Si nous voulons vivre dans un paradis, nous devrons l’inventer nous-mêmes. Si nous voulons la vie éternelle, nous devrons réécrire notre code génétique truffé de bugs et devenir semblables à un dieu… Seules les solutions de haute technologie peuvent éradiquer la souffrance du monde. La compassion seule ne suffit pas.
Environnements concurrentiels
Si la biotechnologie a rendu la nature humaine entièrement révisable, elle ne peut, en revanche, aucunement diriger ni contraindre la forme que nous lui donnons. Ainsi, quelle forme les artéfacts posthumains prendront-ils ? Je ne doute point que notre grande société de consommation, notre économie capitaliste saturée de médias et nos forces commerciales parviendront à leur fin. Alors, l’impératif commercial deviendrait le vrai architecte de l’humain futur.
Autoritarisme de l’information
Nous devrons assouplir notre engagement à assurer une protection maximale de la vie privée. Nous assistons à une augmentation de la surveillance des individus, et elle sera nécessaire si nous voulons éviter les menaces que représentent les personnes atteintes de troubles de la personnalité antisociale, de fanatisme, du fait de leur accès à une technologie radicalement améliorée.
Des foules de dossiers sur la vie privée et intime des gens ordinaires, collectés sur des réseaux numériques, sont conditionnés dans une nouvelle forme privée de monnaie réservée à une élite… C’est une nouvelle forme de sécurité négociée par les plus nantis, dont la valeur augmente naturellement. Cela devient un énorme levier, inaccessible aux gens ordinaires.
Déshumanisation systémique
Les opprimés se sont souvent élevés contre leurs maîtres. Mais aujourd’hui, les opprimés ont été pour la plupart expulsés et survivent à une grande distance de leurs oppresseurs… L' »oppresseur » est de plus en plus un système complexe qui combine des personnes, des réseaux et des machines dont le centre n’est pas défini.
Un monde proactionnaire ne ferait pas que tolérer la prise de risque, mais l’encouragerait, puisque les gens se verront fournir des incitatifs juridiques pour spéculer sur leurs actifs bioéconomiques. Vivre dangereusement deviendrait une entreprise en soi… les proactionnaires cherchant d’importants bénéfices à long terme sur les survivants d’un régime révolutionnaire qui encouragerait bien des préjudices pour y parvenir.
« l’autonomie personnelle devrait être perçue comme une franchise accordée par le gouvernement où les individus envisageraient leur corps comme une parcelle de terrain dans ce que l’on peut appeler un « patrimoine génétique commun ».