Un ensemble de cinq architectures éphémères s’est installé sur les Berges de Seine depuis le 14 février, dans le cadre de la programmation autour de la COP 21 (Conférence Paris Climat). Conçus par de jeunes designers, ces prototypes de logements modulables questionnent la notion de l’habitat en ville par leur formes, les matériaux utilisés et les usages qui en découlent. Ils feront écho à la thématique du logement et à celle du déplacement développées lors de la COP21 et permettront d’expérimenter d’autres manières d’habiter et de se déplacer en ville en mêlant l’humour, l’art et l’architecture.
Lieu des expositions internationales entre 1855 et 1900, la Seine a inspiré les artistes et Parisiens de tout temps. A chaque époque, le fleuve a évolué avec les aménagements et les usages qui marquent son histoire et la création des grands monuments construits à proximité de son lit.
Classées au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1991, les Berges avec plus de deux kilomètres de balade réservés aux piétons, s’approprient ce nouvel espace pour plus de loisirs, de détente et de culture pour les Parisiens. Pour cet avant-printemps, Les Berges de Seine accueillent des prototypes de mobiles homes et city camping, imaginés par de jeunes designers. Ces logements modulables questionnent notre rapport à l’urbanisation et à l’habitation, mais aussi le besoin de verdure dans les grands centres
HÔTEL PARASITE, 14 février – 29 mars
Redécouvrir la ville sous un autre angle en s’amusant et s’interroger sur l’environnement et le rôle de l’architecture au sein d’un centre historique.
À la frontière entre sculpture, architecture et design a été créée pour questionner l’espace de vie réduit en ville et envisager d’autres espaces de vie et de travail.
Le centre de Paris regorge de bâtiments, parcs et autres monuments historiques qui n’ont pas beaucoup changé au cours des derniers 150 ans, le changement étant limité par l’importante valeur des édifices du centre de la capitale. Faute de place, il est peu aisé d’ériger de nouveaux bâtiments car pour ce faire, il faudrait en démolir certains afin de redessiner le centre-ville, ce qui semble tout à fait incongru.
Voilà pourquoi Paris présente une apparence qui nous semble immuable. En revanche, sa population, elle, ne cesse de croître.
Avec Hôtel Parasite, nous souhaitions nous pencher sur cette contradiction entre une population en perpétuelle évolution et un espace public figé.
Notre but était de créer un espace tampon éphémère qui injecterait un peu d’architecture ultra moderne au sein de ce paysage classique, un peu à la manière de la pyramide du Louvre.
Le terme espace-tampon ne sonne peut-être pas très bien, pourtant il s’agit d’un espace non-constructible, un endroit où l’on peut se rendre pour se détendre et réfléchir.
L’Hôtel Parasite est une construction modulable et temporaire qui se monte et se démonte en un éclair. Cet hôtel ne compte qu’une chambre, mais elle possède une vue imprenable sur Paris qui ferait rêver le clochard céleste qui sommeille en chacun de nous. Créer un espace additionnel au cœur de l’espace public, c’est remettre en question les dogmes qui régissent ce que l’architecture doit être et ce qui définit l’espace utile. Nous espérons ainsi engager le débat afin de redéfinir ces normes.
VINGT MILLE LIEUES SOUS LA SEINE, 14 février – 29 mars
Cet objet s’inspirant de l’univers maritime sera prêt pour une mise à l’eau imaginaire, et permettra au public d’envisager de nouvelles surfaces d’habitation à conquérir sur l’eau. Vingt Mille Lieues sous la Seine est le tout dernier projet de l’artiste néerlandais Paul Segers, conçu tout spécialement pour les Berges de Seine.
Inspiré par le thème des Maisons Mobiles et en prévision de la COP-21 qui se tiendra bientôt à Paris, l’artiste imagine une embarcation alliant une rampe de lancement mobile à un véhicule sous-marin, apparemment déjà prêt pour la mise à l’eau. Ce vaisseau, à l’image d’un sous-marin de fortune, est réalisé en plaques d’aluminium. À la nuit tombée, un phare s’illuminera sur l’embarcation et éclairera les alentours.
Comme son nom l’indique, cette œuvre fait référence au fameux ouvrage Vingt mille lieues sous les mers de Jules Verne, Parisien célèbre et premier maître de la science-fiction. Mais en ces temps postmodernes, l’aventure vers laquelle nous voguons est bien différente. Avec les dangers du réchauffement climatique, l’élévation du niveau des océans, le concept de Maison Mobile pourrait bien revêtir une importance toute particulière pour les générations à venir. Le but est donc ici de proposer un véhicule d’urgence, mais aussi de s’imaginer au cœur d’un voyage fantastique vers l’inconnu. Le spectateur peut décider par lui-même de la destination vers laquelle son habitat mobile le portera.
ROOM ROOM / CARAVANE CYCLOTRACTÉE, 14 février – 29 mars
Ce projet explore la double question d’un habitat minimum et d’un habitat mobile. Il donne la possibilité d’accomplir un rêve d’indépendance et d’autonomie maximale vis-à-vis de contexte difficiles et de situations d’urgence.
©VictorSchallhausser
Un vélo qui tire un énorme caisson jaune pétant avec au pédale l’architecte Olivier Greder : « On a cherché à procurer un abri d’urgence solide, avec des matériaux composites légers et isolant. »
L’augmentation de la fréquence et de la gravité des catastrophes naturelles et climatiques engendre des catastrophes sociales qui grossissent le flot des sans-abris et des migrants.
Room room est un projet qui explore cette double question d’un habitat minimum et d’un habitat mobile.
Nous avons cherché à produire l’espace qui crée l’habitabilité maximale pour un encombrement minimal. Room-room a pour objectifs d’être léger à déplacer, solide, sûr, économique, ergonomique et thermiquement efficace.
Room-room souhaite mettre en mouvement les personnes pour mettre en mouvement la pensée. Proposant le principe de mobilité, Room-room incarne également une aspiration a la liberté. Room-room donne la possibilité d’accomplir un rêve d’indépendance et d’autonomie maximale vis a vis de contextes difficiles et de situations d’urgence.
L’ÉGOÏSME, 14 février – 29 mars
Le berlinois d’adoption Tore Rinkveld, alias Evol, s’est fait connaître en transformant des détails banals du paysage urbain quotidien en mini tours de béton grâce à la peinture.
Inspiré par l’architecture, qu’il considère comme un miroir de la société, il peint directement sur les transformateurs électriques, les jardinières en béton et autres éléments de la ville moderne.
Le travail d’Evol fait particulièrement référence à l’architecture de l’Allemagne de l’Est communiste d’après-guerre. Bien qu’à l’origine conçues pour répondre à une idéologie socialiste utopique, certaines zones de la ville n’ont, d’un point de vue architectural, plus grand chose à voir avec la vision originale.
Nombre des bâtiments (rappelant les LEGOS) qu’Evol photographie sont gris, fonctionnels et représentatifs d’un style tombé en désuétude.
Cependant, leur aspect monumental et brutal leur confère un attrait indéniable. L’artiste attire notre attention sur l’aspect géométrique de cette architecture suburbaine, en installant ses mini-tours représentatives d’une contre-utopie sociale dans nos centres-villes pittoresques.
Informations pratiques :
Métro 12 / Assemblée Nationale
Bus 84, 24, 73, 69, 68 / Arrêt Musée d’Orsay
Bus 84, 24, 73, 94, 83, 63 / Arrêt Assemblée Nationale
RER C Musée d’Orsay
Vélib’ n°901 / n°7007 / n°700
(Source : Les Berges de la Seine)