La directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay, a nommé 24 personnalités parmi les plus grands experts mondiaux sur les défis sociaux, économiques et culturels de l’intelligence artificielle (IA) afin qu’ils rédigent des recommandations applicables au niveau international sur les questions éthiques soulevées par le développement et l’utilisation de l’IA.
Ces nominations font suite à la décision prise par les 193 États membres de l’UNESCO lors de sa dernière Conférence générale en novembre 2019 de charger l’Organisation d’élaborer le premier instrument normatif mondial sur l’éthique de l’intelligence artificielle, sur une période de deux ans.
Le processus s’est appuyé sur l’étude préliminaire réalisée par la Commission mondiale d’éthique des connaissances scientifiques et des technologies (COMEST) de l’UNESCO. Cette étude soulignait qu’actuellement, aucun instrument mondial ne couvre tous les domaines qui guident le développement et l’application de l’IA dans une approche centrée sur l’être humain.
En effet, les progrès technologiques rapides dans le domaine de l’Intelligence artificielle (IA), ainsi que d’autres avancées technologiques tels que la robotique, l’informatique en cloud et l’Internet des objets, transforment les disciplines, les économies et les industries, et remettent en question ce que signifie d’être humain. L’IA a un potentiel énorme pour le bien commun et la promotion de la réalisation des Objectifs de Développement Durable si celle-ci se développe d’une manière profitable à l’humanité, en respectant les normes et standards mondiaux, et en étant ancrée dans la paix et le développement.
Ce groupe d’experts est composé de femmes et d’hommes issus de divers milieux culturels, originaires de toutes les régions du monde, large éventail de parties prenantes, notamment la communauté scientifique, des personnes d’origines culturelles et avec des perspectives éthiques différentes, des groupes minoritaires, la société civile, le gouvernement et le secteur privé.
Il comprend des scientifiques et des professionnels de premier plan ayant une connaissance approfondie des aspects technologiques et éthiques de l’IA. Parmi ceux-ci, figurent Julie Owono Assevini (Cameroun), Catherine Tessier (France), Fatima Roumate (Maroc) et Jean-Philbert Nsengimana (Rwanda).
Lors de leur première réunion, prévue du 20 au 24 avril, ils commenceront à examiner les choix éthiques complexes auxquels le monde est confronté dans l’actuelle phase émergente de l’IA.
« Il est de notre responsabilité de mener un débat universel éclairé afin d’entrer dans cette nouvelle ère avec les yeux grands ouverts, sans sacrifier nos valeurs, et d’établir une assise mondiale commune de principes éthiques pour l’intelligence artificielle », a déclaré Audrey Azoulay.
Ce groupe d’experts a été chargé d’élaborer un projet de texte, qui sera présenté aux différentes parties prenantes aux niveaux national, sous-régional et régional afin de recueillir leurs commentaires d’ici l’automne prochain. Le texte sera ensuite soumis aux États membres de l’UNESCO pour adoption lors de la prochaine Conférence générale prévue en 2021.