Le véhicule autonome poursuit sa course. Avec l’apprentissage profond et la fusion des données, l’intelligence artificielle a permis un nouveau bond en avant dans la conception de véhicules routiers pouvant circuler sans conducteur. Depuis 2012, une centaine de milliards d’euros en recherche et développement ont été investis dans l’autonomie de conduite, presque exclusivement en Chine et aux États-Unis. Un rapport de France stratégie explore les avancées récentes et significatives dans le domaine des véhicules autonomes, concentrant les efforts de recherche et de développement. Cette évolution promet de redéfinir notre conception de la mobilité grâce à des innovations telles que les robotaxis, qui offrent un potentiel d’accessibilité accru, améliorant la mobilité. Le texte aborde également les implications environnementales, sociales et économiques de cette technologie émergente, tout en discutant des défis réglementaires et des opportunités de coopération internationale pour promouvoir l’adoption et l’optimisation des véhicules autonomes dans un contexte global.
L’autonomie de conduite automobile fait l’objet de recherches depuis au moins 1925, lorsque l’American Wonder radiocommandée a descendu la Cinquième Avenue de New York. Mais le parcours est jonché d’obstacles et d’échecs, tant le dessein est ambitieux.
Depuis 2012, la révolution des neurones artificiels et de l’apprentissage profond, les progrès en matière de capteurs et de traitement des données ont donné une nouvelle impulsion aux recherches sur les véhicules autonomes.
Si la vague d’optimisme a été excessive vers 2016-2018, le reflux pessimiste qui a suivi l’a été tout autant, car les progrès sont incessants.
Les défis à relever ont poussé l’industrie naissante à se scinder en deux. D’un côté, la plupart des grands constructeurs automobiles se sont focalisés sur l’enrichissement en fonctions d’autonomie, notamment pour passer du niveau 2 au niveau 3 — soit de l’automatisation partielle à l’automatisation conditionnelle, où le conducteur ne surveille plus en permanence la route mais se tient prêt à reprendre les commandes.
De l’autre côté, des entreprises pionnières soutenues notamment par les géants de l’industrie numérique — surtout en Chine et aux États-Unis — ont visé directement le niveau 4, avec des véhicules sans conducteur ni agent de sécurité à bord. Une autre scission s’est dessinée, entre ceux qui privilégient la navette ou le bus, soit le transport collectif sur itinéraire prédéfini — surtout en Europe — et ceux qui se tournent résolument, mais non exclusivement, vers le modèle du robotaxi — en Chine et aux États-Unis.
Cette note analyse les conséquences économiques, environnementales et sociales qu’engendrerait la circulation des véhicules autonomes, en prolongeant et en actualisant une publication de 2016. Elle montre en quoi cette filière de la conduite autonome constitue une perspective
particulièrement recherchée en Chine, et elle met en évidence l’avance que ce pays a prise par rapport au reste du monde, à l’exception des États-Unis. La note s’interroge enfin sur les risques et les opportunités, pour la France et l’Union européenne, que représentent les progrès
observés en Chine et aux États-Unis.
Le développement des véhicules autonomes a pris un essor considérable, particulièrement stimulé par des avancées majeures en intelligence artificielle, en apprentissage profond, et en traitement de données. Depuis 2012, environ cent milliards d’euros ont été investis dans ce secteur, avec la Chine et les États-Unis en tête des investissements. L’utilisation de véhicules autonomes, tels que les robotaxis, promet d’importantes révolutions en termes de mobilité, d’accessibilité et de sécurité routière, potentiellement en diminuant le nombre de véhicules personnels et en contribuant à une gestion plus écologique des ressources.
Cependant, l’Europe et la France en particulier, sont à la traîne, concentrant leurs efforts sur les transports publics autonomes comme les navettes et les bus. Pour rattraper leur retard, une approche européenne coordonnée, soutenue par des investissements significatifs et des partenariats internationaux, pourrait être nécessaire. La réglementation reste un défi, nécessitant un équilibre entre sécurité et innovation.
Les véhicules autonomes de niveau 4 sans conducteur représentent un potentiel énorme pour améliorer l’efficacité des transports, mais aussi posent des questions de sécurité, d’acceptabilité sociale, et d’impact sur l’environnement. L’adoption généralisée de ces technologies en Chine et aux États-Unis montre une voie prometteuse, mais aussi des défis que la France et l’Europe doivent aborder pour ne pas se laisser distancer dans cette révolution technologique majeure.
Ces véhicules promettent de transformer notre conception de la mobilité en rendant les déplacements plus accessibles, plus sûrs, et potentiellement moins coûteux grâce à des innovations comme les robotaxis qui peuvent servir une population plus large, y compris les personnes âgées, handicapées ou sans permis de conduire. Aux yeux des investisseurs comme des autorités publiques, les avantages des robotaxis seraient importants : la mobilité se ferait inclusive, la sécurité routière serait renforcée ; les coûts du transport seraient réduits et l’usager récupèrerait le temps de conduite. La porte s’ouvrirait ainsi à une nette diminution du nombre des véhicules possédés par les particuliers. À condition de maîtriser la hausse de la demande de circulation, le déploiement des robotaxis serait donc bénéfique sur les plans économiques, sociaux et environnementaux.
Ces avancées pourraient aussi influencer profondément les questions environnementales et urbaines en réduisant le nombre de véhicules personnels, ce qui entraînerait une diminution des émissions de gaz à effet de serre et un usage plus rationnel de l’espace urbain, notamment par une réduction des zones nécessaires pour le stationnement. Toutefois, la réalisation de ces bénéfices est conditionnée à la gestion de l’augmentation potentielle du nombre de déplacements et à la résolution des défis techniques et réglementaires.
En Europe et en France, l’approche est plus conservatrice, avec un accent mis sur les transports publics autonomes tels que les navettes et les bus. Cela reflète une stratégie moins agressive en matière de véhicules autonomes de niveau 4, ce qui pourrait placer l’Europe à un désavantage compétitif. La réglementation stricte, bien que nécessaire pour garantir la sécurité, peut aussi limiter l’innovation et l’expérimentation nécessaires pour progresser dans ce domaine.
Pour ne pas rester à la traîne, il serait essentiel pour l’Europe et la France de stimuler les investissements dans la technologie des véhicules autonomes, de favoriser les partenariats internationaux, et de repenser la réglementation pour mieux équilibrer la sécurité avec le soutien à l’innovation. La création d’un écosystème complet, intégrant les constructeurs automobiles, les startups technologiques, et les infrastructures de soutien, sera cruciale pour avancer dans le déploiement des véhicules autonomes.
Les opportunités de coopération internationale, notamment avec les leaders du secteur en Chine et aux États-Unis, pourraient également permettre à l’Europe de combler son retard tout en protégeant ses intérêts stratégiques et sa propriété industrielle. La transformation des transports publics et privés par les technologies autonomes n’est pas seulement une question de technologie, mais aussi une profonde évolution sociale et économique qui nécessite une planification stratégique et une réflexion globale sur l’avenir de la mobilité urbaine et interurbaine.
Image d’en-tête : robotaxi Zeekr, lancée par le Chinois Geely associé à Waymo, sans volant, ni pédales