LIRE DANS UP’ : Le sable nous a filé entre les doigts. Bientôt il n’y en aura plus.
LE LOGEMENT À PARIS CHRONIQUE DE DEUX SIÈCLES MILITANTS
Si, jusqu’à la fin du XIXe siècle, on parle de « maisons » à propos des constructions accueillant des habitations (individuelles ou collectives), la notion de maison locative apparaît dès 1670 avec l’ensemble de la rue de la Ferronnerie (1er). Bientôt appelé « maison à loyer », ce type de logement se développe tout au long du XVIIIe siècle. Paris devient alors un espace urbain dominé par la figure de l’immeuble, qui structure son remarquable développement au siècle suivant. Le rythme de la construction reste cependant inférieur aux attentes des Parisiens, dont le niveau de confort demeure largement insuffisant. La spectaculaire croissance de la population parisienne, puis l’annexion de la « petite banlieue » en 1860 provoquent un retard chronique en matière de logement, constat dressé jusque dans les années 1950 par nombre d’observateurs. Si les grands travaux conduits par le préfet Haussmann contribuent à diffuser les éléments de confort, des pans entiers du territoire parisien ne bénéficient pas de cette modernisation. C’est au XXe siècle que la notion de politique du logement prend corps : les fondations philanthropiques d’abord, puis la Ville de Paris et l’État multiplient les initiatives et les lois pour endiguer la crise du logement. Plus largement, remédier à une hygiène urbaine déficiente s’avère l’un des défis majeurs à relever pour tous ceux qui cherchent à agir sur le destin de la capitale. Devenu une priorité, le logement est l’instrument privilégié de la modernisation de Paris, notamment avec les rénovations urbaines des années 1960- 1975 et la généralisation des tours et des barres. Il demeure une préoccupation majeure au XXIe siècle, conjuguée à l’émergence d’un urbanisme écoresponsable et attentif à la continuité urbaine.
Simon Texier, Historien de l’architecture, professeur à l’université de Picardie-Jules Verne
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