Le végétal, un projet de société ou l’art délicat de concilier urbanisme et paysage
Une idée ingénieuse à Madrid : faire installer des espaces végétalisés sur les toits des bus et des abribus
« Déplace-toi en vert », c’est le projet initié l’été 2017 par Madrid pour installer des espaces verts sur les toits des bus, des jardins en mouvement. Ont participé au test les 130 véhicules des lignes 27 et 34, les plus fréquentées du réseau (17 millions d’usagers par an). Comme toutes les grandes métropoles, Madrid est en recherche de solutions naturelles pour réduire la pollution et embellir le paysage urbain.
L’implantation de ces toits verts à travers la ville sert un objectif environnemental. Ces toits végétaux seront conçus pour « absorber la pollution, la chaleur et le bruit », dixit José Antonio Antona, paysagiste espagnol, porteur du projet « Muévete en verde « . Le végétal agit comme un formidable médiateur : il incite la participation à une action commune, il rassure, il temporise. Bon pour le moral, l’utilité du végétal suscite créativité et innovation, à l’image de l’ingéniosité de Marc Granen. Par son pouvoir de création de valeur et d’engagement chez les hommes, sa place semble évidente et source de productivité !
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Se réapproprier l’intelligence du végétal
Est prouvé qu’un réseau de transports en commun (tram, métro, train, bus) efficace et une réduction des déplacements sont la base d’une mobilité durable. Et quoi de mieux que d’utiliser l’intelligence des plantes et des végétaux pour nous aider à faire évoluer nos modalités du futur : Stefano Mancuso, pionnier italien de la cognition végétale, explique « il s’agit d’un très beau travail, le premier à montrer le mécanisme de prise de décision chez une plante quand il s’agit de peser le pour et le contre avant de s’élancer vers la lumière »… La plante prend moult décisions, car en interaction permanente avec son environnement et sans possibilité de plier bagage à la moindre alerte, il lui faut, pour survivre, tirer à chaque instant et en chaque saison le meilleur parti de son milieu. Une multitude de mécanismes intelligents du monde végétal !
Certaines plantes plus particulièrement ont des pouvoirs super dépolluants, comme le lierre, le chrysanthème, la fougère, le cyclamen, le ficus… Les plantes améliorent la qualité de l’air de façon générale et certaines plantes sont des super absorbeurs de polluants, notamment des COV (composés organiques volatils). Ces gaz sont libérés par le trafic automobile, mais aussi par les peintures, colles, PVC… de nos intérieurs (formaldéhyde, xylène, toluène, benzène, monoxyde de carbone, ammoniaque, acétone…). L’air des pièces, où nous passons 80 % à 90 % de notre temps, est en réalité plus pollué que l’air extérieur. N’oublions pas non plus que la végétalisation est un mini-écosystème à lui seul. Véritable accueil pour les insectes et les oiseaux, il peut permettre le maintien d’une certaine biodiversité dans les villes ainsi que la création de corridors biologiques pour conserver les espèces au sein de l’habitat urbain.
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