Bientôt, nous n’aurons plus besoin d’abattre des animaux pour obtenir du cuir. Cette startup de Brooklyn a inventé un procédé de biofabrication permettant de créer du cuir, possédant les mêmes qualités que le matériau original sans les inconvénients liés aussi bien à la prise en considération des animaux que de l’environnement.
La société Modern Meadow a été fondée en 2011. Depuis cette date, la startup travaille à création par biofabrication de cuir. Ses avancées technologiques et l’immensité du marché qu’elle est en mesure de révolutionner -évalué à 100 milliards de dollars- , lui ont permis de lever plus de 50 millions de dollars de financement. Il est vrai que le produit est prometteur. Non seulement, il dispense de tout abattage animal mais, en plus, il est écologique puisque les phases très polluantes de tannage sont éliminées du processus de fabrication.
Andras Forgacs, le cofondateur de la société explique que son cuir biofrabriqué en laboratoire ressemble parfaitement au cuir traditionnel puisqu’il est fait de cellules animales. Il offre, en outre, une latitude inédite pour définir des caractéristiques particulières, structurelles ou esthétiques, en fonction des besoins.
Pour produire ce cuir révolutionnaire, la société mise sur les biotechnologies les plus avancées. Sa méthode de biofabrication consiste à cultiver du collagène, cette protéine que l’on trouve dans la peau des animaux. Les chercheurs modifient le code génétique de ces cellules pour les coder afin de produire la quantité de collagène désiré. Ces cellules de collagène fabriquées en laboratoire sont ensuite assemblées pour former des fibrilles, sorte de méga-molécules de collagène à triple hélice.
Ces fibrilles sont ensuite assemblées pour former des fibres de cuir qui vont structurer la base protéinique du cuir. Le matériau obtenu est alors tanné selon un procédé respectueux de l’environnement qui n’utilise ni chrome ni chaulage comme c’est le cas dans les tanneries traditionnelles.
Le cuir obtenu à l’arrivée ressemble à s’y méprendre à du cuir traditionnel. Mais il n’a nécessité aucune mort d’animal pour être produit.
La société affirme qu’elle n’a aucune limite pour fabriquer tout type de cuir, y compris ceux qui émergent des rêves créatifs les plus fous : un cuir de kangourou qui aurait la souplesse d’une peau de serpent, ou la souplesse de l’agneau, ou l’esthétique du crocodile. Et pourquoi ne pas ressusciter, par la magie de l’ADN, le cuir d’un animal disparu : une veste en mammouth laineux, ça vous dit ?
La société, qui a terminé sa phase de R&D, entend maintenant passer à l’industrialisation à grande échelle. Une première usine est en construction à New York. Bart Swanson, de Horizons Ventures, qui a investi dans la startup, pense que le grand défi à venir est celui de faire baisser les coûts de production. Mais il est persuadé que la société atteindra un excellent niveau de compétitivité très rapidement. Pour cela elle sera portée par le marché qui est très demandeur de ce type d’innovations respectueuses des animaux et de la nature. Le cuir traditionnel sera alors remisé au rayon des souvenirs, comme l’énergie fossile que nous utilisions pour nous éclairer et nous déplacer.
Source : Futurism
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