Un programme de rénovation de la médina de Fès, classée au patrimoine mondial par l’Unesco depuis le début des années 80, a été annoncé ce jeudi 26 juin 2014 par l’Agence pour le développement et la réhabilitation (Ader) de la capitale religieuse du Maroc, pour un coût évalué à 30 millions d’euros (330 millions de dirhams) Le projet, rendu publique à l’occasion du 25e anniversaire de la création de l’Ader, concerne 3.666 habitations menaçant de s’effondrer, a rapporté l’agence MAP. Parmi elles, « 143 bâtisses » seront détruites, selon la même source.
Classée au patrimoine mondial par l’Unesco au début des années 1980, la médina de Fès, qui compte environ 160.000 habitants, est l’une des plus anciennes et des plus grandes (280 hectares) au monde. Ses monuments, dont ses tanneries et la plus vieille université islamique du monde arabo-musulman (Quaraouiyine), font de la cité idrisside fondée à la fin du VIIIe siècle une des principales destinations touristiques du royaume.
L’an dernier, en dépit de précédents programmes de « traitement du bâti menaçant de tomber en ruines », plus de 4.000 de ses habitations risquaient toutefois de s’effondrer, selon des chiffres officiels. A cette date, des intempéries printanières avaient ainsi entraîné la mort d’une personne dans l’effondrement de deux immeubles. Plus d’une dizaine de projets –pour les seules démolitions– ont d’ores et déjà été entrepris depuis. En 2013, une cérémonie avait par ailleurs marqué la fin de longs travaux de rénovation de la synagogue « Slat Alfassiyine », la communauté juive de Fès ayant été jusqu’au siècle dernier l’une des plus importantes du pays (jusqu’à 30.000 membres).
Le bilan du programme du traitement du bâti menaçant ruine de la période 2013 au 18 juin 2014 s’élève à 17 projets exécutés en totalité à Fès Médina parmi un total de 128 opérations lancées, dont 22 à Méchouar Fès Jdid et 106 à Fès Médina. Quelque 114 projets ont été achevés également au niveau du programme d’intervention d’urgence, dont 79 à Fès Médina et 35 à Méchouar Fès Jdid.
D’autres vieilles villes au Maroc sont confrontées au même problème, des bâtiments menaçant d’y tomber en ruines, dont celles de Meknès, Rabat et Casablanca, la capitale économique. En 2012, le gouvernement avait évalué à plus de 114.000 le nombre d’habitations concernées sur l’ensemble du territoire.
(Source : AFP – 26 juin 2014)