« Réapprendre à reconstruire ». C’est ce que prétend la société hollandaise CyBe grâce à ses imprimantes 3 D de béton. La startup a choisi le salon Viva Technology qui s’est tenu à Paris la semaine dernière pour présenter sa technologie innovante et un partenariat avec Bouygues Construction.
La startup CyBe a été créée il y a seulement quatre ans mais elle a déjà de nombreuses réalisations à son palmarès et notamment l’édification d’un bâtiment important à Dubaï, le R&Drone. Ses prestations innovent dans l’impression de béton, une technologie vieille de 10 ans. CyBe est en effet capable d’ « imprimer » un bâtiment directement sur place alors qu’auparavant, il fallait fabriquer des éléments, morceau par morceau, en usine.
L’intérêt de fabriquer sur place est évidemment économique. Les bâtiments, parfois aux formes très complexes, sont construits plus rapidement et pour beaucoup moins cher qu’une construction classique.
Le site Industrie & technologies indique que, côté matériaux, « Cybe a dû travailler sur les additifs chimiques qui entrent dans la composition du béton pour maîtriser la rhéologie du matériau, son temps de prise, et sa visquosité. La rhéologie est la tenue du béton sous l’effet des contraintes. Une première couche, notamment, doit pouvoir supporter une seconde couche. Le temps de prise du béton doit également être extrêmement rapide, de l’ordre de la minute. Ce qui n’est pas sans poser problème quant à la gestion de la fabrication du béton au pied du robot, mais permet de diminuer drastiquement le temps de séchage ! Enfin, la visquosité du béton doit être telle qu’il puisse être pompé par le robot et « imprimé » sans être ni trop solide, ni trop liquide ! »
L’imprimante de béton peut être montée sur chenilles pour se déplacer sur les chantiers. Elle travaille sur la base de logiciels de modélisation qui dirigent les têtes d’impression en fonction du dessin du bâtiment que l’on souhaite obtenir.
Le fondateur de la société, Bart Vaessen affiche sans complexes ses ambitions : « Nous voulons réapprendre à construire. Grâce à cette technique, les différents pans de la construction, de la conception jusqu’à la finalisation, sont bien plus intégrés, et doivent l’être pour que cela fonctionne. Tout le monde travaille ensemble. »
C’est ce concept « réapprendre à reconstruire » qui a intéressé le géant de la construction Bouygues. Un partenariat a donc été conclu avec la jeune société. Le responsable de l’open-innovation chez Bouygues, Roland Leroux, explique : « Ce qui nous intéresse dans cette technique, c’est la souplesse. Souplesse sur la forme mais aussi sur les coûts et la rapidité. Nous n’aurions pu construire le bâtiment à Dubaï avec des matériaux classiques. On aurait dû faire faire des moules par des sous-traitants, ce qui aurait pu prendre un mois, puis une fois le béton coulé, il aurait fallu attendre trois semaines pour que cela sèche ! »
Selon le dernier rapport publié par MarketsandMarket, société américaine de consulting et d’études de marché, le marché de l’impression 3D béton devrait connaître « une croissance significative au cours des prochaines années en raison de l’urbanisation et l’industrialisation rapide, avec des investissements accrus dans les développements d’infrastructure dans les marchés émergents. »
Dans son étude MarketsandMarket distingue trois secteurs sur ce marché : la construction industrielle, la construction architecturale et la construction domestique qui devrait représenter la part la plus importante de ce marché dans les cinq prochaines années.
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