d’opposer la culture, l’intelligence et la spiritualité d’un côté, l’économie et la technique de l’autre, peut-être devrions-nous prendre conscience que les dimensions matérielles et spirituelles sont très intimement liées tellement liées qu’il n’existe probablement qu’une seule réalité interdépendante que nos découpages conceptuels divisent artificiellement.
Comme l’avait très bien compris Julien Green : “le plus grand pêché du monde est le refus de l’invisible”.
Il faut passer d’une pensée qui sépare et qui réduit à une pensée qui distingue et relie. L’important est de conjuguer plusieurs formes d’intelligence et de connaissance – qu’elle soit scientifique, religieuse, philosophique, artistique, entrepreneuriale ou autre. Tout cela participe de l’humanité.
Ainsi il apparaît plus fructueux en économie d’essayer de réunir les bonnes composantes de la morale, de la religion, du libéralisme et de tous les éléments positifs à venir, au lieu de s’engager sur une voie unique non transformable. Car l’important est de toujours pouvoir agir et transformer l’économie en fonction des aléas et enjeux de notre temps. L’important est de ne pas tomber dans de nouveaux excès ou formes d’intégrisme qui déjà pointent leur nez chez certains défenseurs du capitalisme vertueux !
C’est pour cela que je parie sur la poésie comme nouvel argument économique !
Car comme l’a bien explicité Hans Magnus Enzensberger « Il n’existe pas de marché pour la poésie. Le poème est le seul produit de l’activité spirituelle humaine immunisée contre tout essai de mise à profit ».
C’est d’ailleurs ce message que contient en filigrane le film de Barnet Bain qui, en transformant les médias en méga poème visuelle enthousiasmant, les rapproche ainsi d’ une forme d’auto-compréhension et d’auto-thérapie …
« Quand la poésie nous parle de l’incommensurable beauté de la nature ou du mystère toujours renouvelé des choses les plus simples et les plus quotidiennes…c’est pour nous indiquer que si nous nous fermons à ce que sont et ce que nous disent ces signes, cette beauté des choses, c’est en un certain sens à nos propres possibilités d’être, de vivre et de devenir que nous nous fermerons » Jean-Claude Renard.
Habiter le monde poétiquement est sans doute la voie à suivre pour nous, pour l’économie pour la société. La voie “altruiste, ouverte, positive” qui nous immunisera contre tout excès, tout dogmatisme. La voie qui nous fera grandir – Tout comme – L’homme n’est pas encore (Père Pierre Teilhard de Chardin). La voie sans orgueils qui réunira toutes les cultures. La voie porteuse d’espoir, d’avenir positif qui passe pour moi par une symbiose du vivant et du technologique ! Oui, surtout n’associez pas l’idée d’une économie vertueuse à de la décroissance, à de la techno phobie !
– Le lien pour soutenir le projet sur les réseaux sociaux : 3060716669-gview_local_gview_base_mod__fret
– Le lien pour participer à son financement via la plateforme de crowfunding : http://www.indiegogo.com/projects/milton-s-secret-the-movie-from-the-book-by-eckhart-tolle
Image illustration ©Xiao Fan Ru, artiste Chinois
Maryline Passini, Fondatrice et directrice générale de l’agence opérationnelle de prospective et innovation positive PROAME